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Jérémie 21
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Jérémie 21

Menaces contre les chefs du peuple (chapitres 21 à 24)

Chapitre 21 Récit d’un message adressé par le roi Sédécias à Jérémie pendant le siège et de la réponse de celui-ci

  • Contenu du message, versets 1 et 2
  • réponse du prophète, versets 3 à 7
  • avertissement et conseil, versets 8 à 12
  • menace contre l’habitante de la vallée, versets 13 à 14.
1 La parole qui fut adressée à Jérémie, de la part de l’Éternel, quand le roi Sédécias envoya vers lui Paschur, fils de Malkija, et le sacrificateur Sophonie, fils de Maaséja, pour lui dire :

Le message que Sédécias adresse à Jérémie répond à ce que nous savons du caractère de ce roi, qui, à la différence de Jéhojakim, était plutôt faible que méchant.

Paschur, fils de Malkija, probablement un sacrificateur de la 5e classe (1 Chroniques 24.9). Ce n’était donc pas le même que celui du chapitre 20.

Sophonie : c’était le sacrificateur en second ; voir Jérémie 29.25 et Jérémie 52.24. Il est envoyé à Jérémie, Jérémie 37.3, pour une consultation semblable à celle-ci.

2 Veuille consulter l’Éternel pour nous, puisque Nébucadretsar, roi de Babylone, nous fait la guerre ; peut-être que l’Éternel fera encore pour nous un de ses grands miracles, et qu’il l’éloignera de nous.

Sédécias, comme Ézéchias au temps de Sanchérib (Ésaïe 37.1-38), a recours au prophète. Il s’imagine peut-être que cette demande aura les mêmes résultats.

Nébucadretsar. Cette manière d’écrire ce nom, dans Jérémie et Ézéchiel, est conforme à celle des inscriptions cunéiformes : Nabiuvkudurriusur. Ce nom signifie : Nébo protège la couronne !

Un de ses grands miracles : comme autrefois l’extermination de l’armée de Sanchérib. Sédécias demande que Dieu fasse les mêmes miracles dans des conditions morales toutes contraires.

3 Et Jérémie leur répondit : Voici ce que vous direz à Sédécias : 4 Ainsi parle l’Éternel, Dieu d’Israël : Voici, je vais faire rentrer les armes de guerre dont vous vous servez hors des murs pour combattre le roi de Babylone et les Chaldéens qui vous assiègent, et je les rassemblerai au milieu de cette ville ;

Hors des murs. Le combat devant les murs de la ville, pendant le siège, sera suivi d’un combat dans les rues elles-mêmes, une fois la ville forcée.

5 et je vous ferai la guerre, moi, à main étendue et d’un bras puissant, avec colère, fureur et grande indignation ;

À main étendue. Cette expression, en réponse à la demande de nouveaux grands miracles, renferme une cruelle ironie. C’était à main étendue que l’Éternel avait toujours délivré son peuple ; c’est à main étendue qu’il va le punir. Comparez Deutéronome 4.34 ; Ésaïe 5.25.

6 et je frapperai les habitants de cette ville, les hommes et le bétail d’une grande peste, dont ils mourront ;

D’une grande peste : effet de la famine et de l’accumulation des morts.

7 et après cela, dit l’Éternel, je livrerai aux mains de Nébucadnetsar, roi de Babylone, aux mains de leurs ennemis et de ceux qui recherchent leur vie, Sédécias, roi de Juda, ses serviteurs, le peuple, tous ceux qui dans cette ville auront échappé à la peste, à l’épée et à la famine ; et il les passera au fil de l’épée ; il n’aura point pitié d’eux ; il ne les épargnera point ; il n’aura point d’entrailles.

Tous ceux qui auront échappé. Cette expression ne désigne pas une nouvelle catégorie, distincte des précédentes ; elle les résume. Dans le chapitre 24, ceux qui avaient été les premiers déportés sous Jéhojakim sont désignés comme l’élite de la nation et ceux qui sont restés sont comparés à de mauvaises figues.

8 Puis, tu diras à ce peuple : Ainsi parle l’Éternel : Voici, je mets devant vous le chemin de la vie et le chemin de la mort.

Ce conseil, que Jérémie ne se fit pas faute de répéter, soit au roi, soit au peuple (Jérémie 38.1 et suivants Jérémie 38.17 et suivants ; Jérémie 27.11) et qui fut suivi par plusieurs (Jérémie 38.19 ; Jérémie 39.9 ; Jérémie 52.15), attira à son auteur, de la part des chefs du peuple, l’accusation, en apparence fondée de trahir la cause nationale et d’affaiblir la défense : Jérémie 38.4. Et il fallait en réalité plus de véritable bravoure pour conseiller aux fidèles, sur l’ordre de Dieu, de cesser de défendre une cause perdue parce qu’elle était criminelle, que pour combattre pour elle aux premiers rang parmi les plus braves.

9 Celui qui reste dans cette ville mourra par l’épée, la famine et la peste ; celui qui en sort et qui se rend aux Chaldéens qui vous assiègent, vivra et aura sa vie pour butin. 10 Car j’ai arrêté ma face sur cette ville pour lui faire du mal et non pas du bien, dit l’Éternel ; elle sera livrée aux mains du roi de Babylone, et il la consumera par le feu. 11 Et à la maison du roi de Juda : Écoutez la parole de l’Éternel, 12 maison de David ! Ainsi parle l’Éternel : Rendez la justice dès le matin ; arrachez le misérable aux mains de celui qui l’opprime, de peur que ma colère n’éclate comme un feu et ne brûle sans qu’on l’éteigne, à cause de la méchanceté de vos actions,

Rendez la justice. L’oppression des petits par les grands n’avait fait qu’augmenter dans la ville assiégée. Comme nous l’avons vu à propos de l’observation du sabbat Jérémie 17.19-27, le retour sincère à l’obéissance sur un seul point de la loi aurait été le signal d’une conversion, qui jusqu’au dernier moment eût pu conjurer la ruine. C’était là la réponse de Dieu à la demande d’un miracle. Le miracle est celui qui doit s’accomplir tout d’abord en eux-mêmes.

13 Me voici ! À toi, habitante de la vallée, rocher de la plaine, dit l’Éternel ! Vous qui dites : Qui descendra sur nous ? Et qui entrera dans nos retraites ?

À toi : à ton tour ! C’est maintenant l’heure de Jérusalem, après que tant d’autres-villes, telles que Samarie, Damas, etc., sont tombées dès longtemps…

Habitante de la vallée. Ce passage a toujours été appliqué à Jérusalem et l’on ne voit pas en effet à quelle autre ville il pourrait se rapporter. Mais il n’en est pas moins bien difficile de comprendre dans quel sens Jérusalem est appelée ici habitante de la vallée. Le mot émek (vallée) désigne toujours une vallée large et évasée et ne peut se rapporter aux ravins de Hinnom et du Cédron. S’appliquerait-il peut-être ici à la vallée des Réphaïm qui est en effet appelée émek et que dominent ; au nord les montagnes sur lesquelles est assise Jérusalem ? Ou plutôt ce nom ne contiendrait-il point une allusion à quelque circonstance qui nous est inconnue ? En tout cas, comparez Ésaïe 22.1.

Rocher de la plaine. Cette expression désigne Jérusalem comme la ville forte qui sert de refuge aux campagnards (Jérémie 4.5-6).

Qui descendra sur nous ? Question ironique des habitants incrédules : Il faudrait descendre du ciel pour nous atteindre.

Dans nos retraites : le mot hébreu désigne les repaires inaccessibles des bêtes sauvages.

14 Je vous traiterai selon le fruit de vos œuvres, a dit l’Éternel ; je mettrai le feu à la forêt de Jérusalem, et il en dévorera tous les alentours.