Malachie, le dernier des prophètes, n’a rien dit de sa famille, ni du temps auquel il a prophétisé. Eusèbe, de Prœpor. evang., lib. XI, prétend qu’il a écrit sous Zorobabel et sous Jésus, fils de Josédech, dans le même temps que les prophètes Aggée et Zacharie. D’autres assurent que ç’a été quelque temps après eux, et sous Néhémie, successeur de Zorobabel, après l’entier rétablissement du temple ; et ils établissent cette conjecture sur ce que le prophète n’exhorte point les Juifs à contribuer au rétablissement du temple, comme ont fait Aggée et Zacharie, mais qu’il s’applique uniquement à leur recommander l’attachement à la loi, et l’offrande des sacrifices ; et conformément à Néhémie, il leur reproche de refuser de payer la dîme, de retrancher les pauvres de leur société, et de s’être alliés à des femmes étrangères, II Esdr., ch. X et XIII. L’auteur de la Synopse, attribuée à saint Athanase, prétend qu’il a prophétisé sous le règne de Darius ; d’autres sous Artaxerxès Longue-main, vers l’an 3562, quatre cent cinquante-quatre ans avant Jésus-Christ. Quelques critiques ont prétendu que le nom de Malachie, qui signifie mon Ange, ou mon Envoyé, n’est point le nom particulier de l’auteur de ces prophéties qui portent ce nom, parce qu’il convient également à tous les prophètes ; et les Septante mêmes paraissent avoir été de ce sentiment, car ils ont traduit ce mot de Malachie l’Ange de Dieu, ainsi que l’arabe ; mais saint Jérôme fait observer, dans sa préface sur ce prophète, que toutes les versions, hors celle des Septante, ont traduit Malachie, et ajoute qu’il ne faut pas prendre à la lettre les noms propres hébreux, car autrement Osée, Joël, etc., ne seraient plus des hommes, mais Dieu même ; et qu’ainsi il ne faut pas s’imaginer que ce soit un ange qui ait écrit cette prophétie (ce qu’il dit apparemment pour réfuter Tertullien et Origène qui avaient été de ce sentiment) ; mais que c’est Esdras, comme envoyé de Dieu, qui en est l’auteur : c’est le sentiment de l’auteur de la Paraphrase chaldaïque, et de quelques Juifs qui ont cru qu’Esdras avait voulu se cacher sous ce nom. Toutes les raisons qu’on allègue pour appuyer cette supposition ne sont que des conjectures vagues, qui ne sauraient empêcher qu’on ne croie que Malachie est en effet le nom propre de l’auteur de ce livre. L’auteur de la Vie et de la Mort des Prophètes prétend qu’il a reçu ce nom par rapport à sa piété, et sa douceur, et à l’estime qu’il s’était acquise parmi ses frères. Comme il savait qu’il devait être le dernier des prophètes, il s’est appliqué particulièrement à exhorter les Juifs à s’attacher à l’observance de la loi, et à se préparer à l’avènement de Jésus-Christ, le souverain des prophètes, qui leur sera annoncé par un nouvel Élie, ch. IV, v. 5.
Le style de ce prophète a bien de la ressemblance avec celui d’Aggée, par rapport à la manière dont il s’exprime ; ce qui a fait croire à quelques-uns que ces deux livres pouvaient être du même auteur.
Le nom du rédacteur du dernier livre de l’Ancien Testament, Malachie, signifie : « mon messager » ; il s’agit peut-être d’une variante du nom Malachja : « messager de l’Éternel ». Plusieurs voient en « Malachie » une désignation plutôt qu’un nom propre ; le même mot hébreu mal’achi est traduit par « Malachie » au chapitre 1 (v. 1) et par « mon messager » au chapitre 3 (v. 1). Nous ne connaissons aucun détail personnel concernant Malachie.
Malachie est le dernier des trois prophètes qui ont exercé leur ministère après l’exil. Il ne donne aucune indication quant à l’époque et la durée de son service. Toutefois, en lisant le livre de Malachie lui-même, on constate que le temple est reconstruit à Jérusalem et que les sacrificateurs offrent de nouveau des sacrifices (Mal. 1.6-14). Un gouverneur (du roi de Perse) règne sur le pays (Mal. 1.8). Le triste état du peuple correspond à la description faite en Néhémie 13.
On peut ainsi conclure que Malachie et Néhémie vécurent approximativement à la même époque. Si quelques chercheurs veulent situer l’action de Malachie avant celle de Néhémie, d’autres pensent que Malachie prophétisa au moment où Néhémie quitta Jérusalem pour retourner à la cour royale perse (voir Néh. 13.6, 7) ou même après le temps de Néhémie. En tous les cas, il s’agit de la seconde moitié du 5e siècle av. J.C. (probablement vers 450-425 av. J.C.).
Ce dernier message de l’Ancien Testament, délivré par le prophète Malachie, est suivi des « quatre cents ans de silence ». Pendant cette période, Dieu ne parle pas à son peuple, jusqu’au moment où Jean le Baptiseur vient pour préparer le chemin du Seigneur (comp. Mal. 3.1 et Marc 1.2).
Le dernier message de Dieu à l’intention de son peuple terrestre Israël s’adresse au résidu remonté de la captivité babylonienne. Au cours des décennies qui suivirent son retour, ce résidu avait complètement manqué dans son témoignage envers Dieu. Il est vrai que les Juifs ne servaient alors plus les idoles comme avant l’exil, mais l’indifférence, le mépris de Dieu et l’incrédulité caractérisaient leur état moral.
Dans une telle situation, l’Éternel déclare son amour immuable pour le peuple et place très sérieusement devant les siens leurs péchés et l’abandon de ses commandements (Mal. 1 et 2). Mais Dieu annonce aussi aux Juifs que de sévères jugements allaient tomber sur eux, avant que se lève le jour de l’Éternel apportant la pleine bénédiction à ceux qui se repentent (Mal. 3 et 4). Comme pour souligner qu’il s’agit là du dernier message de Dieu, l’expression « (Ainsi) dit l’Éternel » revient vingt-cinq fois dans ce livre.
Le mauvais état du peuple des Juifs ressort clairement de leurs huit questions, rapportées par Malachie, et auxquelles le prophète donne chaque fois la réponse de Dieu. Ces questions sont les suivantes :
Chacune de ces huit questions est introduite par les mots : « Vous dites ». Cette même expression revient encore quatre fois, en Malachie 1.7, 12, 13 et 3.14. Toutes ces affirmations montrent la méchanceté et l’insolence absolues du peuple à l’égard de son Dieu.
Au chapitre 3 (v. 1), l’Éternel annonce son messager qui doit préparer son chemin devant lui. En Matthieu 11.10 et Marc 1.2, cette déclaration est appliquée à Jean le Baptiseur, le précurseur du Messie. Jean annonça la première venue de Christ en grâce.
Mais en Malachie 4.5, Dieu déclare qu’Elie aussi serait envoyé avant la venue de Christ. Le Seigneur lui-même applique cette prophétie également à Jean le Baptiseur (Matt. 11.14 ; comp Luc 1.17), tandis que Jean dit qu’il n’est pas Elie (Jean 1.21). Cette contradiction apparente est résolue en ce que le refus et le rejet de Christ ont pour conséquence sa deuxième venue en gloire pour le jugement. Avant donc que vienne ce « grand et terrible jour de l’Éternel », Elie apparaîtra et annoncera la deuxième venue de Christ en jugement (comp. Apoc. 11.3-6).
I. Malachie 1.1-5 : Introduction : L’amour de l’Éternel pour Israël | |
II. Malachie 1.6 à 2.16 : Reproche de l’Éternel | |
Chapitre 1.6-14 | Les sacrifices impies |
Chapitre 2.1-9 | La conduite impie des sacrificateurs |
Chapitre 2.10-16 | La conduite impie du peuple |
III. Malachie 2.17 à 3.21 : Avertissement de l’Éternel | |
Chapitres 2.17 à 3.6 | Le jugement imminent |
Chapitre 3.7-15 | L’appel à la repentance |
Chapitres 3.16-21 | Le jour de l’Éternel |
IV. Malachie 3.22-24 : Conclusion : Moïse et Elie. |
Tiré de « Vue d’ensemble de l’Ancien Testament »,
Arend Remmers, EBLC Chailly-Montreux Suisse.
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