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Mara
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Mara (1)

Ce terme signifie amertume. Les Israélites, après leur sortie d’Égypte, étant arrivés au désert d’Etham (Daniel 8.10-11 ; 11.31), y trouvèrent des eaux si amères, que ni eux, ni leurs animaux n’en purent boire. C’est pourquoi ils donnèrent à ce campement [le quatrième selon Barbié du Bocage, ou plutôt le cinquième, suivant la Bible de Vence et Léon de Laborde] le nom de Mara, ou amertume. Alors ils commencèrent à murmurer contre Moïse, en disant : Que boirons-nous ? Et Moïse ayant crié vers le Seigneur, le Seigneur lui montra un bois qu’il jeta dans l’eau, et qui l’adoucit. Ce bois s’appelait alnah, selon les Orientaux. Ils croient qu’il était venu à Moïse par succession, depuis Noé, qui l’avait conservé dans l’arche [« Marah, aujourd’hui Hovara, est une source au penchant des montagnes, qui sort, comme celles de Moïse (Ain-Mouza), d’une butte de sable qu’elle imprègne de dépôts salins. Ou voit à l’entour quelques palmiers chétifs. L’eau de cette source est nitreuse, amère et saumâtre ; les animaux mêmes la refusent. Ce lieu se trouvant sur la route d’en haut de Suez au Sinaï, est connu de tous les Arabes, qui n’ont su m’indiquer dans les environs ni une montagne, ni une ouadi qui aurait conservé le nom de Marah ou d’Amara Les voyageurs qui les citent ont été peut-être induits en erreur par leurs conducteurs, qui sont, en général, extrêmement accommodants sur les questions qu’on leur adresse… » M. Léon de Laborde, Comm sur l’Exod. 15.23, pages col. 1.

Quant au fait de l’adoucissement des eaux de Marah, M. de Laborde, sur le verset 25, rapporte diverses opinions et termine en ces termes : « À toutes ces recherches il n’y a qu’une réponse : Le fait rapporté ici est miraculeux, il ne peut donc être le produit d’un procédé naturel. Dieu vint en aide à son peuple en donnant au bois d’un arbre quelconque un pouvoir surnaturel ; mais s’il existait un moyen naturel de rendre douces des eaux saumâtres, moyen aussi simple et aussi rapide que celai dont Moïse fit usage à Marah, soyons persuadés qu’il ne se serait jamais perdu, et que les Arabes du Sinaï l’auraient conservé comme le don le plus précieux qu’on pouvait leur faire ; si même ce moyeu avait existé ou existait quelque part, il aurait étendu son pouvoir sur toutes ces contrées, qui plus ou moins en pouvaient profiter avec les mêmes avantages. »

Mara (2)

Noêmi, étant de retour du pays de Moab, disait à ceux qui l’appelaient Noëmi, c’est-à-dire, Belle : Appelez-moi plutôt Mara, Amertume, parce que le Seigneur m’a comblée d’affliction et de douleur (Ruth 1.20).