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Job 28
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Job 28

La sagesse est en Dieu et ne s’acquiert pas par des moyens naturels (chapitre 28)

L’homme sonde les profondeurs de la terre et en extrait bien des choses précieuses (versets 1 à 11) ; mais la sagesse, infiniment plus précieuse encore, ne se trouve nulle part dans le monde matériel et n’a pas son équivalent parmi les trésors terrestres (versets 12 à 22). Dieu seul la possède et la donne à qui marche dans sa crainte (versets 23 à 28).

1 Il y a pour l’argent des lieux d’extraction ; Il y en a pour l’or qu’on affine.

Il y a pour l’argent… Ce verset commence dans le texte original par un Car, qui repose sur l’idée sous-entendue à la base de tout ce chapitre : La sagesse est rare ! Elle est rare, car, à force de peine, on trouve dans le sol or, argent, diamants. Mais (verset 12) il n’en est pas ainsi de la sagesse.

2 Le fer se tire de la poussière,
Et de la pierre fondue sort l’airain. 3 L’homme a mis fin à l’obscurité ; Il explore, jusqu’aux dernières profondeurs, Les pierres cachées dans la plus sombre nuit.

Mis fin à l’obscurité : au moyen des lampes des mineurs.

Ignoré des passants, qui ne se doutent pas de ce qui se passe sous eux.

Balancé. Il faut se représenter le mineur travaillant, comme nos plâtriers, assis sur un chevalet suspendu dans l’espace.

4 Il creuse un puits loin des habitations ; Il est ignoré des passants, Il est suspendu, balancé loin des mortels. 5 La terre d’où sort le pain, On la bouleverse dans ses profondeurs comme par le feu.

Comme par le feu. Non pas que les mineurs emploient le feu pour creuser leurs galeries, mais ils bouleversent tout ; c’est comme le ravage causé par l’incendie dans une maison.

6 Ces pierres fournissent le saphir, On y trouve de la poussière d’or. 7 C’est un chemin que l’aigle ne connaît pas, L’œil du faucon ne l’a pas discerné,

Les oiseaux de proie, dont la vue est perçante, ne sauraient plonger jusque là leurs regards.

8 Les fauves orgueilleux ne l’ont jamais foulé ; Le lion n’y passe pas.

Les fauves orgueilleux, littéralement les fils de l’orgueil.

Le lion, littéralement, le rugissant.

9 L’homme porte la main sur le roc même, Il remue les montagnes de fond en comble ; 10 Il taille des tranchées dans les rochers ; Son œil aperçoit toutes sortes de choses précieuses. 11 Il arrête le suintement des eaux,
Et il sort à la lumière les choses cachées.

Il arrête le suintement des eaux, littéralement : Il applique un pansement aux veines des eaux, pour qu’elles cessent de pleurer. Quand l’eau menace de ruiner les murs des galeries par des infiltrations, ou de les inonder, l’homme prévient le danger et amène son entreprise à bien.

Cette description des mines est un des passages les plus intéressants de ce livre. Cependant elle ne donne pas d’indices sur l’époque à laquelle notre poème a été composé ; car les mines ont existé dans une antiquité assez reculée en Égypte, dans la péninsule du Sinaï, en Idumée et dans la Palestine transjordanique.

Par les Phéniciens, notre auteur pouvait aussi avoir entendu parler des mines que ces hardis colons exploitaient en Espagne.

12 Mais la sagesse, où la trouver ? Où est le lieu de l’intelligence ? 13 L’homme ne connaît rien qui la vaille ; Elle ne se trouve pas dans le monde des vivants.

Parmi tout ce que l’homme connaît il n’y a rien qui puisse être comparé à la sagesse.

14 L’abîme dit : Elle n’est point en moi ! La mer dit : Elle n’est point chez moi ! 15 On ne l’obtient pas contre de l’or pur,
Et pour la payer on ne pèse pas d’argent. 16 On ne la met pas dans la balance avec l’or d’Ophir, Avec l’onyx précieux et le saphir.

Avec l’or… : la sagesse dans un plateau et de l’or d’Ophir dans l’autre.

17 On ne peut lui comparer l’or ni le verre ; On ne l’échange pas contre des vases d’or fin.

Le verre : substance rare et très prisée dans l’antiquité.

18 Le corail et le cristal ne sont rien auprès d’elle ; Acquérir la sagesse vaut mieux que les perles. 19 On ne peut lui comparer la topaze d’Éthiopie, On ne la met pas dans la balance avec l’or pur. 20 Mais la sagesse, d’où vient-elle ? Où est le lieu de l’intelligence ?

Mais la sagesse… L’auteur revient à la question du verset 12. C’est comme un refrain.

21 Elle est voilée aux yeux de tout vivant, Elle est cachée aux oiseaux des cieux. 22 Le lieu de destruction et la mort disent : Nous en avons entendu parler.

Après les hauteurs des airs (verset 21), les profondeurs des enfers. Mais là non plus on n’a de la sagesse qu’une connaissance bien vague. Dieu seul la connaît (versets 23 à 28).

23 C’est Dieu qui en discerne le chemin, C’est lui qui connaît son lieu ; 24 Car lui regarde jusqu’aux bouts de la terre : Il voit tout ce qui se passe sous les cieux. 25 Quand il réglait le poids du vent, Qu’il fixait la mesure des eaux,

La mesure des eaux : leur proportion par rapport aux terres.

26 Quand il donnait à la pluie ses lois, Qu’il traçait la route aux éclairs,

À la pluie ses lois : ses saisons, ses retours périodiques.

27 Alors il vit la sagesse et la manifesta ; Il l’établit et même il la sonda.

Alors : lors de la création du monde, Dieu a vu la sagesse, quand il n’y avait encore personne qui la vit. Il l’a vue, comme un artiste qui se rend compte de la pensée qui vient de jaillir de son cerveau. Mais Dieu ne s’est pas contenté de la contempler pour sa propre satisfaction ; il l’a manifestée aux hommes par les œuvres de la création (Proverbes 8.27-31).

Il l’établit : pour toujours, voyant son excellence.

Et même il la sonda : pour bien se conformer dans la création aux pensées qu’il voyait en elle.

28 Il dit à l’homme : La crainte du Seigneur, c’est là la sagesse ; S’écarter du mal, c’est là l’intelligence.

Il dit à l’homme. Une brève conclusion nous apprend que cette sagesse divine a un caractère moral, lequel seul pour le moment concerne l’homme. La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse (Proverbes 1.7 ; Proverbes 9.10).