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Lévitique 4
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Lévitique 4

La loi des sacrifices pour le péché

Après l’introduction, versets 1 et 2, la loi de ce sacrifice est donnée :

  1. Pour le souverain sacrificateur, versets 3 versets 12
  2. Pour l’assemblée, versets 13 versets 21
  3. Pour un chef, versets 22 versets 26
  4. Pour quelqu’un du peuple, versets 27 versets 35
1 L’Éternel parla à Moïse, disant :

C’est ici l’indication générale de la nature des péchés en vue desquels est institué ce nouveau sacrifice : ce sont les péchés commis par erreur contre l’un des commandements.

Par erreur : par inadvertance ou laisser-aller, sans préméditation ni mauvais vouloir ; les péchés qui vous échappent, où l’on tombe par faiblesse, oubli, surprise ou ignorance ; ils sont implicitement opposés aux péchés commis à main levée, c’est-à-dire de propos délibéré, avec une intention de révolte contre l’Éternel, ceux-ci entraînent inévitablement la mort (Nombres 15.27-31 ; comparez aussi Exode 21.14).

Contre l’un des commandements : des transgressions à la suite desquelles on a la conscience distincte non seulement d’avoir mal agi, mais d’avoir désobéi à l’un des commandements par lesquels Dieu a fait connaître sa volonté ; on se sent positivement coupable vis-à-vis d’un des articles du code. En précisant ces deux points Dieu donnait au sentiment vague du péché quelque chose de plus poignant ; tel était le but pédagogique de l’institution du sacrifice pour le péché et nous verrons concourir au même résultat les divers rites qui lui étaient propres.

D’abord il y avait l’imposition des mains, bien probablement accompagnée de la confession du péché commis (Lévitique 5.5). Puis, comme Dieu avait été personnellement offensé, une partie du sang de la victime était, du moins dans les plus importants de ces sacrifices, introduite dans le sanctuaire, le plus près possible de l’arche (versets 5 et 6). Dans les autres cas, il en était fait aspersion sur les cornes de l’autel d’airain. Enfin, le fait que la graisse, qui est le minimum dû à l’Éternel (Lévitique 3.16), était seule offerte sur l’autel, était bien propre à faire comprendre que la notion de la consécration entière, qui dominait dans l’holocauste, n’était ici que secondaire et faisait place à celle de l’expiation, qui est l’idée essentielle de ce sacrifice.

D’autre part, la victime ne devait point fournir, comme dans le sacrifice d’actions de grâces, le principal aliment d’un repas complété par des offrandes non sanglantes. Dans le sacrifice pour le péché, la victime n’avait d’autre rôle que celui de porter le péché dont elle avait été chargée ; voilà pourquoi elle devait être (sauf exception) brûlée hors du camp et pourquoi aucune oblation ne l’accompagnait. Chez les païens aussi, aucune partie des victimes expiatoires n’était mangée. Rien donc de mieux fondé que le nom de chattath, péché, que porte en hébreu cet acte que nous devons traduire par sacrifice pour le péché. Ce sacrifice est avec le péché dans un rapport plus direct et plus exclusif que tous les autres.

2 Parle aux fils d’Israël et dis-leur : Lorsque quelqu’un aura péché par erreur contre l’un de tous les commandements de l’Éternel, faisant l’une de ces choses qui ne doivent pas se faire, et qu’il aura fait l’une de ces choses, 3 si c’est le sacrificateur ayant reçu l’onction, qui a péché, de manière à rendre le peuple coupable, il offrira à l’Éternel pour le péché qu’il aura commis un jeune taureau sans défaut, en sacrifice pour le péché.

Pour le souverain sacrificateur (3-12)

Qui a péché : comme sacrificateur dans l’exercice de ses fonctions pour tout le peuple ; non comme simple particulier (Lévitique 10.6). Comparez Hébreux 7.27

Un jeune taureau : la victime la plus considérable ; car le grand sacrificateur a reçu l’onction (Lévitique 8.12 ; Lévitique 8.30) et il est la personne la plus sainte de toute l’assemblée. Son péché est donc tout particulièrement grave.

4 Il amènera le taureau à l’entrée de la Tente d’assignation, devant l’Éternel ; il appuiera sa main sur la tête du taureau et il égorgera le taureau devant l’Éternel.

Mêmes cérémonies que pour l’holocauste (Lévitique 1.4-5) et pour le sacrifice d’actions de grâces (Lévitique 3.2). Ici aussi, après avoir transmis son péché à la victime par l’imposition des mains, l’Israélite reconnaît en l’égorgeant de sa propre main que Dieu a le droit de le frapper lui-même du coup de mort pour le péché qu’il a commis.

Dans le sacrifice pour le péché, la mort n’est pas essentiellement, comme dans l’holocauste, le moyen de faire monter vers Dieu l’offrande d’une vie pure, ou, comme dans le sacrifice d’actions de grâces, celui de préparer l’aliment d’un repas de communion avec Dieu ; la mort aboutit purement et simplement à la destruction de la victime qui est consumée par le feu sans avoir figuré ni sur un autel, ni sur une table. Aussi avons-nous ici le verbe saraph, brûler (verset 12) et non hiktir, faire fumer.

5 Et le sacrificateur oint prendra du sang du taureau et l’apportera dans la Tente d’assignation,

Du sang. Au lieu d’en arroser uniquement le sol qui entoure l’autel d’airain (Lévitique 1.5 ; Lévitique 3.2), le sacrificateur lui-même apporte tout le sang dans le Lieu saint et en fait avec le doigt sept fois aspersion sur le sol devant le voile du sanctuaire, le plus près possible de l’arche, sans toutefois pénétrer dans le Lieu très saint, l’entrée du Lieu très saint étant réservée au jour des Expiations (Lévitique 16.12).

6 puis le sacrificateur trempera son doigt dans le sang et il fera sept fois aspersion du sang en présence de l’Éternel, devant le voile du sanctuaire.

Sept fois. C’est ici un acte qui doit réconcilier Dieu avec la créature. L’alliance compromise par l’acte commis doit être raffermie par l’expiation.

7 Puis le sacrificateur mettra du sang sur les cornes de l’autel des parfums aromatiques qui est devant l’Éternel dans la Tente d’assignation ; et il répandra tout le sang du taureau sur le pied de l’autel des holocaustes qui est à l’entrée de la Tente d’assignation.

Le sacrificateur devait mettre aussi de ce sang sur les quatre cornes de l’autel d’or, dans lesquelles se concentrait la vertu (expiatoire) de l’autel. Après être sorti du sanctuaire, il répandait tout le reste du sang dans un lieu consacré, de manière à le soustraire à toute profanation.

8 Puis il enlèvera toute la graisse du taureau sacrifié pour le péché, la graisse qui recouvre les entrailles et toute celle qui y est attachée,

La graisse. Après cette présentation du sang, qui est l’acte caractéristique et capital de ce sacrifice, Dieu apaisé peut accepter l’offrande de la graisse. Sur ces quatre morceaux de graisse et sur leur valeur, voir la note Lévitique 3.3-4

9 et les deux rognons et la graisse qui les enveloppe et qui tient aux lombes, et la taie du foie il la détachera près des rognons. 10 Le sacrificateur enlèvera ces parties, comme on les enlève du taureau dans le sacrifice d’actions de grâces, et il les fera fumer sur l’autel des holocaustes. 11 Mais la peau du taureau, toute sa chair, avec sa tête, ses jambes, ses entrailles et ses excréments,

Le reste de la victime était tout entier, sans que la peau en eût été détachée (comparez Lévitique 1.6), brûlé en lieu pur (verset 12) hors du camp (Hébreux 13.11-12), dans l’endroit où l’on transportait de temps en temps les cendres provisoirement déposées près de l’autel d’airain (Lévitique 1.16).

12 le taureau entier, il l’emportera hors du camp, en lieu pur, où l’on jette la cendre, et il le brûlera sur du bois ; il sera brûlé sur le tas de cendres.

Le terme : en lieu saint désigne toujours le parvis ; mais le terme : en lieu pur, désigne un lieu qui se trouve simplement à l’abri de toute souillure lévitique et autre. Ainsi devait finir une victime qui était devenue elle-même péché ; ainsi était détruit en elle le péché lui-même.

Il l’emportera : avec l’aide d’autres sacrificateurs.

13 Si toute l’assemblée d’Israël a péché par erreur et que le peuple ne s’en soit pas aperçu et qu’ils aient fait quelqu’une des choses que l’Éternel a défendu de faire et qu’ils se soient rendus coupables

Pour tout le peuple (13-21)

14 et que le péché qu’ils ont commis vienne à être découvert, l’assemblée offrira un jeune taureau pour le péché et on l’amènera devant la Tente d’assignation,

Découvert : soit par quelque manifestation du déplaisir divin, soit ensuite d’un examen plus sérieux ; comparez un exemple du cas ici prévu 1 Samuel 14.32.

Un jeune taureau. Même offrande que pour le péché du souverain sacrificateur, qui représentait le peuple.

On l’amènera. Il ne faudrait pas conclure de ce qui est dit ici qu’à cette occasion le peuple pût entrer en foule dans le parvis. C’étaient probablement les Anciens qui amenaient la victime devant l’autel et qui lui imposaient les mains.

15 et les Anciens de l’assemblée appuieront leurs mains sur la tête du taureau devant l’Éternel et on égorgera le taureau devant l’Éternel ; 16 et le sacrificateur oint portera du sang du taureau dans la Tente d’assignation ; 17 puis le sacrificateur trempera son doigt dans le sang et en fera sept fois aspersion en présence de l’Éternel devant le voile.

Formule un peu différente de celle du verset 6. Littéralement : Le sacrificateur prendra un peu de sang. On ne voit pas la raison de cette modification. Toute la suite des rites est identique.

18 Il mettra du sang sur les cornes de l’autel qui est devant l’Éternel dans la Tente d’assignation ; et il répandra tout le sang sur le pied de l’autel des holocaustes qui est à l’entrée de la Tente d’assignation. 19 Puis il enlèvera toute la graisse et la fera fumer sur l’autel ; 20 et il fera de ce taureau comme il a fait du taureau sacrifié pour le péché ; il fera de même. Ainsi le sacrificateur fera propitiation pour eux et ils seront pardonnés.

Ils seront pardonnés. Tel est le résultat de ce sacrifice (comparez versets 26, 31, 35). Rien de pareil à la fin du morceau versets 3 à 12 : le fait même que le sacrificateur avait pu pénétrer dans le Lieu saint sans mourir, montrait que le sang versé pour lui et avec lequel il y était entré, lui avait déjà valu auparavant le pardon de sa faute. Ici le pardon est mentionné parce que rien ne le garantissait extérieurement.

L’expression : Ils seront pardonnés, ne se trouve dans la loi que lorsqu’il y a eu action coupable expiée par quelque sacrifice (versets 26, 35 ; Lévitique 5.10 etc.). Quand il s’agit uniquement de l’état de souillure, les sacrifices produisent simplement la pureté (Lévitique 12.7-8 ; Lévitique 14.20, etc.).

21 Il emportera le taureau hors du camp et le brûlera comme il a brûlé le premier taureau. Tel est le sacrifice pour le péché de l’assemblée. 22 Si un chef a péché en faisant par erreur une des choses que l’Éternel son Dieu a défendu de faire et qu’il se soit rendu coupable,

Pour un chef (22-26)

Si un chef : le chef d’une des tribus, ou d’une des subdivisions de la tribu.

23 lorsque le péché qu’il aura commis sera venu à sa connaissance, il présentera en offrande un bouc mâle sans défaut.

Lorsque le péché… : lorsqu’il aura été averti de sa faute par quelqu’un ou par quelque chose. Le verset 23 commence littéralement par les mots : ou bien, que notre traduction a renoncé à rendre ; ils supposent que les derniers mots du verset 22 prévoient le cas opposé, celui où le sentiment de la culpabilité se produirait spontanément. Il faut donc entendre les mots : et qu’il se soit rendu coupable, dans ce sens : et qu’il se sente coupable, ce qui équivaut, au : s’aperçoive qu’il est coupable, de Lévitique 5.3.

Ce cas est moins important que les deux précédents aussi n’avons-nous ici qu’un bouc pour victime ; le sang n’est pas porté dans le Lieu saint, il est mis seulement sur les cornes de l’autel extérieur ; la chair n’est pas brûlée ; enfin c’est un simple sacrificateur qui officie.

Un bouc, littéralement un velu, un bouc déjà âgé, au long poil. Un pareil animal ne figure jamais comme holocauste ou victime d’actions de grâces ; jamais non plus il n’est désigné comme animal de boucherie. C’est du jeune bouc qu’il est parlé Nombres 7.16 ; Deutéronome 23.14 ; Ésaïe 1.11, ainsi que Genèse 30.35. Comme il ne s’agit ici ni d’offrande à Dieu, ni de mets a consommer dans un repas, mais uniquement d’une vie à présenter pour une autre vie, la loi prescrit l’animal que la nature peu savoureuse de sa chair excluait des autres sacrifices.

24 Il appuiera sa main sur la tête du bouc et il l’égorgera au lieu où l’on égorge l’holocauste devant l’Éternel ; c’est un sacrifice pour le péché.

Le lieu désigné est le côté nord de l’autel des holocaustes (Lévitique 1.11).

25 Le sacrificateur prendra avec son doigt du sang du sacrifice pour le péché et le mettra sur les cornes de l’autel des holocaustes et il répandra le sang sur le pied de l’autel des holocaustes.

Le sacrificateur. D’après Lévitique 6.26-29 (en hébreu 19 à 22), ce n’était pas le souverain sacrificateur, mais un sacrificateur ordinaire.

26 Il en brûlera toute la graisse sur l’autel, comme la graisse du sacrifice d’actions de grâces. Ainsi le sacrificateur fera pour lui la propitiation de son péché et il lui sera pardonné.

Rien n’est prescrit ici quant à la chair ; mais nous savons par Lévitique 6.29, qu’elle devait être mangée par les sacrificateurs dans un lieu saint. Dans les deux cas précédents (sacrifice pour le grand sacrificateur et pour l’assemblée), elle devait être brûlée. En effet, elle ne pouvait être mangée par le sacrificateur, puisque c’était pour lui-même, soit personnellement, soit comme membre de l’assemblée, que cette victime était offerte. Ici nous rentrons dans le droit commun ; la chair devient la part du sacrificateur et il peut la manger sans crainte, quoique le péché ait été mis sur elle, parce que la sainteté de la consécration sacerdotale domine l’espèce de réprobation (Reuss) qui pouvait s’attacher à elle en raison du rôle qu’elle venait de remplir.

On a aussi pensé que Dieu voulait attester par là que l’expiation était réellement accomplie, puisque le sacrificateur pouvait impunément manger cette chair. Cette explication nous paraît moins naturelle.

27 Si quelqu’un de la masse du peuple a péché en faisant par erreur une des choses que l’Éternel a défendu de faire et qu’il se soit rendu coupable,

Pour quelqu’un du peuple (27-35)

28 lorsque le péché qu’il aura commis sera venu à sa connaissance, il amènera pour son offrande une chèvre, une femelle sans défaut, pour le péché qu’il aura commis.

Une chèvre. Littéralement : une chèvre déjà âgée (verset 23). Les femelles sont plutôt employées dans les sacrifices de moindre importance.

29 Il appuiera sa main sur la tête de la victime pour le péché et il l’égorgera dans le lieu où l’on offre l’holocauste. 30 Puis le sacrificateur prendra avec son doigt du sang de la victime et le mettra sur les cornes de l’autel des holocaustes, et il répandra tout le sang sur le pied de l’autel. 31 Il ôtera toute la graisse, comme on l’ôte du sacrifice d’actions de grâces ; et le sacrificateur la fera fumer sur l’autel en agréable odeur pour l’Éternel. Ainsi le sacrificateur fera propitiation pour cet homme et il lui sera pardonné.

En agréable odeur. Il n’est dit nulle part que le sacrifice pour le péché soit accepté avec satisfaction et produise en Dieu le bon plaisir, comme cela est dit de l’holocauste (Lévitique 1.1) et indirectement du sacrifice d’actions de grâces (Lévitique 7.18 ; voir encore Lévitique 19.7 ; Lévitique 22.19 ; Lévitique 22.23) ; on comprend même que cela ne pouvait être dit, puisque c’était toujours une triste nécessité que de devoir offrir un sacrifice pour le péché ; néanmoins il est pourtant déclaré ici que la graisse consumée sur l’autel produit aussi, même dans ce sacrifice-là, une odeur agréable à l’Éternel ; car cette graisse provient d’un animal pur dont le sang a été accepté comme couverture de l’âme qui a péché. En acceptant cette fumée, l’Éternel met sa sanction sur l’acte expiatoire qui vient d’avoir lieu et qui se termine de la sorte.

32 S’il amène un agneau en sacrifice pour le péché, il amènera une femelle sans défaut.

On avait la liberté d’offrir au lieu d’une chèvre une jeune brebis.

33 Il appuiera sa main sur la tête de la victime pour le péché et l’égorgera pour le péché au lieu où l’on égorge l’holocauste.

Sur les sacrifices : sur les portions de victimes qui pouvaient se trouver déjà sur l’autel (Lévitique 3.5).

34 Puis le sacrificateur prendra avec son doigt du sang de la victime pour le péché et le mettra sur les cornes de l’autel des holocaustes et il répandra tout le sang au pied de l’autel. 35 Il ôtera toute la graisse comme on ôte la graisse de l’agneau du sacrifice d’actions de grâces ; et le sacrificateur la fera fumer sur l’autel, sur les sacrifices faits par le feu à l’Éternel. Et le sacrificateur fera propitiation pour cet homme, pour le péché qu’il a commis, et il lui sera pardonné.