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Cesaree

Césarée de Palestine (1)

Nommée auparavant, la tour de Straton, et bâtie par Hérode le Grand en l’honneur d’Auguste, était située sur la côte orientale de la Méditerranée ; et avait un fort beau port. Josèphe dit qu’elle était à six cents stades, c’est-à-dire environ à vingt-cinq ou vingt-six lieues ordinaires de Jérusalem. Vespasien, après la guerre des Juifs, mit dans Césarée une colonie romaine. Ses habitants étaient partie Juifs et partie Grecs ou idolâtres. De là les fréquentes séditions entre ces deux peuples. Il est souvent parlé de Césarée dans le Nouveau Testament. C’est là où le roi Agrippa fut frappé du Seigneur pour n’avoir pas rendu gloire à Dieu, lorsque le peuple le comblait de louanges (Actes 12.23). C’est à Césarée que demeurait le centenier Corneille qui fut baptisé par saint Pierre (Actes 10.1). C’est là où le diacre saint Philippe avait sa demeure avec ses quatre filles vierges (Actes 8.40). C’est dans Césarée que le prophète Agabus prédit à saint Paul qu’il serait lié et arrêté par ses ennemis à Jérusalem (Actes 21.10-11). Enfin le même apôtre demeura deux ans prisonnier à Césarée (Actes 23 ; Actes 24 ; Actes 25), en attendant qu’on le conduisît à Rome, où il avait appelé au tribunal de Néron. Lorsqu’en parlant des villes de Palestine, on dit Césarée sans ajouter de Philippe, on doit toujours l’entendre de Césarée dont nous parlons ici [Césarée eut ses temps de gloire sous la domination romaine ; on peut voir dans l’historien Josèphe une pompeuse description de son cirque, de son amphithéâtre, de ses palais de marbre, de son temple de César-Auguste, de son port qui égalait ceux du Pyrée et de Tyr. Elle possédait un collége, où Origène, chassé d’Égypte, avait des évêques pour auditeurs. Alors Théoctiste occupait le siège épiscopal de Césarée. Cette ville devint métropole, et le célèbre Eusèbe en fut évêque].

Saint Jérôme dit que de son temps on voyait encore à Césarée la maison du centurion Corneille, qui était devenue une église l’histoire de Césarée, dit M. Poujoulat, est environnée de ténèbres jusqu’au moment où elle tomba au pouvoir du calife Omar. En 1101, les croisés assiégèrent cette ville, alors florissante et peuplée de riches marchands ; ils la prirent au bout de quinze jours, et s’y conduisirent d’une manière qui n’était pas inspirée par les vrais et purs principes du christianisme ; ils y établirent un archevêque qu’ils élurent en commun. Césarée retomba au pouvoir des musulmans au temps de Saladin ; puis elle fut reconquise et réparée par Richard, roi d’Angleterre. Saint Louis y séjourna plusieurs mois ; par ses soins, elle vit s’élever et s’agrandir ses tours et ses murailles. Elle passa de nouveau entre les mains des musulmans, et fut prise par le fameux Bibars, qui fit tant de mal aux colonies chrétiennes. Depuis l’an 1264, elle n’est plus rentrée sous la domination des chrétiens, et son entière décadence s’est accomplie sous l’étendard du croissant. Le port est tout à fait comblé. Les débris des temples et des palais ont été transportés dans les villes voisines… Ses murailles sont cependant intactes et serviraient encore aujourd’hui de fortifications excellentes à une ville moderne. Bien que le sol soit jonché de ruines, on y trouve encore des rues, des places, des églises assez bien conservées ; aussi est-on surpris de voircette ville absolument abandonnée. M. Poujoulat n’y vit pas un être vivant ; M. de Lamartine fit lever trois chakals du sein des décombres qui retentissaient sous les pieds de ses chevaux. Le nom actuel de Césarée est Kaisarieh.

Césarée de Philippe (2)

Nommée auparavant Panéas ou Panéade est située au pied du mont Panéus et près les sources du Jourdain. On croit que son vrai ancien nom était Dan ou Laïs. Elle n’est appelée Pandas que par les Phéniciens. Mais Eusèbe distingue Dan de Pandas, comme deux lieux voisins. Césarée était à une journée de Sidon et à une journée et demie de Damas. Philippe le Tétrarque la fit bâtir, ou du moins l’embellit et l’augmenta, et lui donna le nom de Césarée, en l’honneur de Tibère. Ensuite on lui fit porter le nom de Néroniade, en l’honneur de Néron. La source du Jourdain, qui paraissait près de Césarée de Philippe, venait par des canaux-souterrains et naturels, du lac Phiala, qui en était éloigné de cent vingt stades ou de cinq lieues. [Voyez Panéade ou Panéas].

On dit que la femme qui était incommodée d’une perte de sang, et qui fut guérie par Jésus-Christ (Matthieu 9.20 Luc 8.43), était de Césarée de Philippe, et qu’après sa guérison, étant de retour dans sa ville, elle érigea une statue à son bienfaiteur. Au pied de cette statue croissait une herbe qui avait la vertu de guérir plusieurs maladies. Julien l’Apostat fit renverser cette figure et fit mettre la sienne en la place. Mais les chrétiens du lieu prirentcette statue du Sauveur, la placèrent avec honneur dans leur église, et le feu du ciel consuma celle de Julien.

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