Osée, fils de Bééri, comme il se nomme lui-même, est le premier qui se trouve en tête du livre des Douze Petits Prophètes ; car ces Douze Prophètes, ne font à présent, et n’ont même fait autrefois chez les Juifs qu’un seul et même livre : c’est ce qu’insinuent les paroles du Sage, Eccli., XLIX, 12 ; et c’est même ainsi qu’il est cité par saint Étienne, Act., VII, 42 ; et depuis par saint Irénée, liv. IV, ch. XXIV, en rapportant un passage du prophète Amos. (Voyez saint Cyprien, Lettre à Corneille, p. 80.) Théodoret assure que tous ces prophètes ne composaient qu’un seul livre, la brièveté de chacune de leurs prophéties n’ayant pu faire séparément un juste volume. Osée est placé le premier avec raison, comme le plus ancien des douze ; même ont peut dire encore qu’il a précédé de plusieurs années les quatre grands, savoir : Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, et Daniel ; puisque, comme il le dit lui-même, ch. I, v. 1, il a prophétisé dès le règne de Jéroboam, fils de Joas, roi d’Israël, vers l’an du monde 3194 ou 3195 ; il a continué sous Ozias, Joathan, Achaz et Ézéchias, rois de Juda, et ainsi jusqu’en l’an du monde 3283, c’est-à-dire près de quatre-vingt-neuf ans.
Il a prédit la ruine des dix tribus, la destruction de Samarie, le renversement de l’empire des Babyloniens, et il a vu s’accomplir de son vivant une grande partie des ses prédictions. Sous l’idée des adultères de sa propre femme, il a reproché aux Juifs leurs idolâtries et leurs honteuses prostitutions, par lesquelles ils se sont abandonnés aux idoles de Gentils, et a consolé les justes et les fidèles par les assurances qu’il leur a données de la protection de Dieu, et par les promesses qu’il leur a faites de n’être pas absolument abandonnés, et de voir le règne de Jésus-Christ.
L’auteur du livre De la Vie et de la Mort des Prophètes, attribué à saint Épiphane, dit que ce prophète était de la ville de Bélémoth, en la tribu d’Issachar, et qu’il y est mort en paix ; d’autres soutiennent que ce prophète n’ayant rien dit du lieu de sa naissance, on doit conclure qu’il était de Jérusalem ; mais ce raisonnement n’est pas sans réplique.
Le style de ce prophète est coupé en forme de sentences, vif, pressant et persuasif, et on peut ajouter très-éloquent en plusieurs endroits.
Osée (son nom signifie : « Salut, délivrance ») est le premier de ceux que l’on nomme les douze petits prophètes ; dans la bible hébraïque, ces écrits sont groupés en un seul livre, appelé « Les Douze ». A part le nom de son père, Beéri (Osée 1.1), nous ne disposons d’aucune indication quant à l’origine du prophète Osée. Mentionnés dans le premier verset du chapitre 1, les règnes des rois Ozias, Jotham, Achaz et Ézéchias de Juda, et du roi Jéroboam II d’Israël s’échelonnent de 793 à 697 av. J.C. environ ; ils couvrent donc une période de presque cent ans. Les suppositions des chercheurs concernant la durée du ministère d’Osée varient dès lors entre septante et vingt-cinq ans ! Osée prophétisa dans le royaume du nord, formé des dix tribus, mais ses messages s’adressaient en partie aussi au royaume de Juda. Si l’on admet que le service du prophète Osée se termina en 722/21 av. J.C. avec la destruction, annoncée par lui, du royaume du nord, le ministère en question fut probablement exercé pendant trente à cinquante ans. Par conséquent, Osée était un contemporain d’Ésaïe, de Michée et d’Amos.
Sur le commandement de l’Éternel, Osée épousa une « prostituée », Gomer, fille de Diblaïm ; elle lui enfanta deux fils : Jizreël et Lo-Ammi, et une fille : Lo-Rukhama (voir sous 3 : Ses particularités). Nous ne possédons pas d’autres détails sur la vie d’Osée ni sur sa mort.
Le temps durant lequel Osée prophétisa est décrit en 2 Rois 14.23 à 20.21. Le royaume d’Israël connut une période de croissance extérieure sous Jéroboam II, mais l’abandon de l’Éternel et l’idolâtrie entraînèrent irrésistiblement le peuple sous le jugement. De plus, les Israélites étaient en butte aux attaques continuelles des rois assyriens.
L’Éternel a voulu qu’Osée vive symboliquement, au travers de ses expériences amères avec sa femme infidèle Gomer, ce que le peuple d’Israël faisait contre Dieu en commettant l’idolâtrie (Osée 1 à 3). L’abandon de l’Éternel représentait un adultère spirituel. Les noms des enfants d’Osée expriment bien le jugement sur Jizreël, la ville du roi Jéhu, et le rejet du peuple. Lo-Rukhama signifie : « elle n’a pas obtenu miséricorde » et Lo-Ammi : « pas mon peuple ». Mais à la fin de chacun des trois premiers chapitres, la grâce de l’Éternel pour le peuple divisé de Dieu est annoncée. Le message d’Osée peut être résumé par les mots : L’Éternel aime son peuple malgré l’apostasie.
La seconde partie du livre est constituée par les longues plaintes d’Osée. Le prophète y exprime sa profonde douleur quant à l’état d’Israël, mais non sans relever en même temps toutes les voies futures de Dieu envers ce peuple. Le chapitre 14 se termine par un appel à la vraie repentance. Cependant, celle-ci n’aura lieu qu’au temps de la fin.
La plupart des commentateurs anciens et modernes ont de la peine à admettre qu’un Dieu saint puisse avoir donné à un de ses serviteurs le commandement d’épouser une femme vivant dans le péché. Aussi de nombreux Juifs considèrent-ils ce récit comme une description symbolique et non pas comme un fait réel. Plusieurs chercheurs modernes se sont ralliés à cette interprétation. D’autres veulent voir, dans les trois premiers chapitres, une révélation de l’Éternel à Osée, où se trouverait exprimée, sous une forme imagée, l’attitude d’Israël envers son Dieu.
Mais il n’est pas nécessaire d’interpréter le texte de cette manière. Il se pourrait aussi que le mot « prostituée » (Osée 1. 2) exprime par anticipation ce que Gomer ferait après le mariage. Sans doute, les expressions employées peuvent également se comprendre dans le sens que Gomer avait mené auparavant une vie immorale, ce qui n’aurait rien de surprenant vu l’état de déchéance du peuple. L’Ancien Testament rapporte un autre exemple de l’union d’un Israélite avec une prostituée : Salmon engendra Boaz de Rahab, la prostituée (Matt. 1. 5).
Le Seigneur Jésus cite trois fois Osée dans les évangiles :
Matthieu 9.13 et 12.7 | Osée 6.6 |
Luc 23.30 | Osée 10.8 |
L’apôtre Paul cite deux fois Osée :
Romains 9.25, 26 | Osée 2.23 ; 1.10 |
1 Corinthiens 15.55 | Osée 13.14 |
L’apôtre Pierre cite une fois Osée :
1 Pierre 2.9, 10 | Osée 2.23 ; 1.10 |
De plus, en Matthieu 2.15, l’évangéliste rapporte à Christ le verset 1 d’Osée 11.
I. Osée 1 à 3 : Rejet et réception future d’Israël, la femme infidèle | |
Chapitre 1 | Le péché d’Israël et la promesse de la restauration |
Chapitre 2 | Châtiment pour l’infidélité et nouvelle alliance |
Chapitre 3 | Passé, présent et avenir d’Israël |
II. Osée 4 à 14 : Messages de jugement et de miséricorde | |
Chapitre 4 | Colère de l’Éternel sur Israël |
Chapitre 5 | Reproche et jugement |
Chapitre 6 | Plainte de l’Éternel sur Éphraïm |
Chapitre 7 | Le péché d’Israël |
Chapitres 8 et 9 | Châtiment pour l’apostasie d’Israël |
Chapitre 10 | Faute et châtiment |
Chapitre 11 | Miséricorde de Dieu |
Chapitre 12 | L’état d’Israël |
Chapitre 13 | La méchanceté d’Israël |
Chapitre 14 | Retour et délivrance. |
Tiré de « Vue d’ensemble de l’Ancien Testament »,
Arend Remmers, EBLC Chailly-Montreux Suisse.
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