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Deutéronome 20
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 Lorsque tu sortiras pour combattre contre tes ennemis et que tu verras chevaux et chariots, une armée plus nombreuse que toi, tu n’auras pas peur d’eux, car l’Éternel ton Dieu est avec toi, lui qui t’a fait monter du pays d’Égypte.

Prescriptions relatives à la guerre

Versets 1 à 9 — Règles sur le service militaire en général

Premier ordre : ne s’effrayer de rien, ni de la qualité de l’armée ennemie : chevaux et chariots, que ne possédaient pas les Israélites ; ni du nombre (infanterie plus nombreuse). Pour l’emploi de la cavalerie et des chariots chez les ennemis, voir Exode 14.7 ; Exode 14.10 (Égyptiens) ; Josué 17.16 ; Juges 4.3 (Cananéens et Philistins) ; 2 Samuel 8.4 ; 1 Chroniques 18.4 (Syriens).

2 Et quand vous vous préparerez au combat, le sacrificateur s’avancera et parlera au peuple,

Second ordre : il doit sans doute s’exécuter au moment où la troupe se forme avant le départ.

Le sacrificateur : un sacrificateur qui, d’après la tradition rabbinique, portait le titre d’Oint de la guerre ; comparez Jérémie 6.4, note. Dans la guerre contre Madian, ce fut Phinées qui remplit cet office (Nombres 31.6).

3 et il leur dira : Écoute, Israël ! Vous vous préparez à combattre vos ennemis. Que votre cœur ne faiblisse point ; ne craignez point, ne tremblez point et ne soyez point terrifiés par eux, 4 car l’Éternel votre Dieu marche avec vous pour combattre pour vous contre vos ennemis, afin de vous délivrer. 5 Ensuite les préposés parleront au peuple en disant : Qui est-ce qui a bâti une maison neuve et n’en a pas encore pris possession ? Qu’il s’en aille et retourne chez lui, de peur qu’il ne meure dans la bataille et qu’un autre n’en prenne possession.

Troisième ordre : les exemptions à accorder (5-9)

Israël sera si certain de la victoire, en cas de guerre légitime, qu’il devra sans crainte exempter du devoir de combattre certaines catégories d’hommes que l’humanité ordonne de ménager.

Les préposés, littéralement : les scribes ; ce sont les secrétaires du département militaire qui sont chargés de tenir les registres des hommes en état de combattre.

Bâti une maison neuve. Il ne s’agit pas d’une maison simplement restaurée.

6 Et qui est-ce qui a planté une vigne et n’en a pas encore joui ? Qu’il s’en aille et retourne chez lui, de peur qu’il ne meure dans la bataille et qu’un autre n’en jouisse.

N’en a pas encore joui, littéralement : n’a pas encore pu en faire l’usage ordinaire. Voir Lévitique 19.23 et suivants.

7 Et qui est-ce qui s’est fiancé à une femme et ne l’a pas encore épousée ? Qu’il s’en aille et retourne chez lui, de peur qu’il ne meure dans la bataille et qu’un autre ne l’épouse.

Comparez Deutéronome 24.5 où cette disposition est appliquée de plus aux hommes nouvellement mariés. D’après Josèphe (Antiquités Judaïques IV, 8, 41), l’exemption dans ce dernier cas durait un an, d’après l’analogie de Deutéronome 24.5.

Ces exceptions devaient empêcher que personne se trouvât frustré de la première jouissance d’un travail accompli ou d’un avantage obtenu ; comparez 1 Maccabées 3.55, le premier cas mentionné de l’application de cette loi.

8 Et les préposés parleront encore au peuple et diront : Qui est-ce qui a peur et sent son cœur faiblir ? Qu’il s’en aille et retourne chez lui, et que le cœur de ses frères ne se fonde pas comme le sien.

Cas de lâcheté. Ce cas diffère tellement des précédents que les préposés, après une interruption, reprennent la parole pour adresser au peuple une nouvelle allocution.

Qui est-ce qui a peur ? Comparez Juges 7.3 et suivants.

9 Et quand les préposés auront fini de parler au peuple, on placera les chefs des troupes à la tête du peuple. 10 Quand tu t’approcheras d’une ville pour l’attaquer, tu lui offriras de faire la paix.

Ménagements en cas de siège d’une ville ennemie (10-20)

Versets 10 et 11

En premier lieu, lui offrir de se rendre et, si elle accepte, l’épargner et lui imposer un tribut annuel ou (Exode 1.11) des corvées.

Versets 12 à 14

En second lieu, si elle résiste, ne tuer que les hommes armés ; épargner tout le reste. Ainsi sont interdits aux Israélites ces massacres de populations entières auxquels on se livrait dans l’antiquité.

11 Et si elle consent à la paix et t’ouvre ses portes, tout le peuple qui s’y trouve te sera tributaire et te servira. 12 Que si elle refuse la paix et veut la guerre avec toi, tu l’assiégeras ; 13 et l’Éternel ton Dieu la livrera en ton pouvoir, et tu feras passer tous les mâles au fil de l’épée. 14 Mais les femmes, les enfants, le bétail et tout ce qui sera dans la ville, tout son butin, tu le prendras pour toi, et tu mangeras les dépouilles de tes ennemis, que l’Éternel ton Dieu t’aura données. 15 C’est ainsi que tu agiras à l’égard de toutes les villes situées bien loin de chez toi et qui ne sont pas du nombre des villes de ces peuples-ci. 16 Mais quant aux villes de ces peuples que l’Éternel ton Dieu te donne en héritage, tu n’y laisseras pas vivre une âme.

Exception quant aux Cananéens. Il s’agit, dans ce cas particulier, d’un acte de justice à consommer (Deutéronome 7.2, note).

17 Car tu voueras à l’interdit les Héthiens, les Amorrhéens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens, comme l’Éternel ton Dieu te l’a commandé,

Interdit. Voir Lévitique 27.21, note.

18 afin qu’ils ne vous apprennent pas à agir suivant toutes les pratiques abominables auxquelles ils se livrent envers leurs dieux et que vous ne péchiez pas contre l’Éternel votre Dieu. 19 Lorsque tu assiégeras longtemps une ville que tu attaques pour t’en emparer, tu n’en détruiras pas les arbres en y portant la hache ; tu en mangeras le fruit et tu ne les abattras pas, (car l’arbre des champs, c’est l’homme), pour les mettre devant toi dans le siège.

En troisième lieu, épargner les arbres fruitiers ; n’en pas faire usage, comme de ceux de la forêt, pour construire des retranchements. Le procédé contraire, 2 Rois 3.19, est commandé comme mesure exceptionnelle.

Les derniers mots du verset 19 ont été diversement traduits ; par exemple : L’arbre des champs est-il un homme pour qu’on l’assiège ? Ou bien : L’arbre de la campagne (sans fruits) est l’homme (l’auxiliaire) qui peut venir a ton aide dans le siège. D’après notre traduction, l’idée est celle-ci : L’arbre fruitier fait vivre l’homme. Comparez l’expression hébraïque, Ecclésiaste 12.13 : La crainte de Dieu est tout l’homme.

20 Ce ne sont que les arbres dont tu sais qu’ils ne sont pas des arbres fruitiers que tu pourras détruire et abattre, et dont tu pourras faire des machines de siège contre la ville qui est en guerre avec toi jusqu’à ce qu’elle succombe.