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Psaumes 86
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Psaumes 86

Israël recourant à son Dieu

Le nom de David, mis en tête de ce psaume, s’explique sans doute par les réminiscences de psaumes plus anciens, qui s’y trouvent en grand nombre. Nous avons ici, croyons-nous, une prière liturgique destinée à exprimer les besoins à la fois divers et permanents du peuple de Dieu, dans tous les temps. Ce psaume peut avoir été composé dans ce but par les fils de Koré ; de là la place qu’il occupe au milieu de cantiques qui leur sont attribués. Formé comme il l’est de citations d’autres cantiques, ce psaume a pourtant son caractère propre et sa beauté particulière. L’espérance de l’ère messianique entre autres y occupe la place centrale. Sa nature même de psaume composite lui assigne une date relativement récente ; il doit être, comme celui qui le précède immédiatement, postérieur à l’exil. La suite des pensées n’est pas nettement marquée. On peut pourtant, ainsi que le fait observer M. de Mestral, distinguer dans cette prière quatre strophes, dans chacune desquelles le psalmiste fait valoir quelque motif principal sur lequel il fonde son espoir d’être exaucé :

  • dans la première, ses relations avec Dieu, versets 1 à 5
  • dans la seconde, la grandeur et la puissance de Dieu, versets 6 à 10
  • dans la troisième, les délivrances qui lui ont déjà été accordées, versets 11 à 13
  • dans la quatrième, le danger auquel il est exposé, versets 14 à 17.
1 Prière de David.
Incline ton oreille, ô Éternel, exauce-moi !
Car je suis affligé et misérable.

Entends celui que tu aimes !

2 Garde mon âme, car je suis ton bien-aimé ;
Toi, mon Dieu, sauve ton serviteur, qui se confie en toi !

Ton bien-aimé. On traduit aussi ton fidèle, ton adorateur. C’est le chasid qui aime Dieu et que Dieu aime (Psaumes 4.4 ; Psaumes 85.9, notes). Il n’y a pas ici de propre justice ; le peuple rappelle, par ce terme, quelle est la position que Dieu lui-même lui a faite au milieu des peuples.

3 Aie pitié de moi, Seigneur ! Car je crie à toi tout le jour. 4 Réjouis l’âme de ton serviteur,
Car à toi, Seigneur, j’élève mon âme. 5 Car tu es bon, Seigneur, prompt à pardonner,
Et riche en grâce pour tous ceux qui t’invoquent. 6 Prête l’oreille, ô Éternel, à ma prière,
Et sois attentif à la voix de mes supplications !

Exauce, car tu es grand !

7 Je t’invoque au jour de ma détresse,
Parce que tu m’exauces. 8 Nul entre les dieux n’est tel que toi, Seigneur,
Et il n’est pas d’œuvres telles que les tiennes.

Comparez Exode 15.11. L’auteur se place un instant au point de vue des nations étrangères, qui croient avoir chacune son dieu spécial et qui rapportent leurs succès à ces dieux nationaux. Même à ce point de vue, aucun de ces prétendus dieux n’a accompli des délivrances pareilles à celles qu’a opérées l’Éternel.

9 Toutes les nations que tu as faites viendront
Et se prosterneront devant toi, Seigneur ;
Elles glorifieront ton nom.

Toutes les nations que tu as faites… Elles finiront par reconnaître que c’est à l’Éternel qu’elles doivent l’existence (comparez Psaumes 22.28) et elles lui rendront hommage comme à Celui qui seul est Dieu.

10 Car tu es grand, et tu opères des choses merveilleuses ;
Tu es Dieu, toi seul. 11 Éternel, enseigne-moi ta voie,
Je marcherai dans ta vérité ;
Range mon cœur à la crainte de ton nom.

Que je te loue, car tu m’as sauvé ! Après ce regard jeté sur l’ensemble des nations, qui connaîtront un jour ce qu’elles ignorent maintenant, le peuple éprouve le besoin de mieux connaître lui-même le Dieu qui l’a déjà délivré.

Enseigne-moi ta voie. Comparez Psaumes 25.4 ; Psaumes 27.11.

Range mon cœur…, littéralement : Unis mon cœur, pour qu’il craigne ton nom ; concentre et réunis toutes mes pensées et mes aspirations en une seule, qui soit de te craindre. C’est là la véritable intégrité que Dieu réclame de ceux qui le servent.

Tout ainsi que notre entendement a besoin de lumière, aussi notre volonté a besoin de droiture… Le cœur de l’homme est troublé, distrait et comme désuni, jusqu’à ce que Dieu l’ait recueilli à soi et qu’il le retienne, pour lui obéir
— Calvin
12 Je te louerai de tout mon cœur,
Seigneur mon Dieu,
Et je glorifierai ton nom à perpétuité, 13 Car ta bonté est grande envers moi,
Et tu as retiré mon âme du fond du séjour des morts.

Du fond du séjour des morts. Israël était mort, Dieu l’a ramené à la vie. Peut-être est-ce une allusion à l’exil et au retour de Babylone.

14 Ô Dieu ! Des orgueilleux se sont levés contre moi,
Et une troupe de gens violents cherche ma vie.
Ils ne l’ont point devant les yeux.

Aie pitié de moi, car je suis en danger (14-17)

Une troupe de gens violents. Cette expression rappelle les plaintes de David, poursuivi par Saül (Psaumes 54.5). Israël, après l’exil, était aussi entouré d’ennemis orgueilleux et violents. Comparez Néhémie 6.1.

15 Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu compatissant et miséricordieux,
Lent à la colère et abondant en grâce et en vérité.

Citation de la déclaration divine qui est à la base de toutes les relations de Dieu avec les hommes (Exode 34.6).

16 Tourne-toi vers moi et aie pitié de moi ;
Donne ta force à ton serviteur,
Délivre le fils de ta servante.

Le fils de ta servante : ton serviteur né dans ta maison, par conséquent faisant partie de cette maison plus complètement, qu’un esclave acheté. Peut-être y a-t-il ici, comme Psaumes 116.16, allusion à la piété de la mère du psalmiste.

17 Accorde-moi un signe de ta faveur,
Et que ceux qui me haïssent le voient et soient confus,
Parce que toi, ô Éternel, tu m’auras secouru et consolé.

Un signe de ta faveur, littéralement : un signe pour le bien. Dieu peut intervenir pour montrer sa désapprobation ; qu’il le fasse au contraire pour montrer qu’il veut le bien de son peuple. C’est ainsi que Néhémie demande : Souviens-toi de moi ô Dieu, pour me faire du bien (Néhémie 5.19 ; Néhémie 13.31).