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Asimah
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Asimah (1)

Fameuse divinité que ceux d’Émath, transportés à Samarie, inventèrent et adorèrent (2 Rois 17.30). Les rabbins disent, les uns, qu’Asimah avait la figure d’un singe ; les autres, celle d’un agneau ; les autres, d’un bouc ou d’un satyre. Rien de certain. Ceux qui l’ont entendu d’un singe, semblent avoir eu égard au son du mot Sima, qui a quelque rapport au grec Simia ; mais les Hébreux ont un autre terme pour signifier un singe. Au reste, et le singe et le bouc, étaient des divinités adorées dans l’Égypte, et ailleurs dans l’Orient.

Asimah (2)

Quelques rabbins se sont imaginé que le fameux Mardochée, nourricier d’Esther, était l’auteur du Pentateuque samaritain, qu’il le donna aux Perses du royaume d’Assuérus ; que les Perses, ayant reçu cet ouvrage dans leur bibliothèque, en effacèrent le nom de Dieu d’Elohim, qui se lit au commencement de la Genèse, et y substituèrent le nom d’Asimah, leur fausse divinité, dont le culte fut apporté à Samarie par ceux que les rois d’Assyrie y envoyèrent. Cette accusation est certainement fausse : nous avons en main des exemplaires manuscrits authentiques, et des imprimés du Pentateuque samaritain, ou le nom d’Elohim se lit de même que dans les exemplaires hébreux des Juifs.

Un critique, prévenu de la pensée que les anciens Perses adoraient le feu, s’est imaginé qu’Asimah signifiait cet élément, que les Samaritains avaient aussi adoré dans leur pays : au lieu d’Asimah, il voudrait lire Aschita, qu’il explique du feu du ciel, ou Eschiomah, le feu journalier. Mais, si on veut trouver le feu dans Asimalt, il est plus naturel de dire esch-schamai, le feu du ciel (Asimah, Aschita, Aschioma, Esch-samaï).

Ces peuples étaient venus d’Émath ou d’Emèse, ville de Syrie sur l’Oronte, où nous lisons qu’on adorait le soleil sous le nom d’r lah-Gabalah, d’où l’empereur Héliogabal a tiré le sien. Ce dieu Elagabal était représenté sous la figure d’une grande pierre ronde par le bas, et qui, s’élevant en pointe insensiblement, se terminait en figure conique ou pyramidale. Le culte de ce faux dieu devint célèbre à Rome depuis le règne d’Héliogabale, qui lui fit bâtir un temple superbe. On voyait autour de ce temple plusieurs autels sur lesquels on immolait, tous les matins, des hécatombes de taureaux et une grande quantité de moutons : on jetait sur les autels une profusion d’aromates et quantité d’excellent vin. Des chœurs de musiciens et de joueurs d’instruments étaient placés autour de l’autel ; des femmes phéniciennes dansaient en cercle, jouant des cymbales et des tympanons, en présence du sénat et des chevaliers romains. Tel était le culte qu’Héliogabale faisait rendre à son dieu, venu d’Emèse.

Pour venir au nom d’Asimah, on peut fort bien l’entendre du feu du ciel on du soleil, comme nous l’avons dit, ou le liter du persan Asuman. C’est le nom d’un ange ou génie, qui, selon la superstition des anciens mages de Perse, préside à tout ce qui arrive le vingt-septième jour de chaque mois solaire de l’année persienne, auquel on a donné pour ce sujet le nom de ce génie. Les Mages croient qu’Asuman est l’ange de mort qui sépare les âmes des corps. Les Perses appellent aussi le ciel Asuman et Suman, qui approche assez de l’hébreu Schamaïm.