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Etienne

(grec stephanos = couronne). Premier martyr de l’Église chrétienne (Actes 6 et Actes 7). Il était l’un et le plus remarquable des sept « distributeurs » dont la nomination fut imposée par l’extension de la première communauté chrétienne et par les plaintes des éléments de cette communauté venus de la Dispersion juive en pays grec (Hellénistes).

La constitution familiale de l’Église primitive où tout était en commun (Actes 4.22) exigeait des apôtres, à côté du ministère de la parole, des travaux absorbants d’administration et de service général. Ils se déchargèrent de ces soins secondaires sur des hommes de confiance, « pleins d’esprit et de sagesse ». Ce furent les premiers diacres (voir ce mot).

L’exemple d’Étienne, comme celui de Philippe Actes 8, prouve qu’ils ne renonçaient pas pour cela à l’évangélisation. À la suite de controverses avec des Juifs, dans une ou plusieurs synagogues de Jérusalem, ses contradicteurs aux abois l’accusèrent de blasphème et le firent emmener au Sanhédrin par une foule ameutée. Accusé d’attaquer le Temple et la Loi, il s’expliqua en un long discours, dont le résumé de Actes 7 peut n’être pas complet. Pour prouver qu’il ne blasphème pas en mettant Jésus de Nazareth au-dessus du Temple et de la Loi, Étienne s’appuie sur l’histoire du peuple hébreu, errant au désert avec les patriarches, avec Moïse derrière l’arche de l’Alliance, puis sédentaire avec David et Salomon au moment de la construction du temple de Jérusalem.

Montrant ainsi que Dieu parlait à son peuple avant même la promulgation de la Loi, qu’il habitait avec son peuple avant même la construction d’édifices « faits de main d’homme », Étienne met en contraste avec cette constante fidélité de Dieu la constante ingratitude de son peuple ; il souligne ce contraste de citations prophétiques (verset 42-50), et conclut par une virulente apostrophe contre ceux qui ont persécuté les prophètes, contre les meurtriers du Juste. Les cris de haine l’interrompent. Devant ses juges il a une vision céleste qu’il décrit : cela met le comble à leur fureur. Sans jugement régulier, on le traîne aux portes de la ville, où on le lapide. Il meurt en pardonnant à ses bourreaux, comme son Maître (verset 60).

Ce martyre fut le signal d’une persécution qui, par la dispersion des chrétiens, sema l’Évangile à travers l’Orient. Saul de Tarse, qui devait devenir l’apôtre Paul, assistait au supplice d’Étienne (Actes 7.58 ; Actes 22.20). L’influence de ce spectacle sur sa conscience et son âme n’est pas plus douteuse que celle du discours sur sa pensée. Voir « Étienne précurseur de Paul », dans A. Sabatier, l’apôtre Paul. M. J.

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