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Introduction aux livres des Rois
Bible Annotée

Les deux livres des Rois, qui continuent l’histoire des deux livres de Samuel, ne forment dans la version des LXX et dans la Vulgate qu’un seul ouvrage avec eux (voir introduction, Livres Historiques). Ils en sont cependant tout à fait distincts, soit par le temps de leur composition, soit par leur mode de narration. Les livres de Samuel ne renferment pas la moindre allusion à la décadence de la royauté et à la captivité. Car la prophétie de Nathan (2 Samuel 7.14) n’est pas assez précise pour être envisagée comme telle. Ils doivent donc avoir été écrits avant cette catastrophe, tandis que le livre des Rois renferme un évènement (la délivrance du roi Jéhojachin), qui s’est passé la trente-septième année de l’exil. De plus les livres de Samuel exploitent leurs sources sans les nommer, sauf dans un seul cas (2 Samuel 1.18), et encore ne s’agit-il que de la citation d’une poésie, tandis que nous verrons ceux des Rois renvoyer le lecteur à certains écrits au moyen desquels ils ont sans doute été composés (les Annales des rois de Juda et d’Israël).

Ils se divisent naturellement en trois parties :

  • Première partie 1 Rois chapitres 1 à 9 : histoire du peuple réuni sous le sceptre de Salomon.
  • Seconde partie 1 Rois chapitre 12 à 2 Rois chapitre 17 : histoire parallèle des deux royaumes de Juda et d’Israël, séparés après Salomon, jusqu’à la destruction du royaume des dix tribus.
  • Troisième partie 2 Rois chapitres 18 à 25 : histoire du royaume de Juda demeuré seul jusqu’à sa propre ruine.

L’intention des livres des Rois n’est point, comme leur titre semble l’indiquer, de nous donner un récit complet et détaillé de la vie et du règne de chacun des rois qui se sont succédé sur le trône de Juda ou sur celui d’Israël. Ce que l’auteur veut avant tout, c’est de nous montrer la main de Dieu dans l’histoire du peuple et de ses rois. Son point de vue est essentiellement religieux et théocratique. Il raconte d’une manière circonstanciée les évènements dans lesquels Dieu manifeste son action, soit en bénissant la fidélité et en punissant la rébellion, soit en intervenant par le ministère de ses prophètes. De là la place considérable qu’occupe dans ces livres l’histoire des prophètes, spécialement celle d’Élie et d’Élisée. Quant aux faits dont l’importance est exclusivement politique ou militaire, l’auteur les laisse de côté et renvoie aux livres des Chroniques des rois de Juda ou d’Israël. « Voici, répète-t-il jusqu’à trente-quatre fois, ces choses ne sont-elles pas écrites aux livres des Chroniques des rois d’Israël » ou « de Juda ? 1 »

Ce livre est comme un écho du jugement divin. Chaque roi est pesé dans la balance et une sentence est prononcée sur lui. Nous ignorons le nom du rédacteur, mais nous constatons que l’esprit théocratique pénètre son écrit de la première à la dernière ligne.