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Introduction à la première épître de Paul aux Thessaloniciens
Bible Annotée

I

La première ville d’Europe qui, après Philippes (Actes 16.12 et suivants), entendit de la bouche de Paul la prédication de l’Évangile, fut Thessalonique. C’était la métropole d’un second district de la Macédoine, ayant un préteur romain, une population très nombreuse, un commerce florissant, favorisé par la situation de cette cité près de la mer et ses relations faciles avec l’Asie mineure. Elle porte aujourd’hui le nom de Salonique et est encore considérable par son commerce. Elle compte environ quatre vingt mille âmes. Sa population est mélangée de Turcs, de Juifs et de chrétiens. Ces derniers ont un archevêque grec.

II

Paul et Silas se rendirent à Thessalonique après la persécution qu’ils venaient d’essuyer à Philippes. Il s’y trouvait, comme dans la plupart des grandes villes, une synagogue juive ; l’apôtre s’y rend aussitôt, et durant trois sabbats consécutifs il discute, par les Écritures, le grand sujet de son apostolat, les souffrances, la mort, la résurrection de Jésus, qu’il annonce aux Juifs comme Celui en qui ils doivent reconnaître leur Messie (Actes 17.1-3). Sa prédication eut de rapides succès : plusieurs Juifs crurent, et, avec eux, une multitude de Grecs prosélytes. Un grand nombre de femmes appartenant aux premières classes de la société, ainsi que plusieurs païens furent convertis à l’Évangile (Actes 17.4 ; comparez 1 Thessaloniciens 1.5-9 ; 2.1 et suivants). La parole de Paul fut accompagnée de puissance, du Saint-Esprit, de preuves convaincantes, en sorte que trois semaines lui suffirent pour fonder à Thessalonique une Église bientôt florissante. Ici, comme ailleurs, l’apôtre, afin d’ôter tout prétexte aux adversaires, travailla de ses propres mains pour sa subsistance, donnant ses nuits à ce labeur, tandis que ses journées étaient remplies des travaux de son ministère (2 Thessaloniciens 3.7-9).

Ses frères de Philippes, bien qu’à peine convertis à Jésus-Christ, ayant appris les privations que s’imposait le serviteur de Dieu, lui envoyèrent, déjà alors par deux fois, comme plus tard à Rome, des secours en témoignage de leur vive affection (Philippiens 4.16).

III

Un tel succès de l’Évangile ne pouvait pas laisser inactive la haine des adversaires. Les Juifs incrédules suscitèrent contre les messagers de Dieu et contre ceux qui avaient reçu l’Évangile une émeute populaire, sous un prétexte politique. Les chrétiens, afin de mettre en sûreté Paul et Silas, les conduisirent de nuit hors de la ville. Ceux-ci, poursuivant leur voyage vers le midi, vinrent à Bérée, y prêchèrent l’Évangile, et Paul, pourchassé encore par la persécution, se rendit à Athènes, où il fut rejoint par Silas et Timothée (Actes 17.5-15 ; comparez 1 Thessaloniciens 3.1).

Tandis qu’il annonçait la Parole de Dieu dans cette métropole de la sagesse païenne, il ne pouvait pas oublier ces nouveaux chrétiens de Thessalonique, si peu affermis encore, et exposés à toute la fureur de la persécution.). Alors, n’y pouvant plus tenir, il leur envoya Timothée pour les encourager et savoir par lui de leurs nouvelles (1 Thessalonicien)et suivants). Celui-ci, à son retour, rejoignit l’apôtre à Corinthe (Actes 18.5), et lui apporta sur l’état de l’Église de Thessalonique des nouvelles qui le remplirent de consolation et de joie (1 Thessaloniciens 3.6-10). Toutefois, son désir de retourner auprès de cette Église n’en est point diminué (3.10), et, en attendant qu’il puisse le faire, il veut au moins suppléer à sa présence par une lettre, la première, à nous connue, qu’il ait écrite.

IV

On trouve dans cette lettre même diverses indications qui nous font comprendre que Paul éprouvât le besoin de l’écrire, d’une part, à la vérité, l’Église était restée ferme dans la foi, dans la charité (3.6-9 ; 4.9) ; elle pouvait même servir de modèle aux autres Églises de ces contrées (1.7) ; elle s’était régulièrement constituée et quelques-uns de ses membres travaillaient au milieu d’elle et présidaient sur elle (5.12) ; en un mot, elle était pour Paul un sujet d’actions de grâces (3.9). Mais les récits de Timothée avaient laissé quelques ombres au tableau (3.10 ; 4.1)et suivants) ; il paraîtrait que, soit l’attente du retour prochain de Christ (5.1), soit la première effervescence de la vie chrétienne, avaient porté quelques-uns à abandonner les travaux de leur vocation et à vivre dans l’oisiveté (5.4, 11); comparez 2 Thessaloniciens 3.11-12), que d’autres n’avaient point encore appliqué l’Évangile à la sanctification de leur vie (4.3-7 ; 5.14), surtout que plusieurs se laissaient troubler par l’ignorance où ils étaient encore sur l’état des âmes après la mort, sur la résurrection, sur l’époque du retour de Christ (4.13-18 ; 5.1). C’est pour répondre à ces divers besoins que l’apôtre leur écrivit de Corinthe vers l’an 52 ou 53 cette épître, dont l’authenticité est universellement reconnue, car elle repose sur les témoignages historiques les plus sûrs et sur les meilleures preuves intrinsèques. Révoquée en doute par l’école de Tubingue, au moyen des procédés critiques que l’on sait, cette authenticité a été remise dans tout son jour par Lunemann, dans le Commentaire de Meyer sur le Nouveau Testament, par M. Reuss (La Bible, Épîtres Pauliniennes I, page 30 et suivantes. Voir aussi Geschichte der heiligen Schriften Neuen Testaments), et par tous les critiques récents, à l’exception de Holsten.

V

On peut diviser cet écrit en deux parties, dont la première traite des rapports personnels de l’apôtre avec l’Église de Thessalonique (chapitres 1 à 3), et dont la seconde renferme des exhortations et des enseignements sur quelques points spéciaux de la doctrine et de la vie chrétienne (chapitres 4 et 5).

Première Partie Chapitres 1 à 3

  1. Après avoir salué l’Église par son vœu apostolique (versets 1 et 2), Paul exprime sa joie du succès de l’Évangile à Thessalonique (Chapitre 1)
  2. Il rappelle les souvenirs de son ministère parmi les Thessaloniciens (2.1-16) et exprime son désir de les revoir (Versets 17 à 20)
  3. Il parle de l’envoi de Timothée à Thessalonique et de la consolation qu’il a éprouvée à son retour (Chapitre 3)

Seconde Partie. Chapitres 4 et 5

  1. Paul exhorte les Thessaloniciens à la sanctification de la vie (4.1-12)
  2. Il donne des instructions concernant la résurrection des morts et le retour de Christ (4.13-18). Il rappelle que l’époque de la venue du Seigneur est incertaine, et tire de là de sérieu)
  3. Il donne à ses lecteurs divers préceptes relatifs à la vie chrétienne (5.12-22), et termine par des salutations et des vœux (Versets 23 à 28)