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Hirondelles

Ce nom a servi chez différents interprètes pour la traduction de quatre mots hébreux :

1) Hatalleph (Luther), qu’il faut rendre par chauve-souris.

2) Deror (Psaumes 84.3 ; Proverbes 26.2). D’autres le traduisent par colombe ; d’autres, par tourterelle sauvage ; d’autres enfin (Forskal, Harris, etc.) entendent par là un oiseau de passage connu en Égypte sous le nom de dururi, qui quitte la Haute Égypte vers la fin d’octobre, pour se rendre à Alexandrie, où il passe l’hiver.

3) Hagour (Ésaïe 38.14 ; Jérémie 8.7). La comparaison des deux passages montre qu’il s’agit non seulement d’un oiseau de passage, mais encore d’un oiseau au cri lugubre et triste, caractère que ne présente pas l’hirondelle ; il vaut donc mieux peut-être suivre l’opinion de Bochart (Harris, Winer) qui entend par hagour la grue, de même que le targum chaldéen et la version arabe. Bochart allègue plusieurs passages des anciens qui prouvent que dans l’antiquité on attribuait à cet oiseau un cri lugubre.

4) Sous ou sis (Ésaïe 38.14 ; Jérémie 8.7). Calvin, Luther, nos versions, et l’anglais, le rendent par grue ; mais il est préférable de le traduire par hirondelle avec les Septante, la Vulgate, Jérôme, Théodotion, Bochart, Lowth, Gesenius et Harris. Ce dernier auteur rappelle que les Italiens des environs de Venise nomment l’hirondelle zizalla, et son cri zizallare, et il cite ces deux vers latins :

Regulus, at que Merops, et rubro pectore Progne Coutimili modulo ziuzulare sciuat.

D’après ces observations on pourrait, dans nos traductions, laisser subsister le nom d’hirondelle (Psaumes 84.3 ; Proverbes 26.2), et il faudrait intervertir l’ordre des mots, c’est-à-dire mettre « comme l’hirondelle et comme la grue » (Ésaïe 38.14 ; Jérémie 8.7), en réservant toutefois l’incertitude ordinaire sur ces noms d’histoire naturelle.

Ajoutons que le nom de sous sert aussi à désigner le cheval ; la racine (inusitée) de ce mot signifie se réjouir, s’ébattre, s’élancer et peut s’appliquer au galop joyeux et libre du coursier, comme au vol rapide et gai de l’agile hirondelle. Hagour, de hagar, tourner, aller et venir, se rapporte soit aux migrations régulières des oiseaux de passage, soit au vol de la grue qui s’élève et s’abaisse tournant toujours en spirale. Deror, de darar, tourner rapidement, voler en décrivant un cercle, peut s’appliquer, de même que hagour, au vol de l’hirondelle et d’autres oiseaux rapides et gracieux.

Moïse n’a rien dit sur la pureté légale de la chair de l’hirondelle, d’où l’on conclut qu’elle n’était pas interdite. Jérémie se sert de l’instinct bien connu des oiseaux émigrants pour humilier le peuple qui se dit sage, en lui montrant qu’il ne reconnaît pas le droit de l’Éternel, qu’à cet égard il est sans intelligence et par conséquent au-dessous des animaux qui, dans leur petite sphère, savent cependant s’orienter et se diriger, choisir le bien et prévenir le mal (cf. Ésaïe 1.3).

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