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Mésah
Dictionnaire Biblique Bost

1°. Fils inconnu de Caleb, et fondateur ou père de Ziph (1 Chroniques 2.42).

2°. Mésah, roi de Moab, occupé à l’élevage des bestiaux, dut payer à Achab, roi d’Israël, un impôt annuel de cent mille agneaux, et d’autant de moutons (2 Rois 3) ; mais après la mort d’Achab, Mésah secoua le joug (2 Rois 1.1 ; cf. Ésaïe 16), et Joram prit les armes contre lui pour le soumettre ; il fit alliance avec le roi de Édom et avec le pieux Josaphat de Juda. Ces trois rois passèrent par le chemin du désert de Édom ; mais bientôt l’eau vint à leur manquer, et ils pensèrent périr de soif dans ces arides solitudes ; heureusement un des serviteurs de Joram découvrit le voisinage d’Élisée, et les trois rois descendirent auprès du prophète qui consentit, en faveur de Josaphat, à consulter l’Éternel ; des canaux furent ouverts dans la vallée, des fossés furent coupés, et Élisée annonça qu’au lendemain matin, sans vent ni pluie, les canaux et les fossés seraient remplis d’eau ; il annonça en même temps la défaite du roi de Moab.

Dans l’intervalle, Mésah avait appris l’approche des rois alliés ; il s’était mis en mesure de les recevoir avec toute la partie de sa population habile à porter les armes, et il s’était avancé à leur rencontre jusqu’à la frontière de ses états. Ses troupes se levèrent de bon matin, et ignorant les travaux de la veille et la prophétie d’Élisée, elles virent la vallée pleine d’eaux qui, aux premiers rayons du soleil, leur parurent rouges comme du sang, et sans réfléchir davantage sur ce phénomène, concluant que leurs ennemis s’étaient entre-égorgés, elles s’élancèrent en criant : Maintenant donc, Moabites ! au butin ! Mais Israël fondit sur cette armée en désordre, la mit facilement en fuite, et la poursuivit jusque dans son pays ; Moab fut ravagé, ses plantations détruites, ses fontaines bouchées, ses puits comblés ; les fuyards se retirèrent dans Kir Haréseth qu’ils essayèrent de défendre ; Mésah fit contre Édom une sortie inutile, et rentrant dans ses murs, soit désespoir, soit fanatisme, il égorgea son fils premier-né, en holocauste, sur la muraille, à la vue des assiégeants. Indignés de tant d’horreurs, émus d’un si affreux spectacle, les alliés se retirèrent, et l’on peut croire que ce fut à l’instigation du pieux et bon Josaphat, plutôt qu’à celle du sanguinaire Joram, pour le compte de qui cette guerre avait été entreprise. Quelques auteurs par une fausse construction de la phrase, et en comparant Amos 2.1, ont cru que c’est le premier-né du roi de Édom que Mésah fit égorger, mais le passage d’Amos n’a aucun rapport avec cette histoire.