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Naaman (beau)

1°. Chef des armées de Ben-Hadad, roi de Syrie (2 Rois 5), jouissait d’un grand crédit auprès de son maître, parce qu’il avait sauvé son pays ; mais cet homme, fort et vaillant, était lépreux, et n’espérait aucun remède à sa triste maladie. Une jeune fille d’Israël, qui avait été faite prisonnière, et attachée au service de l’épouse de Naaman, fut employée par Dieu pour guérir son maître de la lèpre, et lui faire reconnaître Jéhovah, le Dieu d’Israël, comme le seul vrai Dieu. Elle parla à sa maîtresse du prophète Élisée, et celle-ci engagea son époux à aller faire une visite en Samarie.

Naaman part avec de riches présents pour le prophète, et des lettres de recommandation du roi de Syrie pour le roi d’Israël, intimant, en quelque sorte, à Joram l’ordre de pourvoir à la guérison de son serviteur. Mais les prophètes ne sont pas unis à l’État ; ils n’ont rien à faire avec la diplomatie, souvent les rois ne les connaissent pas, ou les oublient après s’en être servis, et Joram déchire ses vêtements, protestant contre l’ordre que lui donne Ben-Hadad, ordre inexécutable pour lui, et qui n’est, dit-il, qu’un prétexte du roi de Syrie pour rompre avec lui. Élisée apprend l’arrivée de Naaman, reproche à Joram de l’avoir oublié, et fait venir le général syrien.

Celui-ci se rend à la voix du prophète, arrive avec sa suite, et s’arrête devant la porte de la maison, soit par respect pour la mission d’Élisée, soit à cause de la lèpre qui le rend impur. Il espère que le prophète viendra au-devant de lui, et qu’il fera, en sa faveur, des invocations et des cérémonies qui le nettoieront de sa lèpre ; mais il ne voit paraître qu’un messager qui lui ordonne, de la part du prophète, de se plonger sept fois dans les eaux du Jourdain. Il s’irrite d’un pareil manque d’égards et de la vulgarité du remède qui lui est ordonné ; comment le Jourdain le guérira-t-il, quand les eaux de l’Abana et du Parpar, meilleures que toutes celles d’Israël, ne l’auraient pas guéri ? Il s’en retourne donc ; mais, à la voix de ses serviteurs qui lui conseillent d’essayer, il va se plonger dans le Jourdain, et le miracle est opéré.

Plein de reconnaissance alors, et comprenant que le Dieu d’Israël est le vrai Dieu, il se rend auprès d’Élisée, renonce, entre ses mains, au culte des faux dieux, et prie, mais inutilement, le prophète d’accepter les présents qu’il lui offre. Il lui demande enfin, et obtient sans difficulté, l’autorisation d’emporter de la terre d’Israël la charge de deux mulets ; car, dit-il, ton serviteur ne fera plus d’holocaustes ni de sacrifices à d’autres dieux, mais seulement à l’Éternel ; cependant, ajoute-t-il aussi, les devoirs de sa charge l’obligent à accompagner le roi de Syrie dans le temple de Rimmon, et de se prosterner devant l’idole, en prêtant au roi son épaule pour appui : « Veuille donc me le pardonner ! » Singulière demande, autorisation plus singulière encore, si les paroles du prophète : « Va en paix ! » constituent une autorisation. Ce passage a embarrassé plus d’un interprète, et quelques-uns, en assez grand nombre, ont pensé que les mots traduits par le futur dans nos versions, devaient être rendus par le parfait, comme si Naaman demandait au prophète de lui pardonner d’avoir jusqu’alors accompagné le roi dans le temple de l’idole. Peut-être y a-t-il aussi, dans les paroles du prophète, cette condescendance du fort pour le faible, qui nous est, dans certaines limites, recommandée par l’apôtre Paul (1 Corinthiens 8.7-13) ; peut-être la conversion de Naaman n’a-t-elle été qu’une conversion au monothéisme, et la foi que le seul Dieu était celui d’Israël ? En tout cas, nous ne voyons pas que le prophète ait cherché à l’initier davantage dans les mystères de l’économie juive et dans la connaissance de la loi ; croire au Dieu d’Israël, c’était déjà beaucoup pour un païen, et sa présence au culte de Rimmon n’étant plus qu’un acte physique, un devoir de cour, une affaire de charge civile, Élisée pouvait le lui accorder. Il ne faudrait pas en conclure, toutefois, que ceux qui ont plus de connaissance que Naaman puissent jouir du privilège qu’il n’a dû sans doute qu’à son ignorance ; la profession franche nous est imposée, non seulement à cause du baptême d’eau, mais encore, et surtout à cause du baptême de l’Esprit.

Le prophète dit adieu au général ; mais bientôt celui-ci est rejoint par Guéhazi, serviteur d’Élisée, qui lui demande, au nom de son maître, quelques présents pour deux jeunes prophètes, dit-il, qui viennent d’arriver. Naaman fait plus que ne lui demande l’imposteur : il double avec empressement la somme que celui-ci réclame, lui donne des serviteurs pour l’accompagner et porter ces présents ; puis il continue sa route. L’Écriture sainte ne dit plus rien sur l’histoire de cet homme, dont le nom est seulement rappelé par notre Sauveur (Luc 4.27), comme un exemple des miséricordes de Dieu envers qui il veut. Heureux les caractères vifs qui, s’ils s’impatientent ou s’emportent facilement, savent aussi reconnaître promptement leurs torts, quelle que soit la bouche qui leur envoie la vérité ! Heureux surtout ceux qui, en recevant les bénédictions temporelles de la Providence, savent voir plus haut que la terre, et remonter à la source de tous les biens pour l’adorer.

2°. Un autre Naaman est compté parmi les fils de Benjamin (Genèse 46.21).

3°. Il y a un troisième parmi ses petits-fils (1 Chroniques 8.4-7).

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