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Proverbes 20
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 Le vin est moqueur, la cervoise est turbulente,
Et quiconque s’y livre n’est pas sage.

Le vin et les boissons fortes sont personnifiés et les effets qu’ils produisent sur l’homme leur sont appliqués en qualité d’attribut. Littéralement : Le vin est un moqueur c’est-à-dire l’homme qui se livre à un usage immodéré du vin devient un moqueur, qui fait fi de Dieu et de sa loi.

Turbulente. Celui qui est adonné aux boissons fortes finit par n’être plus maître ni de ses paroles, ni de ses actions.

S’y livre, littéralement : s’y égare, y chancelle. Allusion à la démarche de l’homme ivre.

2 La terreur qu’inspire le roi est comme le rugissement du lion ; Qui l’irrite, expose sa vie.

Variante de Proverbes 19.2.

Qui l’irrite, qui attire sur soi son courroux.

Expose sa vie, littéralement : pèche contre soi-même (Habakuk 2.10).

3 Rester loin des querelles fait honneur à l’homme, Mais tout insensé montrera les dents.

Montrera les dents. Voir déjà Proverbes 17.14 et Proverbes 18.1. N’étant retenu par aucun bon sens, l’insensé, à la première occasion, se laisse emporter par sa mauvaise humeur et son dépit.

4 En automne, le paresseux ne laboure pas ; Au temps de la récolte, il demandera et il n’aura rien.

En automne ou dès l’automne : dès qu’est terminé le temps des récoltes. Le paresseux a l’énergie nécessaire pour recueillir, mais non pas celle de labourer.

Il demandera, non pas : il mendiera, mais il prétendra retirer quelque chose de ses terres.

5 C’est une eau profonde que la pensée dans le cœur de l’homme ; Mais l’homme avisé sait y puiser.

Ce qui se passe au fond d’un cœur échappe à l’observation de l’homme. C’est un monde de pensées qu’on prend souvent grand soin de cacher à autrui. Mais l’homme sagace, qui connaît les ruses habituelles et les détours du cœur humain, en pénétrera les secrets.

D’autres pensent qu’il est plutôt question ici des principes et règles de conduite du sage, que ce dernier ne publie pas et garde pour lui, mais dont l’homme avisé fait cependant son profit.

Eau profonde. Comparez Proverbes 18.4.

6 Beaucoup de gens proclament leur bonté ; Mais un homme fidèle, qui le trouvera ?

Proclament leur bonté. Les gens ne sont pas avares de belles protestations de dévouement et d’offres de secours. Mais ces paroles sont rarement suivies d’effets.

Un homme fidèle, littéralement : l’homme aux fidélités, riche en fidélité. Celui qui a des affections solides et dont les paroles sont suivies d’effets, est un trésor rare ici-bas.

On obtient un sens analogue par une traduction assez différente du premier membre : Chaque homme rencontre des gens qui lui témoignent de la bonté.

7 Celui qui marche dans son intégrité, le juste, Heureux ses enfants après lui !

Quoi qu’il arrive, tiens-toi ferme en la piété et en la crainte de Dieu, car il sera bien au juste (Ésaïe 3.10) et après lui, le Seigneur étendra sa bénédiction sur sa postérité. (Pierre de Launay).

8 Le roi, assis sur le trône de la justice, Dissipe par son regard tout ce qui est mal.

Cette maxime, comme d’autres déjà vues (Proverbes 16.10 ; Proverbes 16.12, etc.), exprime ce qui devrait être et suppose que le roi dont il s’agit est un vrai roi.

Le trône de justice n’est pas synonyme de trône judicial. C’est un trône du haut duquel ne sont proclamées que des sentences justes. Les regards d’un monarque sage, redoutables pour tout ce qui est mal, ont pour effet de dissiper tous les projets criminels de ceux qui osent se présenter devant lui. Sa seule présence sur le siège où il va fonctionner comme juge, inspire aux coupables la terreur, aux innocents la confiance.

9 Qui peut dire : J’ai purifié mon cœur, Je suis net de mon péché ?

Comparez le passage 1 Rois 8.46, dans la prière de Salomon, lors de la dédicace du temple de Jérusalem. Notre verset se borne à poser la question, car l’incertitude sur la réponse à y faire n’est pas possible.

J’ai purifié mon cœur : de tous ses penchants coupables, de tout ce qu’il renfermait de contraire au bien.

Je suis net de mon péché ; résultat de cette œuvre d’épuration : net non pas seulement des péchés commis, mais du péché comme puissance.

Non l’homme ne peut jamais arriver à cet état de parfaite pureté morale. S’il le prétendait, il irait au devant de chutes graves.

10 Double poids et double mesure Sont l’un et l’autre en abomination à l’Éternel.

Double poids et double mesure, littéralement : Pierre et pierre, épha et épha. Comparez verset 23 ; Proverbes 11.1 et Proverbes 16.11. L’épha, mesure employée pour les céréales et d’une contenance d’environ vingt litres, est choisi ici pour représenter toutes les mesures dont les hommes se servent dans leurs transactions commerciales et qui (Lévitique 19.36 ; Deutéronome 25.13-16) devaient être justes.

11 Déjà l’enfant fait connaître par ses actions Si sa conduite sera pure et droite.

Bien que dans l’enfance le caractère ne soit pas encore formé, on peut deviner l’homme sous l’enfant, car, dans la généralité des cas, ce dernier n’a pas encore appris à dissimuler.

12 L’oreille qui entend et l’œil qui voit, L’Éternel les a faits tous deux.

Puisque Dieu a créé l’œil et l’oreille, il possède, bien mieux encore que ses créatures, la faculté de voir et d’entendre. Veillons donc sur nous (Proverbes 15.3 ; Psaumes 94.9) ! D’autres : C’est Dieu qui rend clairvoyant et perspicace.

Qui entend,… qui voit : qui comprend et qui sait voir. D’autres encore : Nos sens étant un don de Dieu, ne les employons que pour le bien (Proverbes 17.21).

13 N’aime point le sommeil, de peur de devenir pauvre ; Ouvre les yeux et tu auras du pain en abondance.

Comparez Proverbes 6.9-11 ; Proverbes 12.11.

14 Mauvais ! Mauvais ! Dit l’acquéreur ; Puis, s’en allant, il se félicite.

Autre traduction possible : Mauvais, mauvais, dit-on tandis qu’on possède. Mais quand cela s’en est allé, alors on le loue.

On ne sent un bienfait qu’après qu’on l’a perdu.

15 Il y a de l’or et du corail en abondance, Mais les lèvres sensées sont un objet précieux.

Un objet précieux : plus précieux encore ; et cependant, on n’y attache pas un grand prix. Comparez Proverbes 3.14 ; Proverbes 8.11.

16 Prends son vêtement, car il a cautionné autrui, Et, à cause des étrangers, prends-lui des gages.

Prends son vêtement. Tournure très vive. Nous entendons le juge qui, se tournant vers un créancier, l’autorise, pour se couvrir, à saisir des gages chez son débiteur. Pourquoi cette permission, qui va peut-être priver un malheureux de ses habits eux-mêmes ? Parce qu’il a eu la folie de cautionner des étrangers. Il est toujours dangereux et toujours défendu de cautionner, même des amis (Proverbes 6.1 ; Proverbes 22.26) ; combien plus des inconnus ! Point d’égards pour cet insensé ! Il doit être bien entendu que notre verset n’a point pour but de recommander une dureté que réprouve la loi (Deutéronome 24.12-13), mais de détourner de la ruineuse manie du cautionnement.

17 Le pain de tromperie est agréable à l’homme, Mais ensuite on se trouve avoir la bouche pleine de gravier.

Comparez Proverbes 9.17-18 et Job 20.14.

Pain de tromperie, obtenu par des moyens déloyaux. Bien mal acquis ne profite guère.

18 Les desseins bien médités réussissent ; Fais donc la guerre avec prudence.

Pour que les projets formés par la pensée de l’homme arrivent à exécution, il faut qu’ils aient été mûris par la réflexion, discutés et examinés avec soin. La guerre, par exemple, qui est une chose grave entre toutes, ne doit être entreprise qu’après mûre réflexion. Le mieux sera toujours de se rappeler Proverbes 20.3. Comparez Luc 14.31.

19 Qui s’en va calomniant, dévoile les secrets ; Ne fraie donc pas avec celui qui a les lèvres [trop] ouvertes.

Dévoile les secrets. Un calomniateur se borne rarement à ne colporter que les nouvelles sur lesquelles on ne lui a pas demandé le silence. Comparez Proverbes 11.13.

20 Celui qui maudit son père ou sa mère, Sa lampe s’éteindra dans les ténèbres les plus noires.

La loi punissait de mort ceux qui se rendent coupables d’un tel crime (Exode 21.17 ; Lévitique 20.9 ; Deutéronome 27.16). Ici, comme dans Proverbes 13.9, leur sont dénoncés les châtiments divins. La lampe, ce n’est pas seulement ce qui fait la vie belle et digne d’être vécue, c’est l’existence elle-même, la vie que Dieu communique à ses créatures.

21 Un héritage mal acquis au commencement Ne sera pas béni dans la suite.

Cas d’un fils dénaturé qui trouve que l’héritage de ses parents se fait trop longtemps attendre et les dépossède par astuce et même par violence. Comparez Proverbes 28.21.

22 Ne dis pas : Je rendrai le mal ! Attends-toi à l’Éternel, et il te délivrera.

Comparez Proverbes 24.29 et Proverbes 25.22. Les sages laissent aux juges la loi du talion et s’inspirent d’un principe plus élevé (Exode 23.4 etc.).

23 Le double poids est en abomination à l’Éternel,
Et la balance fausse n’est pas une bonne chose.

Comparez verset 10 et Proverbes 11.1.

24 C’est l’Éternel qui dirige les pas de l’homme. Comment le mortel connaîtrait-il soit chemin ?

L’homme possède une liberté relative. Mais les conditions générales au sein desquelles il se meut, les circonstances où il se trouve placé, sont l’œuvre de Dieu et dans ce sens on peut dire que les pas de l’homme procèdent de l’Éternel. Qu’il s’en remette donc à son Dieu dans toutes ses incertitudes et dans toutes ses angoisses (verset 22).

25 Il y a danger pour l’homme à prendre à la légère un engagement sacré, Et, après avoir fait son vœu, à réfléchir.

Il y a danger, littéralement : filet : L’homme qui lâche inconsidérément le mot de chose sainte ! Et qui ne réfléchit qu’après son vœu, est pris dans un filet. Comparez Ecclésiaste 5.5.

26 Un roi sage disperse les méchants
Et fait passer sur eux la roue.

Images empruntées à l’agriculture.

Disperse, littéralement : vanne (Jérémie 15.7).

Roue : la roue du chariot qu’on faisait passer sur l’aire pour séparer le grain des épis (Ésaïe 28.27-28). Pas question du supplice de la roue de Amos 1.3. Le texte veut dire simplement qu’un roi sage usera de moyens sûrs et énergiques pour séparer les méchants des bons.

27 L’âme de l’homme est une lampe de l’Éternel, Qui scrute les profondeurs de l’être.

L’esprit que Dieu a insufflé à l’homme en le créant émane de Lui-même (Genèse 2.7 ; Job 32.8) et il est comparé à une lumière divine, à la clarté de laquelle l’homme peut descendre en soi-même et prendre conscience de soi (1 Corinthiens 2.11).

28 La bonté et la fidélité sont la garde du roi,
Et par la bonté il affermit son trône.

La bonté et la fidélité : celles du roi.

Fin du verset, comparez Proverbes 16.12.

29 L’ornement des jeunes gens, c’est leur force ; La parure des vieillards, ce sont leurs cheveux blancs.

Le plus bel ornement d’un jeune homme, sa vigueur et son air de santé.

Fin du verset, comparez Proverbes 16.31.

30 Les meurtrissures sont un remède contre le mal, Ainsi que les coups qui vont jusqu’aux entrailles.

Aux grands maux les grands remèdes. Les avertissements et les remontrances ne suffisent pas à corriger les esprits vicieux de leurs mauvaises inclinations.