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2 Thessaloniciens 1
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de 2 Thessaloniciens 1

Actions de grâces pour l’état spirituel de l’Église

Signature ; adresse ; vœu apostolique (1, 2).

L’apôtre se sent pressé de bénir Dieu continuellement à cause des grands progrès de ses frères dans la foi et la charité ; il peut se glorifier de leur persévérance, au sein des persécutions (3-5).

1 Paul et Silvain et Timothée, à l’Église des Thessaloniciens qui est en Dieu notre Père, et dans le Seigneur Jésus-Christ :

Comparer 1 Thessaloniciens 1.1, note 1.

2 Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ !

Comparer 1 Thessaloniciens 1.1, note 2. Comparer Romains 1.7, note.

3 Nous devons toujours rendre grâces à Dieu pour vous, frères, comme cela est juste, parce que votre foi fait de grands progrès, et que la charité de chacun de vous tous, les uns pour les autres, augmente de plus en plus ;

Grec : « Digne ». Le prix infini des grâces de Dieu est si digne de notre reconnaissance, que nous devons la lui exprimer sans cesse.

Aussi l’apôtre le fait-il toujours, comme le témoignent toutes ses épîtres (1 Corinthiens 1.4 ; Philippiens 1.3 ; Colossiens 1.3).

Comparer 1 Thessaloniciens 1.3-4 ; 1 Thessaloniciens 4.9-10

4 de sorte que nous-mêmes nous nous glorifions dans les Églises de Dieu, au sujet de votre persévérance et de votre foi au milieu de toutes vos persécutions et des afflictions que vous endurez

Dans sa première épître (1 Thessaloniciens 1.8) l’apôtre avait dit que cette foi des Thessaloniciens était connue en tous lieux, mais, par modestie, il n’avait fait aucun retour sur lui-même. Ici, il dit : « nous-mêmes nous pouvons nous glorifier dans les Églises de Dieu à cause de la persévérance de cette foi ».

Puissant encouragement pour ses lecteurs !

5 ce qui est une preuve du juste jugement de Dieu, pour que vous soyez jugés dignes du royaume de Dieu, pour lequel aussi vous souffrez.

L’apôtre voit dans la persécution des enfants de Dieu une preuve certaine (une démonstration, un présage), du juste jugement de Dieu, à cause de l’endurcissement que cela suppose chez les adversaires (comparez Luc 23.31, note), et parce qu’il est impossible que Dieu ne fasse pas cesser un tel désordre moral (verset 6).

Les souffrances que les hommes pieux endurent de la part des méchants nous montrent comme à l’œil que Dieu sera le juge du monde. C’est là précisément l’inverse de l’opinion profane que nous concevons quand nous voyons les justes malheureux et les méchants heureux. Nous en concluons que le monde tourne au hasard et nous ne voyons plus le gouvernement de Dieu. Ainsi nous entendons un poète païen s’écrier : Je suis tenté de croire qu’il n’y a point de Dieu. Et le Psalmiste lui-même nous dit que les pieds lui ont presque manqué quand il a considérée ce désordre du monde visible (Psaumes 73.2). Mais Paul en tire une conséquence tout opposée ; voyant que Dieu épargne les impies pour un temps, il n’en est que plus certain du juste jugement qui les attend.
— Calvin

D’autres voient dans la persévérance et dans la foi avec lesquelles les Thessaloniciens endurent la persécution, la preuve du juste jugement de Dieu. Cette persévérance et cette foi ne sauraient être déçues ; elles démontrent et présagent aux persécuteurs, elles garantissent aux persécutés eux-mêmes que le jugement de Dieu viendra rétablir l’ordre et assurer le triomphe du bien.

Ces derniers mots complètent la pensée du verset 4 : Ils seront jugés dignes du royaume de Dieu à cause de la persévérance de leur foi au milieu de leurs souffrances pour Christ. « Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé ».

D’autres rapportent ces mots à ceux qui précèdent immédiatement : juste jugement qui aura lieu pour que vous soyez jugés dignes

6 Car il est juste de la part de Dieu de rendre l’affliction à ceux qui vous affligent,

Ce jugement est juste, soit à l’égard des persécuteurs, soit pour donner du repos aux persécutés ; il aura lieu quand le Seigneur viendra dans sa gloire, terrible aux rebelles (6-8).

Leur châtiment sera une ruine éternelle, tandis qu’il sera glorifié, admiré en ceux qui ont cru (9, 10).

Le juste jugement de Dieu au retour de Christ (6-10)

7 et de vous donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous, lors de la révélation du Seigneur Jésus, venant du ciel avec les anges de sa puissance,

Voir verset 5, note.

Voir aussi la déclaration du Seigneur : Luc 18.7.

L’apôtre soupire pour lui-même (avec nous) après ce repos, ou soulagement (2 Corinthiens 7.5 ; comparez Actes 3.20), qu’il rappelle à ses frères pour soutenir leur courage.

Comparer 1 Thessaloniciens 4.16, note et Matthieu 25.31.

8 dans une flamme de feu, exerçant la vengeance, contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus ;

Le texte reçu porte : « Dans un feu de flamme ». Ce mot doit se joindre à ce qui précède : « le Seigneur viendra avec les anges de sa puissance », dans une flamme de feu.

Le feu est le signe de la présence de Dieu (Exode 3.2) ; il est aussi l’image d’un terrible châtiment de Dieu (Luc 16.24 ; Hébreux 10.27), l’élément par lequel le monde actuel doit périr (2 Pierre 3.7-10).

Quand l’homme ne connaît point Dieu, c’est toujours un signe de son impiété (Romains 1.18-20) ; mais ici il est question d’êtres qui ont eu toute occasion de le connaître, puisqu’ils n’obéissent point à l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ qui leur a été annoncé et qu’ils ont rejeté.

9 lesquels subiront la peine d’une perdition éternelle, loin de la face du Seigneur, et de la gloire de sa force,

Grec : « Lesquels subiront la peine, une destruction éternelle ».

Le mot que nous traduisons ici par perdition ou destruction ne se retrouve que dans les passages suivants : 1 Corinthiens 5.5 ; 1 Thessaloniciens 5.3 ; 1 Timothée 6.9, toujours dans des associations d’idées qui indiquent, non seulement une ruine éternelle (comme ici), irrévocable, mais peut-être la cessation de l’existence. Aussi l’étymologie de ce mot est-elle un verbe qui signifie faire périr !

La préposition grecque que nous traduisons par loin de a aussi le sens de par ; dans ce dernier cas l’apôtre voudrait dire que les réprouvés subiront leur peine par la présence du Seigneur, par la gloire de sa force, en tant que cette redoutable présence suffira pour les plonger dans la ruine et fera leur désespoir.

Si l’on adopte le premier sens, sa pensée serait qu’ils subiront cette peine, cette ruine loin de la face du Seigneur, qu’ils seront à jamais privés de sa présence et qu’en cela même consistera leur châtiment.

La gloire de sa force est cette puissance vivifiante, agent de notre transformation (Philippiens 3.21), dont nous ne pouvons être éloignés sans mourir.

10 lorsqu’il sera venu pour être en ce jour-là glorifié dans ses saints, et admiré dans tous ceux qui auront cru ; car notre témoignage auprès de vous a été cru.

Ce verset, dans l’original, est ainsi construit : « Quand il sera venu pour être glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru (car notre témoignage auprès de vous a été cru) en cette journée là ».

Le discours de l’apôtre s’élève par degrés jusqu’au ton solennel de la prophétie et revêt la forme poétique du parallélisme : être glorifié, être admiré, exprime la même idée, comme ses saints et les croyants désignent les mêmes personnes.

Et, de ces hauteurs, la pensée de l’apôtre se reporte sur ses frères de Thessalonique : il leur assure, dans une parenthèse, que ces perspectives de gloire et de bonheur sont aussi pour eux, puisqu’ils ont cru à son témoignage.

En cette journée la gloire de Christ sera manifestée au monde, qui la reconnaîtra dans les saints, auxquels le Sauveur en aura fait part. Jusque-là leur vie est cachée avec Christ en Dieu (Colossiens 3.3) ; alors Christ sera glorifié en eux.

Quand ce qui manque aux souffrances de Christ sera accompli dans ses élus, il accomplira aussi en eux ce qui manque à sa gloire. C’est en ce jour que l’obscurité de la foi se changera en évidence : jusque-là il faut servir Dieu sur sa Parole.
— Quesnel
11 C’est aussi en vue de cela que nous prions continuellement pour vous, afin que notre Dieu vous juge dignes de la vocation, et qu’il rende accomplies avec puissance toute la bienveillance de la bonté, et l’œuvre de la foi ;

En présence de ces grandes perspectives du jour de Christ, l’apôtre demande à Dieu constamment que ses frères soient jugés dignes de leur vocation, par le perfectionnement de leur foi et de leur vie (11).

Que le nom du Seigneur soit glorifié en eux et eux en lui, par la grâce de Dieu (12) !

Prière de l’apôtre (11-12)

C’est en vue de cela aussi, afin que, par votre foi, vous ayez part à cette gloire future (verset 10), que je prie continuellement pour vous.

Comment l’apôtre peut-il prier « afin que Dieu les juge dignes de la vocation », quand cette vocation est un fait accompli (1 Thessaloniciens 5.24 ; comparez verset 10) ? Pour échapper à cette difficulté plusieurs ont traduit : « vous rende dignes  » ; mais le verbe grec n’a jamais ce sens. Il faut admettre que « vocation » signifie : « le but de la vocation », la gloire céleste comme Colossiens 1.5 « l’espérance » désigne « l’objet espéré » la vie éternelle.

Grec : « et qu’il accomplisse toute bienveillance de bonté et l’œuvre de foi, avec puissance ». Ce dernier mot invoque la puissance de Dieu pour accomplir ce que Paul demande. Quant à ces termes : toute bienveillance de bonté, ils peuvent indiquer la bienveillance et la bonté de Dieu, ou une vertu chrétienne dont l’apôtre souhaite que ses lecteurs soient remplis. Dans ce cas, il faut entendre une bienveillance, un amour pour tout ce qui est bon. Ce dernier sens paraît plus en harmonie avec le second objet de la prière de Paul : l’œuvre de la foi (voir sur cette expression 1 Thessaloniciens 1.3, note).

12 afin que le nom de notre Seigneur Jésus soit glorifié en vous, et vous en lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus-Christ.

Le nom (c’est-à-dire toute la personne et toutes les perfections) de notre Seigneur Jésus est glorifié en nous, lorsque nous réfléchissons dans tout notre être l’image de ce Sauveur qui nous a délivrés par sa mort, sanctifiés par son Esprit, pénétrés de son amour ; et nous serons glorifiés en lui quand il nous aura fait part de toutes les prérogatives qu’il possède comme Fils unique de Dieu (verset 10, note ; Jean 17.22-24).

Tout cela ne peut avoir lieu que selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus-Christ.