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Graisse

Dieu avait défendu aux Hébreux de manger de la graisse des animaux (Lévitique 3.17) : Toute la graisse appartiendra au Seigneur par un droit perpétuel, de race en race ; et dans toutes vos demeures vous ne mangerez ni sang ni graisse. Quelques interprètes prennent ces paroles dans toute la rigueur de la lettre, prétendant que l’usage de la graisse est entièrement interdit aux Juifs, aussi bien que le sang. Josèphe dit que Moïse défend seulement la graisse des bœufs, des chèvres et des brebis, et de leur espèce ; ce qui est conforme à la loi du Lévitique (Lévitique 7.23) : Adipem ovis et bonis, et caproe non comedetis.

Les nouveaux Juifs sont dans cet usage. Et à l’égard de la graisse de toute autre sorte d’animaux purs, ils se la croient permise ; même celle des animaux qui sont morts d’eux-mêmes : ce qui est conforme à cette autre loi (Lévitique 6.24) : Vous vous servirez à différents usages de la graisse des animaux morts d’eux-mêmes, et de ceux qui ont été pris par une bête.

Mais d’autres interprètes soutiennent que la loi qui semble défendre généralement l’usage de la graisse, doit se restreindre à la graisse qui est séparée des chairs, comme celle qui couvre les reins et les intestins ; et cela seulement dans le cas de l’offrande actuelle du sacrifice ; ce qui est confirmé par ce passage du Lévitique (Lévitique 7.23) où Dieu défend de manger de la graisse des bœufs, des chèvres et des brebis ; puis il ajoute : Si quelqu’un mange de la graisse qui doit être brûlée au Seigneur, il périra du milieu de son peuple.

Ce nom Graisse, dans le style des Hébreux, signifie non-seulement la graisse des animaux, mais aussi tout ce qui y a du rapport dans les autres choses ; par exemple, la graisse du froment (Psaumes 145.14). Et ailleurs (Psaumes 80.17) : Il les a rassasiés de la graisse du froment. La graisse se met aussi quelquefois comme la source ou la cause de la compassion, ou de la miséricorde. Comme les entrailles se sentent émues au récit de quelque malheur, ou à la vue de quelque objet triste et affligé, on a cru que la sensibilité résidait principalement dans les entrailles, qui d’ordinaire sont chargées de graisse. Le Psalmiste reproche aux méchants d’avoir fermé leur graisse, d’avoir fermé leurs entrailles sur lui, de n’avoir pas été touché de compassion en voyant l’accablement où il était (Psaumes 16.10). Ailleurs il leur reproche d’avoir produit leur crime de leur graisse : (Psaumes 72.7) ; de l’avoir fait avec affectation, à-peu-près comme celui dont parle Moïse (Deutéronome 32.15) : Le bien-aimé s’est engraissé, et il a regimbé, et il a oublié Dieu son Créateur.

La graisse de La terre, Crassitudo terne, marque le fumier, ou la marne dont on engraisse la terre : Nos os ont été jetés sur nos tombeaux, sur la terre, comme on y répand la graisse de la terre (Psaumes 140.7). La graisse de la terre marque aussi sa fécondité (Genèse 27.28).

La graisse marque l’abondance de tout bien (Jérémie 31.11) : J’enivrerai de graisse l’âme de mes prêtres. Et dans Job (Job 36.16) : Votre table sera remplie de graisse. Et le Psalmiste (Psaumes 62.6) : Sicut adipe et pinguedine repleatur anima mea, etc.

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