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Psaumes 40
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Psaumes 40

Délivrance, consécration, supplication

Nous trouvons dans ce psaume un cantique d’actions de grâces pour une grande délivrance, suivi d’une prière dans le danger. La supplication ne semble pas à sa place après la délivrance. Pourtant le fait dut se produire souvent pour David à l’époque des persécutions de Saül. À peine sorti d’un péril, il voyait en apparaître de nouveaux.

Le cantique d’actions de grâces (versets 2 à 11) célèbre la merveilleuse intervention divine, puis expose la manière en laquelle le psalmiste compte témoigner sa reconnaissance à l’Éternel. Chacune de ces deux parties forme une strophe de cinq versets. La supplication (versets 12 à 18) comprend aussi deux stophes. La première forme la prière proprement dite ; la seconde décrit la confusion de ses ennemis à la vue du secours qu’il implore, la joie que sa délivrance procurera aux gens de bien et la paix que cette espérance lui communique d’avance à lui-même.

La seconde partie du psaume, la prière dans le danger, reparaît à partir du verset 14, dans le Psaume 70, avec de légères modifications.

1 Au maître chantre. De David. Psaume. 2 J’ai patiemment attendu l’Éternel,
Et il s’est penché vers moi et a ouï mon cri.

Délivrance et reconnaissance (2-11)

Versets 2 à 6 — La délivrance

3 Il m’a fait remonter de la fosse meurtrière
Et d’un bourbier fangeux. Il a assuré mes pieds sur le roc, et il a affermi mes pas.

De la fosse meurtrière. On a traduit aussi : d’un puits qui menait un grand bruit. Mais le mot hébreu que l’on traduit par bruit signifie aussi destruction et ce dernier sens est mieux à sa place dans ce passage. L’image employée ici fait penser au traitement infligé à Joseph (Genèse 37.24) et à Jérémie (Jérémie 38.6).

Le roc élevé et solide forme le contraste le plus complet avec la fosse fangeuse, où l’on ne peut prendre pied.

4 Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, Une louange à notre Dieu. Voyant cela, plusieurs craindront l’Éternel
Et auront confiance en lui.

Un cantique nouveau : voir Psaumes 23.3, note.

Plusieurs craindront… et auront confiance : ce sont là les deux éléments essentiels de la piété. Une pensée souvent exprimée dans les Psaumes est que la délivrance du fidèle doit amener à l’Éternel de nouveaux adorateurs (Psaumes 22.27-28 ; Psaumes 58.12 ; comparez Jean 11.4).

5 Heureux l’homme qui prend l’Éternel pour son assurance,
Et qui ne regarde pas aux orgueilleux, Ni à ceux qui se détournent vers le mensonge.

Heureux l’homme, littéralement : l’homme fort, expression choisie à dessein, parce que l’homme vaillant est tenté de s’enorgueillir de sa force.

6 Éternel, mon Dieu ! Tu as multiplié tes merveilles
Et tes pensées en notre faveur. Il n’est pas possible de les dénombrer devant toi. Si je veux les réciter et les dire, Leur nombre est trop grand pour que je les raconte.

Tu as multiplié tes merveilles… tes pensées. La délivrance dont il vient d’être parlé rappelle au psalmiste les nombreux miracles accomplis en faveur d’Israël et dans lesquels se révèlent les pensées miséricordieuses, de l’Éternel envers les siens.

Pas possible de les dénombrer, littéralement : de les mettre en ordre. On traduit aussi : Rien ne peut être place à côté de toi, ne peut t’être comparé. Mais ce serait ici une pensée nouvelle, interrompant le cours de la pensée du verset.

7 Le sacrifice et l’offrande ne sont pas les choses que tu désires ; Tu m’as percé les oreilles. L’holocauste et le sacrifice pour le péché ne sont pas les choses que tu demandes.

Que rendre à Dieu pour de tels bienfaits ? En réponse à cette question, nous voyons apparaître en pleine lumière l’intelligence si profonde qu’a le psalmiste des institutions religieuses d’Israël. Ce ne sont pas les victimes comme telles que Dieu recherche dans les sacrifices ; elles n’ont aucune valeur, si elles ne symbolisent le don du cœur. Cette pensée, exprimée déjà par Samuel (1 Samuel 15.22), inspire plusieurs psaumes (15, 24, 50, 51) et reparaît souvent dans la bouche des prophètes (Ésaïe 1.14 ; Osée 6.6 ; Michée 6.6-8, etc.).

L’offrande : le gâteau de farine et d’huile, par opposition au sacrifice sanglant.

Tu m’as percé les oreilles : pour me rendre capable d’entendre tes ordres et de t’obéir. Tel était sans doute le sens symbolique de l’usage israélite qui consistait à percer l’oreille du serviteur qui renonçait à sa liberté, pour rester chez son maître (Exode 21.6). Jérémie oppose de même aux sacrifices l’obéissance qui sait écouter la voix de Dieu (Jérémie 7.21-23 ; comparez Ésaïe 50.4-5).

À ces mots : Tu m’as percé les oreilles, les Septante substituent ceux-ci : Tu m’as formé un corps. Cette leçon, issue peut-être d’une faute de copiste, a été admise d’autant plus facilement, qu’elle oppose aux victimes lévitiques le corps même de l’homme, destiné à être consacré à Dieu. C’est cette idée que développe l’épître aux Hébreux, en citant notre psaume (Hébreux 10.5).

8 Alors j’ai dit : Voici, je viens, C’est ce que me prescrit le livre.

C’est ce que me prescrit… La consécration de l’homme lui-même à Dieu est au fond de toutes les prescriptions de la loi. Le psalmiste l’a compris ; mais nul n’a pleinement réalisé ce : Voici, je viens, si ce n’est Jésus-Christ. Aussi l’épître, aux Hébreux peut-elle appliquer ces paroles au Messie, comme à celui qui seul a offert à Dieu le sacrifice de consécration (l’holocauste) et le sacrifice pour le péché. C’est par lui que nous devenons capables à notre tour d’accomplir la loi dans son esprit.

Le livre, littéralement : le rouleau du livre ; nous dirions : les pages du livre. La loi était écrite sur de larges bandes de parchemin que l’on enroulait comme des pièces d’étoffe.

9 J’ai pris plaisir, ô mon Dieu, à faire ta volonté,
Et ta loi est au-dedans de mes entrailles.

Ta volonté, hébreu : ce qui te plaît, par opposition aux offrandes formalistes.

Au-dedans de mes entrailles. Les entrailles sont souvent mentionnées comme le siège des émotions les plus vives (Genèse 43.30 ; 1 Rois 3.26, etc.). La volonté de Dieu est donc devenue l’objet des plus fortes affections du psalmiste.

10 J’ai annoncé la justice dans une grande assemblée ; Voici, je n’ai pas fermé mes lèvres, Éternel, tu le sais !

J’ai annoncé… À la foi profonde qui l’unit à Dieu, le fidèle joint le témoignage public rendu à celui qui l’a délivré.

Dans une grande assemblée. Comparez Psaumes 22.26 ; Psaumes 35.18.

11 Je n’ai pas retenu ta justice au fond de mon cœur. J’ai raconté ta fidélité et ta délivrance, Je n’ai point caché ta grâce et ta vérité dans la grande assemblée. 12 Et toi, Éternel, tu ne retiendras pas tes compassions à mon égard ; Ta grâce et ta vérité me garderont toujours,

Demande de secours, en face de nouveaux dangers (12-18)

Versets 12 à 14 — La supplication

Et toi, Éternel. Après avoir déclaré ce qu’est et sera sa conduite, le psalmiste se tourne vers l’Éternel, pour lui dire ce qu’il attend à l’avenir de cette grâce et de cette vérité qu’il proclame à ses frères. Pour ces deux termes si souvent réunis, voir Psaumes 25.10, note.

Tu ne retiendras pas… Allusion aux paroles du verset 11 : Je n’ai pas retenu…

13 Car je suis environné de maux que l’on ne saurait compter ; Mes iniquités m’ont atteint ; je ne les puis voir. Elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête,
Et le cœur me manque !

Mes iniquités m’ont atteint : sous la forme de châtiments et de tribulations si nombreux qu’il ne peut en voir qu’une faible partie. Ces maux innombrables forment la contrepartie des bienfaits mentionnés verset 6.

14 Qu’il te plaise, ô Éternel, de me délivrer Éternel, accours à mon aide ! 15 Qu’ils soient confus et rougissent tous ensemble, Ceux qui cherchent ma vie pour me l’ôter ; Qu’ils reculent confus, ceux qui désirent ma perte ;

Confusion des ennemis, joie des gens de bien (15-18)

Qu’ils soient confus. La honte sera le partage de tout méchant, quand seront dévoilés à la fois ses motifs secrets et son impuissance (Psaumes 35.4).

16 Qu’ils soient dans la stupeur, Devant le salaire de leur honteuse conduite, Ceux qui disent à mon sujet : Ha ! Ha ! 17 Que tous ceux qui te cherchent Soient dans l’allégresse et se réjouissent en toi ; Que ceux qui aiment ta délivrance disent continuellement : L’Éternel est grand ! 18 Je suis affligé et indigent… Le Seigneur pense à moi : Tu es mon aide et mon libérateur. Mon Dieu, ne tarde point !

Affligé : voir Psaumes 18.28, note.

Le Seigneur pense à moi, ou : aura soin de moi. Comparez 1 Pierre 5.7.