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Xénodochie
Dictionnaire Biblique Westphal

Du grec xénos, étranger, et dokhê, réception.

Le devoir d’être secourable aux étrangers (voir ce mot), de les accueillir chez soi, déjà en honneur chez les Hébreux, est recommandé aux chrétiens comme une vertu essentielle, dès l’origine de l’Église (voir Hospitalité).

L’apôtre Paul veut que l’évêque soit hospitalier (philoxénos, 1 Timothée 3.2 ; Tite 1.8 ; comparez la philoxénia, dans Romains 12.13 ; Hébreux 13.2 ; deux termes d’excellent grec classique) ; saint Paul interdit d’admettre une veuve sur le rôle de l’assistance si l’on ne peut lui rendre le témoignage qu’elle a exercé la xénodochie (1 Timothée 5.10).

Cette fraternité secourable étonna les païens, volontiers xénophobes, et valut dès le début à l’Église de nombreux adhérents.

Le nom de xénodochie fut donné chez les chrétiens aux premières institutions de solidarité évangélique. À partir du IVe siècle, ces établissements hospitaliers se développent rapidement, à la faveur des monastères, d’abord en Orient, puis dans les églises de la latinité.

Dans la suite, les xénodochies devinrent les hôtels-Dieu ou hôpitaux, les asiles, les œuvres d’assistance, les congrégations charitables, en particulier les congrégations de femmes : telles, avant tout, les Sœurs de Charité (1617), dont saint Vincent de Paul prit l’exemple chez les Dames protestantes de Sedan. Née aux premiers jours de l’Église apostolique (Actes 2 ; Actes 6), la xénodochie est mise en plein relief par l’Institution de la religion chrétienne de Calvin (IV, 3.9), avec sa double diaconie des procureurs et des hospitaliers

Aujourd’hui, le terme de xénodohhéion est passé dans le langage courant du grec moderne, pour désigner un hôtel (voir Hôtellerie).


Numérisation : Yves Petrakian