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Sel

Les Israélites disposaient d’inépuisables réserves de sel dans les eaux de la mer Morte (voir article), qu’ils appelaient mer Salée (Genèse 14.3 ; Nombres 34.12 ; Deutéronome 3.17), et sur les rives de laquelle ils paraissent avoir installé des marais salants (Sophonie 2.9, 1 Macchabées 11.35) ; Ézéchiel 47.11 fait allusion aux marécages salins que cette mer découvre après les pluies du printemps. La salure de la mer Morte est environ quatre fois plus forte que celle des autres mers. À l’époque des Séleucides, l’extraction et la vente du sel constituaient un monopole royal d’un rapport certainement considérable (1 Macchabées 10.29 ; 1 Macchabées 11.35).

Le sel, que le Siracide met au premier rang des substances alimentaires indispensables à l’homme (Siracide 39.26), était employé de maintes manières dans la vie civile et religieuse en Israël. Il était utilisé, cela va sans dire, comme condiment dans l’alimentation (Job 6.6) et l’on y attachait, à ce titre, tant de prix que l’expression : « manger le sel de quelqu’un » était synonyme d’« être attaché à la maison de quelqu’un » (Esdras 4.14). Il servait à conserver des aliments de toutes espèces : poissons, légumes, olives, etc. (Lettre de Jérémie 28). On en mêlait au fourrage du bétail (Ésaïe 30.24). Selon une coutume encore pratiquée aujourd’hui en Palestine, on frottait de sel les nouveau-nés (Ézéchiel 16.4), sans doute en vue de les protéger contre l’influence redoutée des démons. Pour apaiser une rage dentaire, rapporte la Mischna, l’usage était de déposer un grain de sel dans la cavité de la dent malade. Lors de la conclusion d’un traité, les parties contractantes partageaient, croit-on, et suçaient quelques grains de sel, celui-ci étant, semble-t-il, regardé comme un symbole de durée et d’inviolabilité : de là l’expression singulière « alliance du sel » que porte le texte hébraïque dans Nombres 18.19 et 2 Chroniques 13.5. À la guerre, pour marquer que les localités conquises, après avoir été rasées, étaient vouées à la désolation et à une stérilité définitives, on répandait du sel sur leurs ruines, en prononçant peut-être des formules de malédiction (Juges 9.45 ; Josué 6.24 ; Josué 6.26, cf. Psaumes 107.34 ; Deutéronome 29.22).

Dans le cérémonial des sacrifices le sel tenait une place importante. Selon les prescriptions de P, les oblations et même les offrandes de toute nature devaient en être saupoudrées (Lévitique 2.13 ; Ézéchiel 43.24 ; une variante de Marc 9.49, faisant allusion à cet usage, porte ces mots, écartés par les traductions les plus récentes, mais que l’on trouve dans Ostervald : « et tout sacrifice sera salé avec du sel ») ; condiment indispensable à la nourriture de l’homme, le sel était vraisemblablement tenu pour obligatoire dans les sacrifices que la loi appelle : le pain, ou l’aliment, de Dieu (Lévitique 21.6 ; Lévitique 21.8 ; Lévitique 21.17-21) ; peut-être attachait-on aussi à son emploi dans les sacrifices la même signification symbolique que dans les traités et les transactions solennelles dont il a été parlé plus haut ; aussi le trouve-t-on appelé : « le sel, alliance de ton Dieu » (Lévitique 2.13). On mêlait également du sel à l’encens, probablement à cause de son caractère d’incorruptibilité et pour faciliter la combustion du parfum (Exode 30.35). En raison de l’usage constant qu’on en faisait dans les cérémonies cultuelles, d’importantes réserves de sel se trouvaient constituées dans un « grenier de sel » du Temple (Esdras 6.9 ; Esdras 7.22).

Dans les Apocryphes, le sel sert de terme de comparaison : son aspect est rapproché de celui du givre (Siracide 43.19), il est cité avec le sable et le plomb comme poids lourd (Siracide 22.15), etc.

Dans le Nouveau Testament, il est pris comme symbole en qualité d’agent de préservation (Matthieu 5.13) ou d’assaisonnement (Marc 9.50; Luc 14.34 et suivant Colossiens 4.6).

Pour la femme de Lot, changée en statue de sel (Genèse 10.26 ; Sagesse 10.7), voir Lot. Ch. K.

Vallée du Sel

Champ de bataille où les Édomites furent vaincus par David (2 Samuel 8.13 ; 1 Chroniques 18.12 ; Psaumes 60.2), puis par Amatsia (2 Rois 14.7 ; 2 Chroniques 25.11). On l’a identifiée avec la plaine imprégnée de sel qui entoure l’extrémité sud de la mer Morte, signifiant : mer du Sel, et qui s’appelle aujourd’hui es-Sebkha. On a aussi pensé à Tell Milh, à 25 km à l’est de Béer-Séba, comme pour la Ville du Sel ; identification aussi peu probable pour la Ville que pour la Vallée du Sel.

Ville du Sel

Les anciennes versions (Ostervald, Martin) traduisaient ainsi le nom hébreu Tr-Hammélach (voir ce mot), qui est conservé comme nom propre dans Segond et Version Synodale (Josué 15.62).

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