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Coupe

Les différents mots hébreux désignent des bassins, coupes, cuves (voir ces mots) de formes et de dimensions diverses.

Les coupes sont plus spécialement des ustensiles d’origine égyptienne ou phénicienne, avec ou sans anse.

On connaît l’histoire de la coupe du Pharaon ; (Genèse 40 : et suivants) voir Échanson.

La coupe d’argent de Joseph, gouverneur en Égypte (Genèse 44.2 ; Genèse 44.5), est considérée par son intendant comme un objet de divination, procédé alors courant (culicomancie, hydromancie) : on lisait les présages dans les mouvements du liquide, huile versée sur l’eau, effets produits par des cailloux lancés dans la coupe, etc. (voir Divination, 6). Ces versets ne prouvent pas que Joseph lui-même recourût à ces pratiques ; Genèse 41.16 ; Genèse 41.38 font croire le contraire.

Cet art est encore pratiqué en Égypte (miroir magique), en Scandinavie, à Tahiti, etc., où l’on prétend voir la face du voleur se dessiner sur la surface d’une eau claire (d’après Frazer). La vaisselle du roi Salomon était toute en or (1 Rois 10.21). Babylone est comparée à une coupe d’or (Jérémie 51.7).

Les coupes assyriennes de Khorsabad et de Nimroud, les bassins enlevés au temple de Jérusalem par Nébucadnetsar (Daniel 5.2), les coupes représentées sur les bas-reliefs de Persépolis et qui servirent certainement de modèles à celles que décrit Esther 1.7, sont probablement tous d’origine phénicienne.

Certaines coupes avaient sur leurs bords des fleurs de lis (1 Rois 7.26), comme celles qu’on trouve à Persépolis. Jérémie 16.7 fait allusion à la « coupe de consolation » offerte aux gens en deuil après les funérailles (cf. Proverbes 31.6). Les coupes du Nouveau Testament, quelques fois en or (Apocalypse 17.4), étaient de forme gréco-romaine : c’était la patère, évasée et peu profonde.

Le nom antique de calice, qui se trouve encore dans quelques textes des vieilles versions protestantes (Calvin, Ésaïe 51.17 ; Jérémie 25.15 etc.), provient du latin calix de la Vulgate, et n’a été conservé que par les traductions catholiques (Crampon, Matthieu 20.22 ; Matthieu 26.39 etc.), et dans l’usage liturgique romain pour désigner le vase de la consécration du vin de la messe.

Sens symboliques nombreux :

  1. surtout dans les Psaumes, l’humanité est comparée à un invité recevant de Dieu, en une coupe, un lot d’expériences heureuses (Psaumes 16.6 ; Psaumes 23.6 etc.), mais aussi à un malheureux recevant de Dieu le lot amer de l’infortune (11.6) ; ce dernier sens s’applique aux souffrances de Jésus (Marc 10.38 et suivant Marc 14.36 ; Matthieu 20.22 et suivant, Luc 22.42 ; Jean 18.11) ;
  2. coupe d’actions de grâces (Psaumes 116.13), en un repas sacré accompagnant vœux et sacrifices (verset 14-17 et suivant) ;
  3. coupe de bénédiction (1 Corinthiens 10.16), terme emprunté par saint Paul au rituel juif de la Pâque, désigne la coupe de la sainte Cène parmi les chrétiens, en souvenir de celle du Seigneur, voir (1 Corinthiens 11.25-29 ; Marc 14.23 ; Matthieu 26.27; Luc 22.17-20) Cène ;
  4. coupe de la colère et de la justice de Dieu, image des châtiments se déversant sur les impies et les transgresseurs (Jérémie 25.15 ; Ézéchiel 23.32 et suivant Ésaïe 51.17 Zacharie 12.2 ; Psaumes 75.9 ; Apocalypse 14.10 ; Apocalypse 16.1-4 ; Apocalypse 16.8 ; Apocalypse 16.10 ; Apocalypse 16.12 ; Apocalypse 16.17 ; Apocalypse 16.19 ; Apocalypse 18.6).
  5. « nettoyer le dehors de la coupe et du plat » (Matthieu 23.25 et suivant), image de l’hypocrisie des Scribes et Pharisiens.

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