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Cléopâtre
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Il y a plusieurs princesses de ce nom, dont il est fait mention, ou expresse ou tacite, dans l’Écriture.

Cléopâtre (1)

Fille d’Antiochus le Grand et épouse de Ptolomée Épiphane, roi d’Égypte. Antiochus le Grand, ayant formé le dessein de se rendre maître de l’Égypte, donna sa fille Cléopâtre en mariage au jeune roi Ptolémée, espérant que sa fille, entrant dans ses vues, lui faciliterait la conquête du royaume de son mari ; mais il en arriva autrement. Cléopâtre préféra les intérêts de son époux aux injustes vues de son père. Nous croyons que c’est cette princesse qui est désignée dans Daniel par ces mots (Daniel 11.17) : Il s’affermira dans le dessein de s’emparer de tout le royaume du roi du midi, du roi d’Égypte. Il feindra de vouloir agir de bonne foi avec lui ; il lui donnera sa flue (Cléopâtre) en mariage, afin de le perdre.

Cléopâtre (2)

Fille de cette Cléopâtre dont nous venons de parler, et de Ptolémée Épiphane, roi d’Égypte. Elle épousa Ptolémée Philctnétor, son propre frère. Il est parlé de cette Cléopâtre et de Ptolémée, son mari, dans le livre d’Esther (Esther 11.1), où il est dit que la quatrième année de Ptolémée et de Cléopâtre, Dosithée, qui se disait prêtre et de la race de Lévi, et Ptolémée, son fils, apportèrent aux Juifs d’Alexandrie le livre d’Esther ou l’Épître de Purim, traduite d’hébreu en grec par Lysimaque, fils de Ptolémée. Cela arriva l’an du monde 3827, de la période julienne avant Jésus-Christ 177, avant l’ère vulgaire 181.

Cléopâtre (3)

Fille de Ptolémée Philométor et de Cléopâtre dont nous venons de parler, épousa premièrement Alexandre Ballès, roi de Syrie. Quatre ans après, son père, Philométor, l’ôta à Ballès, pour la donner à Démétrius Nicanor, aussi roi de Syrie. Mais Démétrius étant demeuré prisonnier chez les Parthes, auxquels il avait été faire la guerre, et ayant épousé Radegune, fille d’Arsaces, son vainqueur, Cléopâtre épousa Antiochus Sidétès, frère de Démétrius Nicanor. Enfin Démétrius Nicanor étant retourné en Syrie, et étant remonté sur le trône de ses pères, Cléopâtre se réconcilia avec lui et retourna en sa compagnie. Il n’est point parlé expressément de cette princesse dans les livres sacrés ; mais on en parle quelquefois dans les commentaires sur les Machabées. Ayant voulu empoisonner son fils Gryphus, celui-ci la prévint et l’obligea de boire le poison qu’elle lui avait préparé, l’an du monde 3882, avant Jésus-Christ 118, avant l’ère vulgaire 122.

Cléopâtre (4)

Sœur et femme de Ptolémée Physcon, après la mort de son mari, voulut placer sur le trône d’Égypte Alexandre, le plus jeune de ses deux fils ; mais les grands de son royaume l’ayant obligée de suivre la loi de la nature, et d’y placer Lathurus, elle suscita tant d’affaires à celui-ci, qu’il fut obligé de se retirer en Chypre dette princesse avait une confiance particulière aux Juifs d’Égypte, et elle donna le commandement de ses troupes à Chelcias et à Ananias, qui étaient de cette nation. Elle poursuivit son fils Lathurus jusque dans l’île de Chypre, où il s’était retiré. Il vint en Palestine, où ceux de Ptolémaïde l’avaient invité, afin qu’il les secourût contre Alexandre Jannée, roi des Juifs, qui les assiègeait. On parlera encore de cette princesse dans les articles de Ptolémée Physcon et de Ptolémée Lathure.

Alexandre Jannée, roi des Juifs, qui savait les mauvaises dispositions de Cléopâtre contre Lathurus, invita cette princesse à entrer en alliance avec lui contre Lathurus. La reine y entra aisément, et quelque temps après envoya son armée, commandée par Aname, contre la ville de Ptolémaïde. Elle y vint elle-même quelque temps après, et ayant pris la ville, Alexandre Jannée l’y vint trouver avec des présents. Les ennemis d’Alexandre voulaient persuader à la reine de s’emparer du pays des Juifs ; mais Ananias l’en dissuada, en lui remontrant que si elle commettait une telle perfidie, elle aurait pour ennemis tous les Juifs du monde. Cléopâtre fit donc alliance avec Jannée dans la ville de Scythopolis. Elle mourut l’an du monde 3916, avant Jésus-Christ avant l’ère vulgaire 88. Comme elle avait formé le dessein de se défaire de son fils, Alexandre, roi d’Égypte, celui-ci la prévint et la fit mourir. Cet Alexandre avait régné dix-huit ans avec sa mère. Voyez Ptolémée Lathure.

Cléopâtre (5)

Dernière reine d’Égypte, fille de Ptolémée Aulètes, c’est-à-dire, le joueur de flûte, sacrifia à son ambition ses deux frères et sa sœur, nommée Arsinoë. Elle sut si bien gagner Marc-Antoine, qu’il répudia Octavie, sœur d’Auguste, pour l’épouser. Elle n’a point eu de part aux affaires de la religion, ni des Juifs, ni des Chrétiens, et son nom ne se rencontre pas dans la Bible : mais elle était liée d’une étroilo amitié avec Alexandra, mère de Mariamne, et belle-mère du grand Hérode ; laquelle ayant du mécontentement à la cour de son gendre, en écrivit à Cléopâtre qui l’invita de venir en Égypte avec son fils Aristobule. Ce qui, ayant été connu par Hérode, l’irrita extrêmement contre Alexandra ; et cela ne contribua pas peu à la résolution qu’il prit de la faire mourir, et qu’il exécuta quelques années après ; premièrement contre Aristobule, et ensuite contre Alexandra.

Cléopâtre ne cessa de solliciter Antoine de tirer vengeance de cet attentat commis pae Hérode contre Aristobule. Antoine donna ordre à Hérode de venir rendre compte de sa conduite. Mais Hérode gagna Antoine par ses présents, et le mit dans ses intérêts. Sur la fin de cette année, du monde 3970. Cléopâtre passa par la Judée, au retour d’un voyage qu’elle avait fait avec Antoine jusque sur l’Euphrate. Hérode la reçut avec toute la magnificence imaginable ; elle tâcha de lui donner de l’amour, et le sollicita au crime. Mais Hérode se montra toujours insensible à ses attraits, et il délibéra même avec ses amis s’il ne la ferait point mourir ; mais ils l’en détournèrent. Il la conduisit jusqu’à Péluse, et la combla de présents. Peu de temps après se donna la bataille d’Actium, où Antoine fut vaincu par Auguste. Antoine se retira en Égypte auprès de Cléopâtre ; Auguste l’y suivit. Cléopâtre se donna la mort par la piqûre d’un aspic, l’an du monde 3974 avant J-C 26, avant vulgaire 30.