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Grain, graine

L’hébreu de l’Ancien Testament ne précise généralement pas les espèces des grains de céréales (blé, orge, etc.), qui sont broyés ou pilés (Lévitique 2.14 ; Lévitique 2.16 ; 2 Samuel 17.19 ; Proverbes 27.22) et rôtis (Ruth 2.14 ; 1 Samuel 17.17 ; 1 Samuel 25.18). Amos 9.9 fait allusion à un grain (littéralement caillou) de blé ; Lévitique 19.10, à des grains de raisin. Voir Agriculture, Alimentation.

Pour le grain de sable, imperceptible (Siracide 18.9), et les grains de sable, innombrables, voir (2 Samuel 17.11 ; Psaumes 139.18) Sable.

Dans la parabole du semeur, il s’agit probablement de blé ; le « grain », dont la mention est ajoutée pour la clarté de nos traductions (Marc 4.8 ; Matthieu 13.8) alors que le texte grec le sous-entend dans le terme générique sporos = semence (Marc 4.4 et suivants et parallèle), représente la Parole de Dieu, dont la croissance peut échouer, malgré l’excellence incontestée de sa qualité, à cause d’un terrain réfractaire. Voir Semence.

Dans la parabole de l’ivraie (Matthieu 13.24 et suivants), il s’agit bien de grains de froment (verset 25), mélangés à la contrefaçon, image de l’œuvre du Diable contre l’œuvre de Dieu ; d’où l’expression proverbiale : « l’ivraie et le bon grain », quoique nos traductions s’en tiennent au terme de « semence ». Voir Ivraie.

Dans la parabole de la semence, propre à saint Marc (Marc 4.26 et suivant), le « grain tout formé dans l’épi » (verset 28) représente le succès de la croissance due à Dieu : le grec sitos désigne ordinairement le froment mûr, prêt pour l’alimentation (Matthieu 3.12 etc.).

La parabole du grain de moutarde (Matthieu 13.31 et suivant et parallèle) s’appuie sur le fait qu’en Orient c’est le type des graines minuscules (bien qu’il y en ait de plus petites, comme celle du pavot) ; de même que le Coran dira : « Au jour de la résurrection, sur les balances justes, personne ne sera trompé du poids d’un grain de moutarde », ou : « Devant son tribunal, ce qui n’aurait que le poids d’un grain de moutarde, fût-il caché… au ciel ou sur la terre, sera produit par Dieu (21.46 31.15), de même Jésus citera le grain de moutarde comme terme de comparaison pour une foi minime mais capable de croître (Matthieu 17.20 et parallèle), et de même dans la parabole il met en contraste la petitesse de ce grain (kokkos), initial avec les grands résultats visibles de la croissance finale. Voir Moutarde.

Ces deux derniers termes grecs sont réunis (kokkos tou sitou) lorsque Jésus montre dans la transformation indispensable du grain pour qu’il porte du fruit, l’image de son sacrifice et de sa mort nécessaires pour qu’il sauve le monde (Jean 12.24). Et l’apôtre Paul l’applique à la glorification du corps ressuscité (1 Corinthiens 15.37). Cette image de la nature, qui jouait un grand rôle dans les mystères païens, avait préparé les âmes à la révélation de la Passion du Sauveur et de la communion des fidèles avec Lui. Voir Alexandre Westphal, Les Mystères de l’Orient, dans Proph., I, pages 66-68.

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