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Genou

Partie du corps humain ; mentionné au sens propre dans Ézéchiel 47.4 ; Daniel 10.10 ; il est aussi question de chameaux s’agenouillant (Genèse 24.11), tableau caractéristique en Orient.

D’après une antique coutume, l’enfant naissant était reçu sur les genoux de son père (Job 3.12) ; c’est aussi un rite de légitimation ou d’adoption (Genèse 30.3 ; Genèse 50.23, cf. 48.12). Les genoux de la mère représentent son affection (2 Rois 4.20 ; Ésaïe 66.12, cf. Juges 16.19).

Les genoux de l’homme représentent la force : ils sont les premiers ébranlés par la terreur (Ézéchiel 7.17 ; Ézéchiel 21.12, Nahum 2.10 ; Daniel 5.6), le souci (Siracide 25.23), le jeûne (Psaumes 109.24), la maladie (peut-être une sorte de lèpre, dans Deutéronome 28.35) : les raffermir, c’est rassurer et fortifier (Job 4.4 ; Ésaïe 35.3 ; Hébreux 12.12).

Dans l’épreuve de Gédéon, où les trois cents qui portent l’eau à leurs lèvres dans leurs mains sont opposés aux neuf mille sept cents qui se courbent sur leurs genoux, tout ce qu’on peut dire de sûr est que les premiers se montrent en tout cas plus prudents et plus maîtres d’eux-mêmes dans une région en état de guerre (Juges 7.5 et suivants).

Chose curieuse, l’agenouillement est le sens primitif de l’hébreu barak, qui signifie presque toujours bénir ou implorer une bénédiction ; ce verbe si important de l’Ancien Testament a pour substantif bérèk = genou.

En effet, la génuflexion, quoique différente des révérences et prosternations, est comme elles une posture :

  1. d’hommage en présence d’un supérieur (Luc 5.8 ; Marc 10.17 ; Marc 27.29) en montre la parodie ; pour (Genèse 41.43), voir Abrek ;
  2. de supplication : (2 Rois 1.13 ; Marc 1.40 ; Matthieu 17.14) on voit chez les classiques le suppliant agenouillé toucher les genoux ou la barbe de celui qu’il implore ;
  3. de prière, mais les exemples en sont bien moins nombreux qu’on ne pourrait croire : Élie au désert (1 Rois 18.42), Salomon à la dédicace du Temple (1 Rois 8.54), Esdras pour sa grande prière d’humiliation (Esdras 9.5), Daniel (Daniel 6.10), Jésus en l’unique occasion de son agonie en Gethsémané (ce détail spécifié dans le seul Évangile écrit par un non-juif : Luc 22.41) ; l’usage juif au Temple et à la synagogue était de prier debout (Marc 11.25 ; Matthieu 6.5; Luc 18.11 ; Luc 18.13 ; Luc 22.46 etc.), et d’après 1 Rois 19.18 il semblerait que les génuflexions aient caractérisé le culte de Baal plus que celui de Jéhovah ; après la Pentecôte, la prière à genoux paraît devenir plus fréquente (Actes 7.60 ; Actes 9.40 ; Actes 20.36 ; Actes 21.5 ; Éphésiens 3.14), et l’on peut supposer que ce fut sous l’influence des cultes non-juifs. Cela donnerait encore plus de valeur aux affirmations universalistes de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament, qui opposent aux agenouillements païens l’adoration du seul vrai Dieu et du Seigneur Jésus-Christ (Psaumes 95.6 ; Ésaïe 45.23 ; Romains 14.11 ; Romains 11.4 ; Philippiens 2.10).

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