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Foi
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Fides, en latin, est une vertu théologale, qui fait que nous tenons pour certain qu’il y a un Dieu, et nous nous soumettons à toutes les vérités qu’il nous a révélées par l’Écriture et par la Tradition, et qu’il nous propose par son Église. Cette foi, accompagnée de la pratique des bonnes œuvres, donne la vie au juste (Romains 1.17 ; Habakuk 2.4). On peut la considérer, ou de la part de Dieu, qui révèle ses vérités, ou de la part de l’homme, qui leur donne son consentement ; et dans l’un et l’autre sens, elle est nommée foi l’incrédulité des Juifs a-t-elle anéanti la foi de Dieu ? dit saint Paul (Romains 3.3) ; c’est-à-dire, sa vérité souveraine et infaillible, qui nous découvre ses mystères.

Les Juifs ont treize articles de foi, qui sont reçus parmi eux sans aucune contradiction.

I. qu’il y a un Dieu créateur de toutes choses, premier principe de tous les êtres, qui peut subsister indépendamment d’aucune partie de l’univers, et sans lequel rien ne peut subsister.

II. Que Dieu est un et indivisible, mais d’une unité différente de toutes les autres unités.

III. Que Dieu n’a point de corps, et qu’il est tellement incorporel, qu’il n’a aucune qualité corporelle.

IV. qu’il est éternel, et que tous les autres êtres, hors lui, ont eu un commencement avec le temps.

V. qu’on ne doit adorer et servir que Dieu seul, et qu’on ne doit ni adorer ni servir aucun autre, ni comme médiateur, ni comme intercesseur.

VI. qu’il y a eu, et qu’il peut encore y avoir des prophètes, disposés à recevoir les inspirations de Dieu.

VII. Que nul autre n’a été plus grand prophète que Moïse, et que le degré de prophétie dont il a été honoré, était singulier et fort supérieur à celui de tous les autres prophètes.

VIII. Que la loi que Moïse a donnée aux Juifs a été toute dictée du Saint-Esprit ; qu’elle ne renferme pas une syllabe qui soit purement de Moïse, et que l’explication de ses préceptes, laquelle ils ont reçue par tradition, est entièrement sortie de la bouche de Dieu, qui l’a donnée à Moïse.

IX. Que cette loi est immuable, et qu’on ne peut ni y ajouter, ni en retrancher.

X. Que Dieu connaît et dispose de toutes nos actions humaines.

XI. Que Dieu récompense ceux qui observent sa loi, et châtie ceux qui la violent ; que la meilleure récompense est celle de l’autre vie, et que le plus grand châtiment est la damnation de l’âme.

XII. qu’il viendra un Messie, qui sera d’un mérite infiniment supérieur à celui de tous les autres monarques qui ont été avant lui ; qu’encore qu’il tarde à venir, on ne doit point douter de sa venue, ni se prescrire un temps où elle doive arriver, et encore moins le tirer de l’Écriture, puisqu’il ne doit jamais y avoir de roi dans Israël, qui ne soit de la race de David ou de Salomon.

XIII. Que Dieu ressuscitera tous les morts à la fin des temps, et qu’ensuite Dieu fera un jugement universel de tous les hommes en corps et en âme.

Quant aux articles de la foi des chrétiens, ils sont compris dans les symboles et dans les décisions des conciles.

La foi se prend aussi pour une ferme confiance en Dieu, qui fait qu’on s’adresse à lui sans hésiter, soit qu’on lui demande des faveurs dans la prière, ou des miracles pour sa gloire. Ayez de la foi comme un grain de moutarde, et vous direz à cette montagne : Retire-toi de là ; et elle vous obéira ; et rien ne vous sera impossible, dit le Sauveur (Matthieu 17.19). Que celui d’entre vous qui a besoin de sagesse, la demande à Dieu, qui est l’auteur de tout bien ; mais qu’il la demande avec foi et sans hésiter, etc dit saint Jacques (Jacques 1.6).

Enfin la foi se prend pour la bonne foi, la fidélité à exécuter ses promesses, la vérité ; et en ce sens, on l’applique non-seulement à Dieu, mais aussi à l’homme. Isaïe décrivant le Messie (Isaïe 11.5), dit que la justice sera son baudrier, et la foi sa ceinture, c’est-à-dire, qu’il sera juste et fidèle. Et David parlant à Ethaï (2 Samuel 15.20), lui dit : Retournez-vous-en dans Jérusalem avec vos frères ; le Seigneur vous traitera dans sa miséricorde et dans sa vérité, parce que vous m’avez témoigné votre reconnaissance et votre foi, c’est-à-dire, votre fidélité.

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