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Croix

Sous le nom de croix, nous entendons un gibet composé de deux bois croisés, soit qu’ils se croisent à angles droits au haut de l’un d’eux, ou au milieu de leur longueur, ou en croix de saint André, ou en forme de fourche. Le Grec stauros, qui signifie une croix, se met aussi souvent pour un simple bois fiché en terre, nommé par les Latins palus, ou vallum : mais la croix proprement dite ressemble au T. La croix était le supplice des plus vils esclaves, on appelait ce supplice servile supplicium. C’était une grande infamie à un soldat, à un officier, à un homme de condition, d’être mis en croix. Ce supplice était si commun parmi les Romains, que les peines, les afflictions, les chagrins, les mauvaises affaires s’appelaient croix, et qu’on se servait du verbe cruciare pour toutes sortes de châtiments et de peines de corps et d’esprit.

Le supplice de la croix était commun chez les Syriens, les Égyptiens, les Perses, les Africains, les Grecs, les Romains et les Juifs. Le pannetier de Pharaon fut décapité, selon la prédiction de Joseph (Genèse 40.19), puis son cadavre fut attaché à la croix. Aman avait fait dresser une grande croix pour y attacher Mardochée, mais il y fut pendu lui-même (Esther 7.10). Josué fit pendre à une croix le roi de Haï (Josué 8.29), et Moïse pendit de même à des poleaux, ou à des croix, les princes d’Israël qui s’étaient laissés aller aux abominations de Béelphégor (Nombres 25.4). Tout le monde sait que ce supplice était tout commun parmi les Grecs et les Romains, et il est inutile d’en rapporter des preuves et des exemples ; on en trouve à chaque pas dans l’histoire.

Les Juifs reconnaissent qu’à la vérité on crucifiait les hommes dans leur nation, mais ils nient qu’on les y ait crucifiés tout en vie. On les faisait premièrement mourir, puis on les attachait la croix par la main ou par le cou. Voyez l’article Supplices. Ou trouve en effet plusieurs exemples d’hommes ainsi attachés au poteau après leur mort ; mais on peut prouver, par des preuves indubitables (Josué 8.29) et le roi de Haï, dont on a parlé, furent pendus tout vivants, aussi bien que les descendants de Saül, qui furent livrés aux Gabaonites (2 Samuel 21.9). Le Psalmiste (Psaumes 21.17), en parlant de la mort du Messie, dit : Ils ont percé mes pieds et mes mains, et ils ont compté tous mes os. Le prophète Zacharie (Zacharie 7.10) dit qu’au jour du jugement, les Juifs verront celui qu’ils ont percé de clous. Josèphe raconte qu’Alexandre, roi des Juifs, ayant fait crucifier huit cent de ses sujets rebelles, ordonna que l’on mit à mort au pied de leur croix, et à leurs yeux, pendant qu’ils vivaient encore, leurs femmes et leurs enfants. On peut voir notre Dissertation sur les supplices, à la tête du Commentaire sur le Deutéronome, page 42 et suivantes.

La loi (Deutéronome 21.22) ordonnait qu’on ne laissât pas les suppliciés attachés à la croix jusqu’après le coucher du soleil, parce que celui qui est ainsi pendu est maudit de Dieu : Son cadavre ne demeurera point attaché au poteau, mais on l’en détachera avant le coucher du soleil, parce que le pendu est anathème du Seigneur. Josué ayant fait crucifier le roi da Haï, ne laissa son corps à la croix que jusqu’au soir (Josué 8.29-30). Les Juifs croient que les âmes de ceux qui demeurent attachés au gibet et sans sépulture, ne jouissent pas de la paix, ne profitent pas des prières que l’on fait pour elles, et demeurent vagabondes jusqu’à ce que leurs corps soient ensevelis ; ce qui est conforme au sentiment des Grecs et des Romains. Homère Iliade, et Virgile Enéïde.

Nec ripas datur hurrendas, et rauca fluenta

Transportare prias quam sedibus ossa quierint.

La croix à laquelle notre Sauveur fut attaché était faite en forme de T, c’est-à-dire de l’ancien tau des Samaritains, qui ressemblait au tau des Grecs, et non pas à celui des Hébreux d’aujourd’hui. Mais il ne faut pas l’entendre à la rigueur ; car le tau est une ligne qui est tirée sur une autre à angle droit, au lieu que la croix du Sauveur représentait une ligne qui en croisait une autre à angles droits, et transversalement. C’est ainsi que les anciens monuments, les monnaies de l’empereur Constantin et les croix anciennes nous la représentent. Saint Jérôme la compare à un oiseau qui vole, à un homme qui nage ou qui prie, les bras étendus en croix. Il y avait donc, outre le tronc et les bras, un bois qui croisait, et qui s’élevait en haut. Ce fut à ce bois que Pilate fit attacher ces mots : Jésus de Nazareth, roi des Juifs ; qui marquaient le crime prétendu du Sauveur.

Quelquefois on crucifiait le criminel à un arbre avec des cordes : Tibère fit ainsi crucifier les prêtres de Saturne de Carthage, à des arbres devant le temple de leur dieu. Ausone dépeint de cette sorte l’Amour crucifié à un arbre.

Quelquefois on attachait le patient la tête en bas ; c’est ainsi que saint Pierre voulut être crucifié, par respect pour Jésus-Christ son maître, ne se croyant pas digne d’être mis en croix comme lui. Sénèque parle de ce supplice. Eusèbe remarque qu’en Égypte on fit souffrir le même supplice à plusieurs martyrs. Quelquefois on allumait, au pied de la croix, un feu pour faire mourir le patient à la flamme et à la fumée l’empereur Alexandre Sévère fit ainsi mourir un trompeur, un charlatan, un vendeur de fumée, afin qu’il y eût quelque rapport entre son crime et son supplice.

La manière ordinaire de crucifier était d’attacher le criminel avec des clous, un à chaque main, et un aux deux pieds, ou un à chaque pied ; car la chose n’était pas uniforme, les anciens nous représentant Jésus-Christ tantôt crucifié avec quatre clous, et tantôt avec trois. Voyez ce que nous avons dit ci-devant sur l’article clous. Souvent aussi on attachait avec des cordes ; et ce supplice qui paraît plus doux en un sens, puisqu’il cause moins de douleur, était plus cruel en un autre, puisqu’il faisait languir plus longtemps les patients. On dit que saint André fut ainsi attaché à la croix avec des cordes ; aussi y demeura-t-il trois jours en vie. Le Sauveur prédit à saint Pierre, par ces paroles, qu’il mourrait en croix (Jean 21.18) : Quand vous étiez jeune, vous vous ceigniez, et vous alliez où vous vouliez ; mais quand vous serez vieux, un autre vous ceindra, et vous mènera où vous ne voudrez pas ; on ceignait ceux qu’on allait attacher à la croix. On les conduisait chargés de liens, et on les attachait à la croix avec des cordes.

On joignait quelquefois les clous aux cordes. Lucain parlant d’un crucifié qu’on détache de la croix :

Quoique pour l’ordinaire on attachât le patient à la croix avec des clous, toutefois on en usait quelquefois autrement : saint Pionius, martyr, ayant été condamné à ce supplice, se dépouilla lui-même, s’étendit sur le bois, et donna ses membres aux soldats pour être attachés avec des clous. Quand on joignait des cordes aux deus, il n’y avait nul inconvénient à élever en haut le patient avec la croix ; il était assez soutenu par les cordes, et on ne se mettait guère en peine d’épargner les douleurs et les tourments à un scélérat condamné à la croix.

Avant que d’attacher le patient à la croix, on le fouettait d’ordinaire avec des fouets ou des étrivières, ce qui passait pour plus dur et plus infamant que d’être frappé de verges. Quelquefois on attachait à ces fouets des osselets ou des morceaux d’os, pour faire souf frir davantage le criminel. On fouetta rudement notre Sauveur durant sa passion. Pilate, l’ayant condamné, le fit fouetter et le livra pour être crucifié (Matthieu 27.26). On attachait assez souvent les esclaves criminels à une fourche ou à une croix, et on les promenait ainsi par la ville en les frappant de verges. C’est ainsi que l’on chargea Jésus-Christ du bois de sa croix (Jean 19), et comme il succombait sous le faix, ou contraignit Simon le Cyrénéen de la porter après et avec lui.

Le criminel était crucifié tout nu. Sauveur du monde ne fut pas apparemment plus épargné que les autres à qui l’on faisait souffrir ce supplice. Les soldats partagèrent entre eux ses habits, mais ils tirèrent au sort sa tunique (Matthieu 27.3 Jean 19.23-24) qui est l’habit de dessous, et qui se portait sur la chair comme la chemise. Les chrétiens, par respect et par un principe de pudeur, ont représenté Jésus-Christ couvert d’une manière décente, tantôt entièrement vêtu, tantôt couvert depuis les reins jusqu’aux genoux, et tantôt seulement couvert d’un voile sur les parties que la pudeur veut qu’on cache. Mais cet usage ne prouve nullement que l’on en usât ainsi pour l’ordinaire, ni qu’on ait eu cet égard : pour Jésus-Christ qu’on ne connaissait pas, et qui a voulu se charger de la peine et de la honte de nos iniquités.

L’on forme plusieurs questions sur la croix du Sauveur. Les uns croient qu’elle fut faite de quatre bois différents ; savoir : cyprès, de cèdre, de pin et de buis. Saint Bernard dit qu’elle était faite oe cyprès, de cèdre, d’olivier et de palmier. Le cyprès en faisait le pied ou la base, le cèdre en composait la hauteur, l’olivier en était comme le chapiteau, et le palmier bras. Proba Falconia, dans ses Centons, dit qu’elle était de chêne.

L’auteur de l’Histoire scolastique et, après lui, plusieurs autres ont dit que la reine de Saba entrant dans le palais de Salomon, qui était nommé la maison du Liban, y remarqua une poutre, qu’elle prédit devoir servir au supplice d’un homme qui causerait la ruine de tout Israël. Salomon, pour prévenir ce malheur, fit, dit-on, enterrer cette poutre en l’endroit même où était la piscine probatique, dont il est parlé dans saint Jean (Jean 5.2-4). Au temps de la passion de Jésus-Christ, on découvrit ce bois, et on s’en servit pour faire la croix du Sauveur d’autres, non contents de ces fables, y ajoutent que Seth, troisième fils d’Adam, étant allé au paradis terrestre, obtint de l’ange qui le gardait trois graines de l’arbre de vie, qu’il planta sur le sépulcre de son père. De ces trois graines sortirent trois petites verges qui, s’étant jointes ensemble, formèrent la poutre du palais de Salomon, dont nous avons parlé, et qui fut ensuite employée au supplice du Sauveur. Mais c’est faire trop d’honneur à ces fables que de les rapporter seulement.

On dit que cette croix était haute de quinze pieds, que les bras étaient longs de sept ou huit pieds, que le dessus auquel était attaché le titre ou la sentence de condamnation de Jésus-Christ, n’était qu’un bois postiche avec une planche sur laquelle étaient gravés ces mots : Jésus de Nazareth, Roi des Juifs. Mais il est malaisé de savoir certainement ces choses, dont, ni les auteurs sacrés, ni les premiers Pères n’ont rien dit. Les écrivains qui en ont parlé sont trop récents pour faire foi dans une chose de fait comme celle-là.

Les peintres nous représentent d’ordinaire la croix renversée dans le moment qu’un y attache le Sauveur, pour la redresser ensuite, et élever avec elle le corps du Sauveur ; les spéculatifs se servent de ces considérations, pour exagérer l’excès des douleurs de son crucifiement ; mais ce sentiment n’est nullement vraisemblable. Est-il ordinaire d’abattre d’abord la potence lorsqu’on y veut attacher un criminel, pour la relever ensuite, lorsque le patient y est attaché ? Les secousses et l’ébranlement de la croix, jointes au poids du corps, auraient seules été capables de briser les pieds et les mains du crucifié et de le détacher de la croix, avec des douleurs inexplicables. Nonnus, l’auteur de la tragédie intitulée, Jésus souffrant, saint Augustin et les plus savants interprètes croient que Jésus-Christ fut attaché à la croix déjà élevée.

Quelques-uns ont cru qu’il y avait, au-dessous des pieds du crucifié, une espèce de marchepied, ou de bois avancé, sur lequel ses pieds étaient posés et attachés. Saint Grégoire de Tours le marque expressément, et on voit un très-grand nombre de croix faites de cette sorte. Il faut avouer que sans cela il aurait été malaisé que le crucifié pût demeurer longtemps attaché à la croix, tout le poids du corps étant porté par ses mains ; mais d’autres soutiennent que l’on ne voit aucun vestige de ce marchepied dans les descriptions de la croix, que les plus anciens auteurs grecs et latins nous ont laissées. Mais ils parlent d’une espèce de chevalet sur lequel le patient était comme à cheval, afin que le poids de son corps n’arrachât point ses mains. C’était une grosse cheville fichée au milieu de la hauteur de la croix. C’est ce qui paraît assez clairement dans saint Justin, dans saint Irénée, et dans Tertullien, et qui est soutenu par plusieurs habiles critiques.

Nous parlerons, sur l’article vin, du vin de myrrhe qu’on donna à boire au Sauveur étant à la croix. Quelquefois ceux qui étaient attachés à la croix y demeuraient assez longtemps en vie : on croit que saint André y vécut pendant trois jours. Eusèbe parle de quelques martyrs d’Égypte que l’on garda à la croix jusqu’à ce qu’ils moururent de faim (Eusèbe, livre 8 c. 8). On dit que le martyr saint Victorin demeura en vie pendant trois jours attaché à la croix, et que les saints Timothée et Maure y vécurent neuf jours. Pilate s’étonna que Jésus-Christ y fût si tôt mort (Marc 15.44) parce que naturellement il aurait dû vivre plus longtemps, s’il n’eût été maître de laisser et de reprendre son âme quand il voulait. On rompit les cuisses aux deux voleurs pour les faire mourir plus tôt, afin que leurs corps ne demeurassent pas à la croix le jour du sabbat (Jean 19.31-33), et pour obéir à la loi de Moïse (Deutéronome 21.22) qui défend d’y laisser les corps après le couher du soleil.

Mais chez les autres nations on les y laissait longtemps. Quelquefois ils y étaient mangés tout vifs par les oiseaux et les bêtes carnassières.

Et pour l’ordinaire les loups, les chiens, les oiseaux les dévoraient après leur mort : si les croix étaient plus hautes, ils étaient la pâture des oiseaux ou ils pourrissaient et tombaient en pièces. De peur que leurs parents et leurs amis ne les détachassent pour leur donner la sépulture, on leur donnait des gardes. On sait l’histoire du soldat qui gardait les croix, et de la Matrone d’Éphèse. Les soldats romains qui avaient crucifié Jésus-Christ et les deux larrons, demeurèrent auprès de leurs croix jusqu’à ce qu’on les en eût détachés.

Les Hébreux ne prient point pour ceux de leur nation qui sont demeurés attachés à la potence, ou du moins ils n’y prient point dans la synagogue et en public, comme il se pratique pour les autres morts, pendant les onze mois qui suivent leur décès. De plus, ils ne permettaient pas aux parents des suppliciés de mettre leurs proches dans les tombeaux de leur famille, sinon après que leurs chairs avaient été consumées dans les sépulcres publics : alors il leur était permis de transporter leurs os dans les sépulcres particuliers. C’est peut-être pour cette raison que Joseph d’Arimathie demanda à Pilate de mettre le corps de Jésus dans son sépulcre, afin qu’il ne fût point mis dans les sépulcres publics destinés aux criminels.

Jésus-Christ dit souvent, dans l’Évangile, que celui qui vent être son disciple doit porter sa croix après lui : la croix est le symbole des ignominies et des souffrances ; c’est, pour ainsi dire, la devise et la gloire des chrétiens. Saint Paul (Galates 2.19) dit qu’il est crucifié avec Jésus-Christ, et qu’il ne se glorifie qu’en la croix du Sauveur (Galates 6.14) ; que ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié leur chair (Galates 5.24) avec tous ses désirs déréglés. Jésus-Christ est la voie que nous devons suivre ; nous ne pouvons arriver à la gloire et au bonheur qui nous sont promis, que par le chemin de la croix [Je voudrais rapporter ici des recherches intéressantes qui ont été faites sur la croix, considérée comme signe hiéroglyphique, avant et depuis Jésus-Christ ; mais cet article, duquel je ne dois rien retrancher, est déj à fort long, et je ne puis qu’indiquer ces recherchas. Les unes sont dues à M. l’abbé Brunati, qui les a publiées en forme de monographie sous le titre suivant : Du Monogramme du Christ et des signes de croix qui se trouvent sur des monuments paiens antérieurs à Jésus-Christ, dans les Annales de Philosophie chrétienne, tome 22 pages 188-199, Paris, 1844 ; les autres à M. Cyprien Robert, et se trouvent, sous le titre de Cours d’hiéroglyphique chrétienne, dans l’Université catholique, tome 6 pages 345-348, Paris, 1838].

Je n’omettrai pas de dire que, suivant M. de Paravey, la croix, comme symbole de salut, existait, avant Jésus-Christ, en Chine. Voyez sa Dissertation abrégée sur le Ta-Tsin, ou sur le nom antique et hiéroglyphique de la Judée, insérée dans les Annal de philos chrét., tome 17 page 256. Enfin, j’indiquerai la découverte récente, au Mexique, du grand bas-relief dit Croix de Palenque, dont on ignore encore l’Origine, et celle plus ancienne, de la Croix de Si-gan-fou, chargée d’une longue inscription qui prouve que le christianisme a été florissant en Chine pendant les septième et huitième siècles. On sait que l’authenticité de ce dernier monument, attaquée par Voltaire, a été dignement vengée par un savant de nos jours, M. Abel. Remusat. Voyez, sur ces deux monuments, les Annal de philos chrét., tome 17 pages 141, 185, 446 ; et le tome 4 pages 126, où, M. Remusat est cité.

Dans la croix, symbole de salut, en Chine, est exprimé l’acte d’adoration : c’était avant Jésus-Christ. La croix du divin Sauveur est aussi adorée chez ses vrais disciples, dans le sens défini par les théologiens. Les protestants se sont récriés contre ce culte. Ce culte, pourtant, remonte à une antiquité inassignable. Voici quelques monuments qui en attestent la pratique à une époque bien antérieure au protestantisme et dans un pays où il n’a pu encore répandre ses erreurs. Parmi les 28 inscriptions arméniennes recueillies par M. Klaproth. La Xle, qui « se trouve sur le dos d’une croix en pierre qu’on voit à Khogowakin, ou à la source du village d’Otzno, » est conçue en ces termes :

Au nom de Dieu, moi, Kopnt Bkhab, Merâex, ai établi ici un aqueduc ; j’y ai construit un hospice, et ai érigé cette croix pour la prolongation de la vie de l’Amir Sbassalar, du Chabanchah, et en mémoire de mon fils Kanantz (le verd). Que ceux qui adoreront cette croix veuillent prier Dieu pour eux. Quant à la date, elle n’est pas marquée l’inscription numérotée 10 est de l’an 499 de l’ère arménienne, ou 1050 de l’ère vulgaire. La 12e est de l’an 440 (991).

La 13e, qui se trouve à Haghpad, sur le vestibule de l’église de la Sainte-Croix (de la Vraie-Croix, construite en 440 (991), par Sempad et Kourken, rois d’Arménie), du côté de l’occident, porte une date, et est conçue ainsi qu’il suit :

L’an de l’ère arménienne 634 (1185), moi, Mariam, fille du roi Kourken, ai bâti cette maison de prières, avec grand espoir et sur le tombeau de mon père, de mes sœurs Roussoukana, Mariam, Thamar et de moi Mariam, dans le temps de l’archevêque Barsegh (Basile), et qui fut terminée sous lui. Je prie ceux qui entreroirt dans cet édifice et qui prieront devant la sainte Croix, de faire mention dans leurs prières de nous et de nos ancêtres royaux, et de toute notre famille, qui est enterrée dans cet endroit et sous cette coupole.

La 19e Au cimetière public de Haghpad, dit le célèbre voyageur, est posée une croix extraordinairement grande qui porte le leen de saint Sarkis (Serge), et sur laquelle on lit les mots suivants :

« Par le don de Dieu et dans tout le temps de l’archevêque Hamazasp, nous, Agoph et Markar, avons érigé cette croix en invoguant saint Sarkis, pour qu’il soit médiateur pour nos âmes et pour celles de Mekhitar de Kopayrelso, du père Barsegh et les défunts de notre famille. Ceux qui adoreront cette croix au nom de Christ n’oublieront pas de prier pour nous ; et s’ils se souviennent de nous, ils seront bénis par le Seigneur l’an 704 (1.255). »

On voit aussi, par ces inscriptions, que chez les Arméniens on érigeait des croix en des endroits divers. Voyez vraie croix.

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