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Abstinence
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Plusieurs croient que les premiers hommes avant le déluge s’abstenaient de vin et de viandes, parce que l’Écriture marque expressément que Noé, après le déluge, commença à planter la vigne (Genèse 9.20), et que Dieu lui permit d’user de viandes, au lieu qu’il n’avait donné à Adam pour nourriture que les fruits et les herbes de la terre (Genèse 2.16 ; 3.17-19). Mais le sentiment contraire est soutenu par quantité d’habiles interprètes, qui croient que les hommes d’avant le déluge ne se refusaient aucuns plaisirs, ni de la bonne chère ni du vin, et l’Écriture en dit assez en deux mots, pour nous faire connaître à quel excès leur corruption était montée, lorsqu’elle dit (Genèse 6.11-12) que toute chair avait corrompu, sa voie ; et que, quand Dieu n’aurait permis à Adam l’usage ni de la chair ni du vin, ils se seraient peu mis en peine de ses défenses.

La toi ordonnait aux prêtres de s’abstenir de vin pendant tout le temps qu’ils étaient occupés au service du temple (Lévitique 10.9). La même défense était faite aux Nazaréens pour tout le temps de leur nazaréat (Nombres 6.3). Les Juifs s’abstiennent de plusieurs sortes d’animaux, dont nous avons parlé sous le titre général d’animaux. Saint Paul dit (1 Corinthiens 9.25) que les athlètes s’abstiennent de toutes choses pour obtenir une couronne corruptible ; c’est-à-dire qu’ils s’abstiennent de tout ce qui peut les affaiblir ; et, en écrivant à Timothée, il blâme certains hérétiques (1 Timothée 4.3) qui condamnaient le mariage et l’usage des viandes que Dieu a créées. Entre les premiers chrétiens, les uns observaient l’abstinence des viandes défendues par la loi et des chairs immolées aux idoles ; d’autres méprisaient ces observances comme inutiles, et usaient de la liberté que Jésus-Christ a procurée à ses fidèles. Saint Paul a donné sur cela des règles très sages, qui sont rapportées dans les Épîtres aux Corinthiens et aux Romains (1 Corinthiens 8.7-10 ; Romains 14.1-3).

Le concile de Jérusalem, tenu par les apôtres, ordonne aux fidèles convertis du paganisme de s’abstenir du sang des viandes suffoquées, de la fornication et de l’idolâtrie (Actes 15.20).

Saint Paul veut que les fidèles s’abstiennent de tout ce qui a même l’apparence du mal (1 Thessaloniciens 5.21) et, à plus forte raison, de tout ce qui est réellement mauvais et contraire à la religion et à la piété.