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Cheval

Cet animal était bien connu de l’ancienne Égypte, où il se faisait déjà remarquer par ces belles proportions, cette vivacité, cette force et cette légèreté qui le caractérisent encore aujourd’hui, suivant les rapports de Sonnini et des autres voyageurs, les chevaux de cette contrée (v. Genèse 47.17 ; 50.9 ; Exode 9.3). On s’en servait pour la guerre (Exode 14.9-23). Les Cananéens, qui demeuraient en Palestine, avaient aussi une cavalerie, et ils l’employèrent contre les Israélites qui venaient chez eux pour les déposséder (Josué 11.4 ; Juges 4.3-7, 13 ; 3.22-28).

Il en fut de même, plus tard, des Syriens (2 Samuel 8.4), qui laissèrent 1700 hommes de cavalerie au pouvoir de David, lorsqu’ils se furent levés pour aller recouvrer leurs frontières vers l’Euphrate. Les Israélites, au contraire, ne connurent que tard l’usage du cheval : au milieu de leurs plaines, les patriarches nomades ne virent jamais paître que des animaux humbles et débonnaires, et le coursier qui semble provoquer aux combats n’y frappa jamais la terre de son pied, ni l’air de son hennissement. Puis la loi de Moïse interdit positivement les « amas de chevaux », défense nécessaire après le séjour d’Égypte, où les Hébreux avaient appris à connaître et sans doute à admirer ce noble animal, mais défense qui devait tomber d’elle-même, aussitôt que les Israélites, par leur incrédulité et leur ambition, auraient amené un changement dans leur constitution, établi la royauté, et ouvert la voie des conquêtes que la loi mosaïque avait elle-même prévue. Aussi voyons-nous déjà le second des rois, David, se monter une cavalerie, modeste encore, avec les dépouilles syriennes ; et Salomon, par son alliance avec l’Égypte, multiplier d’une manière inouïe, et en bien peu de temps, l’usage du cheval dans ses états : il eut bientôt 4000 étables pour ses chevaux de trait, 12000 hommes de cavalerie et 1400 chariots (1 Rois 4.26 ; 10.26). Ce commerce était l’un des revenus royaux les plus considérables, car Salomon percevait sur chaque attelage un droit d’entrée de 600 pièces d’argent (prés de 2, 000 fr., si l’on doit entendre par pièces d’argent des sicles, ce qui serait exorbitant ; mais c’est peu probable : quelques auteurs pensent qu’il s’agit du prix de l’attelage), et sur chaque cheval 150 pièces ; aussi faisait-il de ses innombrables chevaux, plus une affaire de richesse, de luxe et de pompe, qu’une affaire de guerre, et nous ne voyons pas qu’il les ait employés dans aucune de ses expéditions militaires. Les cours voisines et les seigneurs des royaumes étrangers, qui voulaient cultiver son amitié, lui envoyaient aussi chaque année, à côté de beaucoup d’autres présents, des mulets et des chevaux ; les rois qui lui succédèrent continuèrent d’avoir leurs équipages et leur cavalerie : Achab (1 Rois 22.35 ; 2 Rois 9.25) ; Joram (2 Rois 3.7) ; Jéhu (2 Rois 9.16 ; etc., cf. 2 Rois 11.16 ; Jérémie 17.25). Il y avait même à Jérusalem une porte qu’on appelait la porte des Chevaux. Il ressort des passages (1 Rois 18.5 ; Amos 4.10 ; Ésaïe 30.16) que non seulement les rois, mais aussi les particuliers possédaient des chevaux, lesquels on employait même à fouler le blé (Ésaïe 28.28). On les nourrissait d’orge et de paille (1 Rois 4.28).

Les conquérants de l’Asie orientale s’avancèrent souvent contre Israël avec de nombreuses troupes de cavalerie bien montées (Ésaïe 5.28). Et lorsque les prophètes parlent de l’armée des Caldéens en particulier, ils ne négligent jamais de mentionner les chevaux de combat qui devaient en faire la force (Jérémie 6.23 ; 8.16 ; 50.37 ; 51.21 ; Ézéchiel 26.7-10). À ces armées les Israélites, peu confiants dans leur chef céleste, voulurent en opposer d’autres du même genre, et se cherchèrent des auxiliaires dans la cavalerie renommée de l’Égypte (Ésaïe 31.1 ; 36.9 ; Jérémie 4.13 ; habakuk 1.8 ; Ézéchiel 17.15 ; cf. Jérémie 46.4 ; 47.3) : ils oublièrent que l’Éternel avait dit : « Maudit soit l’homme qui se confie en l’homme, et qui fait de la chair son bras » (Jérémie 17.5). Et ils furent emmenés en captivité, malgré les roseaux du Nil dont ils avaient espéré se faire une arme et un bouclier.

L’Arménie et la Médie étaient célèbres pour la bonté de leurs chevaux ; quant à l’Arabie, elle ne promettait rien encore de tout ce qu’elle a tenu depuis à cet égard.

On ne ferrait pas les pieds des chevaux comme on le fait de nos jours, mais on cherchait à rendre leur corne aussi dure que possible (Ésaïe 5.28) ; ou bien on l’entourait quelquefois de semelles ou de sandales, comme celle des chameaux. L’équipement des chevaux se composait d’un mors (Psaumes 32.9), d’une housse ou d’une selle (Proverbes 30.31), quelquefois d’une sonnette (Zacharie 14.20). On se servait de fouets pour les presser (Proverbes 26.3). Les chevaux blancs étaient regardés comme les plus magnifiques ; on les donnait aux généraux victorieux (cf. Apocalypse 6.2 ; 19.11-14). Des chevaux d’autres couleurs sont mentionnés (Apocalypse 6 ; Zacharie 1.8 ; 6.2-3, 6-7). La scène de Haman, conduisant Mardochée sur le cheval du roi et le promenant en triomphe par la ville de Susan, rappelle les honneurs dont Pharaon combla Joseph, lorsqu’il le fit conduire sur un chariot royal, en l’établissant le second personnage de toute l’Égypte (Genèse 41.43).

Quant aux chevaux du soleil, et aux chevaux de feu qui enlevèrent Élie dans le ciel, v. l’art. Chars, Chariots.

On ne peut terminer cet article sans rappeler au moins la sublime et poétique description que l’on trouve de cet animal dans le discours de l’Éternel (Job 39.22-28).

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