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Lévitique 20
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 Et l’Éternel parla à Moïse en disant :

Pénalités contre divers crimes

Pénalités édictées contre les violations des lois précédentes (chapitres 18 et 19) et contre quelques autres crimes.

Les huit premiers versets se rapportent plutôt à des aberrations d’ordre religieux et les versets 9 à 21 à des actes incestueux ; les versets 22 à 27 renferment une exhortation émouvante à la sainteté qui doit distinguer Israël de tous les autres peuples idolâtres et vicieux.

2 Parle aux fils d’Israël : Quiconque d’entre les fils d’Israël ou d’entre les étrangers qui séjournent en Israël donnera de ses enfants à Moloch, sera puni de mort : le peuple du pays le lapidera.

Aux fils d’Israël. C’est à eux, magistrats ou peuple, qu’incombe l’exécution des lois pénales qui vont suivre, même lorsqu’elles doivent être appliquées à des étrangers : le peuple du pays le lapidera.

À Moloch : Lévitique 18.21. Double crime : idolâtrie et homicide.

Il faut être sans pitié, dans ce cas, soit à l’égard des étrangers, soit à l’égard des fils d’Israël.

3 Et moi je tournerai ma face contre cet homme et je le retrancherai du milieu de son peuple, parce qu’il aura livré un de ses enfants à Moloch pour souiller mon sanctuaire et profaner mon saint nom.

On peut voir dans ce verset une anticipation de la menace du verset 5 en sous-entendant cette idée : Et si le peuple ne remplit pas son devoir… Ou bien il signifie que Dieu, de son côté, punira aussi le coupable en lui refusant toute participation ultérieure aux privilèges et au salut théocratiques (voir note Lévitique 7.20), ce qui, à la suite de la peine de mort, ne peut se rapporter qu’à une existence future.

4 Et si le peuple du pays ferme les yeux à l’égard de cet homme lorsqu’il livrera de ses enfants à Moloch, et ne le fait pas mourir,

Que si le peuple du pays méconnaît son devoir, Dieu, lui, interviendra plus sévèrement encore en étendant sa main sur la postérité du coupable et en associant toute sa famille à la réjection dont il sera frappé.

5 moi je tournerai ma face contre cet homme et contre sa famille et je le retrancherai du milieu de son peuple, avec tous ceux qui se prostituent comme lui en se prostituant à Moloch. 6 Et la personne qui s’adressera aux esprits et aux devins, se prostituant après eux, je tournerai ma face contre cette personne et je la retrancherai du milieu de son peuple.

L’Éternel rappelle encore une fois la défense Lévitique 19.26, si importante pour la vie religieuse du peuple au milieu des païens qui l’entouraient.

Se prostituant : image désignant les actes d’idolâtrie par lesquels Israël méconnaît les droits de l’Éternel, son époux légitime (Jérémie 31.32).

Je tournerai. L’Éternel se charge d’intervenir lui-même, parce que c’est ordinairement dans le plus grand secret qu’on commet ce péché de consulter les devins. 1 Samuel 28.8-9 (voir au verset 27).

7 Vous vous sanctifierez et vous serez saints ; car je suis l’Éternel, votre Dieu.

Vous vous sanctifierez. L’expression employée fait ressortir l’énergie et la continuité de l’action qu’Israël doit exercer sur lui-même pour éloigner de son sein toute souillure pareille.

8 Vous observerez mes statuts et vous les pratiquerez ; je suis l’Éternel qui vous sanctifie.

Qui vous sanctifie : Cette notion de l’action humaine est complétée par celle de l’action divine (On peut aussi rattacher le verset 8 au morceau suivant).

9 Quiconque aura maudit son père ou sa mère sera mis à mort : il a maudit son père ou sa mère ; son sang est sur lui.

Crimes dignes de mort (9-18)

Il a maudit, il suffit de répéter l’indication du crime pour justifier la peine indiquée.

Son sang est sur lui et non sur celui qui le fait mourir, comme en cas de meurtre.

10 Si quelqu’un commet adultère avec une femme mariée, adultère avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères seront mis à mort.

La répétition du mot : adultère, comme celle des mots : il a maudit, au verset 9, fait ressortir la grandeur du crime.

11 Si un homme couche avec la femme de son père, il découvre la nudité de son père ; ils seront tous deux mis à mort ; leur sang est sur eux.

À plus forte raison même peine quand le coupable est le fils même du mari de la femme séduite (1 Corinthiens 5.1) ; Lévitique 18.7-8 avait mentionné ce crime, mais sans pénalité.

12 Si un homme couche avec sa belle-fille, ils seront tous deux mis à mort ; ils ont commis une chose monstrueuse ; leur sang est sur eux. 13 Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront mis à mort ; leur sang est sur eux.

Même cas pour la loi Lévitique 18.22.

14 Si un homme prend une femme et sa mère, c’est un crime ; on les brûlera au feu, lui et elle, afin que ce crime n’existe pas parmi vous.

Une femme et sa mère. Cela aurait pu arriver avec la polygamie.

On les brûlera. Aggravation de la sentence. Il faut faire disparaître jusqu’aux derniers vestiges de leur existence. La lapidation précédait la combustion (Josué 7.15 ; Josué 7.25).

15 Si un homme a commerce avec une bête, il sera puni de mort et vous tuerez la bête.

Mêmes crimes que Lévitique 18.23 ici avec la pénalité.

16 Si une femme s’approche de quelque bête pour se prostituer à elle, tu tueras la femme et la bête : elles seront mises à mort ; leur sang est sur elles. 17 Si un homme prend sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère, et qu’il voie sa nudité et qu’elle voie la sienne, c’est un inceste infâme ; ils seront retranchés en présence des enfants de leur peuple ; il a découvert la nudité de sa sœur, il portera son iniquité.

Qu’il voie… qu’elle voie… Cette expression, synonyme du terme découvrir la nudité, n’est employée qu’ici, sans doute parce qu’il est question de la femme aussi bien que de l’homme et que le second terme ne pouvait convenablement avoir pour sujet que l’homme. L’expression différente indique peut-être la complicité de deux personnes. Mais le plus coupable est toujours l’homme : son péché.

C’est un inceste. Il est extrêmement frappant de voir la loi caractériser ainsi le mariage même d’où était issu le peuple élu (Genèse 20.12). Cela ne peut s’expliquer que par le fait que l’état de la famille d’Abraham avant sa vocation est assimilé à celui des païens au milieu desquels elle vivait (Josué 24.2). Ce mariage, conforme aux mœurs de ces peuples, avait précédé la vocation du patriarche. Mais nous constatons ici :

  1. l’impartialité et l’inflexibilité de la législation mosaïque ;
  2. la véracité absolue de l’histoire patriarcale ;
  3. l’erreur qu’il y a à prendre le silence de l’Écriture sur tel ou tel acte pour une marque de l’approbation divine.

Retranchés en présence de : par ceux qui les lapideront au milieu de l’assemblée du peuple.

18 Si un homme couche avec une femme pendant son indisposition et découvre sa nudité, il a découvert son flux et elle a découvert le flux de son sang ; ils seront tous deux retranchés du milieu de leur peuple.

Lévitique 18.19 ; la pénalité est ajoutée ici.

19 Tu ne découvriras point la nudité de la sœur de ta mère ni de la sœur de ton père, car c’est découvrir sa proche parente ; ils porteront leur iniquité.

Pénalités moins sévères (19-21)

Une tante de même sang que père ou mère.

20 Si un homme couche avec sa tante, il découvre la nudité de son oncle, ils porteront leur péché, ils mourront sans enfants.

La femme ou la veuve de l’oncle.

Mourront sans enfants. S’ils en ont eu, ils ne les conserveront pas, mais leur survivront.

21 Si un homme prend la femme de son frère, c’est une impureté ; il a découvert la nudité de son frère, ils seront sans enfants.

Voir Lévitique 18.16 (le cas excepté où le frère serait mort sans enfants).

Seront sans enfants : n’en auront pas même.

22 Vous observerez tous mes statuts et toutes mes ordonnances et vous les pratiquerez, et le pays où je vous fais entrer pour y habiter ne vous vomira pas.

Invitation émouvante, après l’énumération de toutes ces monstruosités.

23 Vous n’adopterez pas les mœurs de la nation que je chasse de devant vous, car ils ont fait toutes ces choses et je les ai pris en dégoût ; 24 et je vous ai dit : C’est vous qui posséderez leur pays ; je vous le donnerai pour le posséder ; c’est un pays où coulent le lait et le miel. Je suis l’Éternel, votre Dieu, qui vous ai distingués des [autres] peuples. 25 Vous distinguerez les bêtes pures des impures et les oiseaux purs des impurs ; et ne rendez pas vos personnes abominables par des bêtes, par des oiseaux et par tout ce qui rampe sur la terre, ce que j’ai distingué pour vous, les déclarant impurs.

Retour à la distinction entre les aliments purs et impurs, distinction qui est le point de départ de tout ce qui concerne la pureté personnelle.

26 Vous me serez saints ; car je suis saint, moi, l’Éternel, et je vous ai distingués des autres peuples pour que vous soyez à moi.

C’est en observant cette distinction qu’Israël maintient la séparation entre lui et les peuples voisins.

27 Tout homme ou femme qui évoque ou qui devine doit être mis à mort ; on les lapidera ; leur sang est sur eux.

Il ne s’agit plus ici, comme au verset 6 de l’Israélite qui va consulter le devin, mais du devin lui-même qui consulte directement les esprits et les morts. Aussi la pénalité est-elle différente. Là Dieu se réservait de punir ; ici le peuple lui-même doit exécuter la peine de mort (1 Samuel 28.3-9) ; ce qui était possible, puisqu’on pouvait constater quelles étaient les personnes qui exerçaient un pareil métier.

Ou femme : ajouté avec intention ; voir Exode 22.18 ; 1 Samuel 28.7 ; Actes 16.16.

Cette défense, comme conclusion de tout ce morceau, s’explique par la considération que tout l’édifice de la loi était menacé s’il était loisible à un faux prophète de proclamer de prétendues révélations provenant du monde invisible et d’introduire un nouveau système et de nouveaux actes religieux.