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2 Samuel 21
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de 2 Samuel 21

Suppléments (chapitres 21 à 24)

Les chapitres 21 à 24, qui terminent le livre, sont un supplément renfermant six morceaux détachés qui ne sont point placés d’après la liaison chronologique des faits et que l’auteur a simplement voulu conserver en les réunissant ici, au terme de sa narration. Ce sont :

  1. le récit de la réparation accordée aux Gabaonites
  2. la mention de quelques exploits accomplis par les compagnons de David
  3. le psaume composé par David à la suite de la période de ses guerres et de ses victoires
  4. le dernier cantique par lequel il a couronné son œuvre poétique
  5. la liste de ses vaillants hommes
  6. le récit de sa dernière grande faute, le dénombrement, avec l’achat du champ d’Arauna qui en résulta et qui détermina le choix de l’emplacement du temple sur Morija. Il est probable que ce dernier morceau a été placé là, plutôt qu’à la suite de l’histoire des Gabaonites, à laquelle semble le rattacher la formule : La colère de l’Éternel s’embrasa de nouveau contre Israël (2 Samuel 24.1), comme transition à l’avènement de Salomon qui devait bâtir le temple.
1 Et il y eut une famine du temps de David et elle dura trois ans de suite ; et David chercha la face de l’Éternel. Et l’Éternel dit : C’est à cause de Saül et du sang qui reste sur sa maison parce qu’il a fait mourir les Gabaonites.

Punition du meurtre des Gabaonites tués par Saül (1-14)

Nous ignorons totalement les détails du massacre dont Saül s’était rendu coupable, contrairement au serment contracté par Josué et le peuple avec les Gabaonites (Josué 9.15). L’auteur dit au verset 2 que Saül les avait frappés par un effet de son zèle pour les fils d’Israël et de Juda. Voulait-il, malgré le serment de Josué et du peuple, débarrasser le sanctuaire et le pays de cette population étrangère pour remettre à Israël seul le service du culte ? Les mots : zèle pour les fils d’Israël et de Juda semblent le dire. Quoi qu’il en soit, le reste des Gabaonites avait là un juste sujet de réclamation, qu’ils n’auraient pas osé faire valoir sous Saül, mais qu’ils présentent à David, probablement dans les premiers temps de son règne, à l’occasion d’une famine où l’on vit la marque du déplaisir divin sur Israël. Comparez 1 Samuel 1-46, qui montre combien le sentiment de l’inviolabilité du serment était profond.

Du temps de David : expression vague qui montre que l’auteur insère ici un fait détaché dont il ne connaît pas la date.

Trois ans de suite. Cette longue privation des pluies du ciel est interprétée comme un signe de la cessation de la faveur divine et cette cessation doit être motivée par quelque grand péché national inexpié.

David chercha la face… probablement par la prière suivie de la consultation de l’Éternel par l’Urim et le Thummim.

Qui reste sur sa maison. Il est dit sans doute dans Deutéronome 24.16 : Le fils ne portera pas l’iniquité du père. Mais il s’agit ici de tout autre chose que du châtiment que s’est attiré un individu coupable. Un serment solennel contracté au nom de l’Éternel a été violé. Une réparation est donc due à celui au détriment duquel le nom de l’Éternel a été profané. Il faut un sacrifice de réparation, un ascham, pour effacer ce crime national. Ceci ne rentre en aucune façon dans la compétence des tribunaux ordinaires pour lesquels est faite la règle du Deutéronome. Quant à l’idée de la solidarité de la famille, elle était profondément gravée dans la conscience antique et particulièrement dans la conscience juive. Elle a son expression dans ces termes du second commandement : Jusqu’à la troisième et quatrième génération. Voir à ce passage, Exode 20.5, note.

2 Et le roi fit venir les Gabaonites et leur parla. Or les Gabaonites n’étaient pas du nombre des fils d’Israël, mais du reste des Amorrhéens ; et les fils d’Israël s’étaient liés envers eux par serment ; et Saül avait cherché à les frapper dans son zèle pour les fils d’Israël et de Juda.

Avait cherché à les frapper. Il avait formé le plan de les anéantir (verset 5) et avait déjà commencé l’exécution de ce dessein.

Du reste des Amorrhéens. Ce nom est pris ici dans le sens tout à fait général dans lequel il comprenait toutes les tribus idolâtres habitant le pays de Canaan avant l’arrivée des Israélites et par conséquent aussi celle des Héviens, à laquelle appartenaient les Gabaonites d’après Josué 9.7.

3 Et David dit aux Gabaonites : Que ferai-je pour vous, et avec quoi ferai-je expiation, afin que vous bénissiez l’héritage de l’Éternel ?

La plainte de cette peuplade maltraitée, qui attirait la malédiction sur la Terre Sainte, doit faire place à la prière de bénédiction qu’ils adresseront en faveur du pays et de ses habitants quand Dieu aura entendu le cri de l’innocent persécuté.

4 Et les Gabaonites lui dirent : Ce n’est pas pour nous à l’égard de Saül et de sa maison une question d’argent ou d’or, et nous ne demandons la mort de personne en Israël. Et il dit : Ce que vous demanderez, je le ferai pour vous.

Ce n’est pas… Ils ne réclament point un dédommagement matériel ; la question est plus grave : il s’agit d’obtenir vie pour vie. Or leur position de dépendance en Israël ne leur permet pas de se procurer eux-mêmes cette réparation.

En Israël : la famille de Saül exceptée (verset 5).

5 Et ils dirent au roi : L’homme qui nous a détruits et qui avait formé le plan de nous exterminer, pour que nous ne puissions subsister dans tout le territoire d’Israël, 6 qu’on nous livre d’entre ses fils sept hommes, et nous les pendrons devant l’Éternel à Guibéa de Saül, l’élu de l’Éternel. Et le roi dit : Je les livrerai.

Sept hommes : le nombre sacré qui convient au caractère sacré d’une telle réparation.

Devant l’Éternel : au nom duquel le serment a été contracté et qui doit le faire respecter.

À Guibéa de Saül : la ville natale du meurtrier.

L’élu de l’Éternel. Ce titre étonne dans la bouche des Gabaonites. On a proposé une légère correction du texte, par laquelle le sens serait : Sur la montagne de l’Éternel (verset 9). Mais peut-être les Gabaonites veulent-ils faire contraster la dignité, de Saül avec l’indignité de sa conduite, pour mieux justifier la réparation qu’ils réclament.

Je les livrerai. On a soupçonné que David avait voulu profiter de cette occasion pour se débarrasser d’une partie des membres de la famille de Saül qui le gênait. Rien ne justifie ce soupçon. Ce n’est pourtant pas lui qui avait déchaîné la famine et suggéré aux Gabaonites la réparation qu’ils exigent.

7 Et le roi épargna Méphiboseth, fils de Jonathan, fils de Saül, à cause du serment de l’Éternel qui était entre eux, David et Jonathan, fils de Saül. 8 Et le roi prit les deux fils de Ritspa, fille d’Ajja, qu’elle avait enfantés à Saül, Armoni et Méphiboseth, et les cinq fils de Mical, fille de Saül, qu’elle avait enfantés à Adriel, fils de Barzillaï, de Méhola ;

Mical. Le texte est évidemment corrompu. Il faut lire Mérab, nom de la fille ainée de Saül, ou admettre l’omission, après les mots les cinq fils de, des mots Mérab, sœur de. Mical avait eu pour mari Palti, non Adriel (1 Samuel 18.19 ; 1 Samuel 25.44).

9 et il les livra aux Gabaonites, et il les pendirent sur la montagne devant l’Éternel. Et ils périrent ensemble tous les sept. Ils furent mis à mort aux premiers jours de la moisson, au commencement de la moisson des orges.

Et ils les pendirent : après les avoir tués, comme cela résulte des mots suivants : et ils périrent, littéralement : ils tombèrent ensemble, ce qui ne peut avoir eu lieu qu’avant leur élévation sur la croix ; comparez Josué 10.26.

Devant l’Éternel : sur la colline située au pied de Guibéa. On a supposé, d’après 1 Samuel 10.5, que les mots devant l’Éternel font allusion à un lieu de culte établi en cet endroit, mais il est plus naturel de les expliquer dans le sens de : comme une réparation publiquement offerte à l’Éternel.

Aux premiers jours… : vers le milieu d’avril. La moisson des orges commençait avant celle du blé.

10 Et Ritspa, fille d’Ajja, prit un sac et l’étendit pour elle sur le rocher, depuis le commencement de la moisson jusqu’à ce que la pluie tombât du ciel sur eux, et elle ne permit pas aux oiseaux des cieux de s’abattre sur eux le jour, ni aux bêtes des champs, de s’approcher d’eux de nuit.

Un sac : le grossier vêtement de deuil qu’elle étend sur le rocher comme sa couche.

Jusqu’à ce que la pluie tombât. On pourrait admettre que la pluie tomba tôt après cette exécution. Mais la répétition de l’expression : depuis le commencement de la moisson, semble prouver qu’il s’agit d’un temps plus prolongé, celui qui s’écoula entre ce commencement et le retour de la saison régulière des pluies dans l’automne de la même année. La pluie qui reprit alors son cours naturel fut la preuve du retour de la bénédiction divine.

Elle ne permit pas… Pendant toute cette demi-année, cette mère veilla à la conservation des cadavres, afin qu’ils pussent être inhumés intacts. Le contraire eût été le plus grand opprobre. Cette longue exposition des cadavres paraît contraire à la loi de Deutéronome 21.23, qui ordonnait que les corps des suppliciés fussent enlevés de leur gibet et enterrés avant le coucher de soleil ; voir Josué 8.29. Mais c’est ici un cas tout à fait exceptionnel, non, comme on l’a pensé, parce que l’on crut devoir se conformer à l’égard des Gabaonites aux coutumes cananéennes, mais parce que ce supplice n’était point le résultat d’une condamnation par la loi humaine ordinaire. Dans ce dernier cas, la colère de Dieu était censée prendre fin avec le jour même de l’exécution qui avait satisfait la loi. Mais, dans le cas actuel, l’expiation devait se prolonger jusqu’à ce que Dieu eût manifesté clairement le retour de sa bénédiction.

11 Et David fut informé de ce qu’avait fait Ritspa, fille d’Ajja, concubine de Saül ;

David profite de l’inhumation des condamnés pour rendre aux restes de Saül et de Jonathan l’honneur qui leur était dû. Il fait ensevelir tous ces corps ensemble dans leur sépulcre de famille.

12 et David alla prendre les os de Saül et les os de Jonathan son fils, de chez les habitants de Jabès de Galaad, qui les avaient enlevés de la place de Beth-Séan, où les Philistins les avaient suspendus au jour où les Philistins avaient battu Saül à Guilboa.

David alla : il se rendit lui-même à Jabès, puis, d’après le verset 11, il revint à Jérusalem après avoir donné les ordres relatifs à l’inhumation.

13 Et il emporta de là les os de Saül et les os de Jonathan, son fils ; et on y joignit les os de ceux qui avaient été pendus. 14 Et on enterra les os de Saül et de Jonathan son fils dans le pays de Benjamin, à Tséla, dans le sépulcre de Kis, son père ; et on fit tout ce que le roi avait ordonné. Et après cela Dieu fut apaisé envers le pays. 15 Et il y eut encore guerre entre les Philistins et Israël. Et David descendit, et ses serviteurs avec lui, et ils combattirent contre les Philistins, et David fut fatigué.

Exploits des braves de David ; quatre exploits accomplis sur la personne de géants attachés à l’armée des Philistins.

Versets 15 à 17 — Premier exploit

Celui d’Abisaï sauvant David des mains de Jisbo-Bérob (celui qui a bâti sur la hauteur), fils de Rapha (le géant) et de la même race que Goliath. Cet évènement doit s’être passé vers le commencement ou le milieu du règne de David ; plus tard, il reste à Jérusalem pendant que ses généraux dirigent les guerres. Comparez le passage parallèle 1 Chroniques 20.4-8, où sont mentionnés les trois derniers exploits.

16 Et Jisbo-Bénob, l’un des fils de Rapha, (il avait une lance du poids de trois cents sicles d’airain, et il était ceint d’une armure neuve), était sur le point de tuer David.

Trois cents sicles d’airain : environ 4,5 kg.

D’une armure neuve, littéralement : d’une neuve. Nous suppléons le mot armure.

17 Abisaï, fils de Tséruja, vint au secours de David ; il frappa le Philistin et le tua. Alors les gens de David lui firent serment, en disant : Tu ne sortiras plus avec nous pour combattre, et tu n’éteindras pas le flambeau d’Israël. 18 Et il y eut encore, après cela, un combat à Gob avec les Philistins. Alors Sibbécaï, le Husathite, tua Saph, qui était un des fils de Rapha.

Deuxième exploit.

Sibbécaï : chef de la huitième division des troupes de David (1 Chroniques 27.14).

19 Et il y eut encore un combat à Gob avec les Philistins ; et Elchanan, fils de Jaaré-Oréguim, de Bethléem, tua Goliath, de Gath, qui avait une lance dont le bois était comme une ensouple de tisserand.

Troisième exploit.

Gob : localité inconnue. Dans les Chroniques : Guézer, endroit qui était suffisamment connu (Josué 12.12, etc.).

Elchanan : probablement l’oncle de David mentionné 2 Samuel 23.24 et 1 Chroniques 11.26. Dans ces deux passages, il est désigné comme étant de Bethléem et cette circonstance peut avoir influé sur l’altération du texte dans ce qui va suivre.

Jaaré-Oréguim, littéralement : les forêts (la multitude) de tisserands. Plusieurs supposent que le mot oréguim a été introduit ici par erreur de la ligne suivante ; mais le pluriel construit jaaré exige un complément. Les Chroniques lisent Jaour (verset 5).

De Bethléem. Au lieu de Bethhallachmi (le Bethléémite) Goliath : le Bethléemite tua Goliath, les Chroniques lisent : Eth Lachmi achi Goliath : tua Lachmi, le frère de Goliath. Cette leçon parait préférable, puisqu’il peut difficilement y avoir eu à Gath deux géants du nom de Goliath. La nôtre paraît corrompue. Ce n’est pas la seule faute de texte que présente notre passage.

Ensouple semblable à celle de son frère (1 Samuel 17.7).

20 Et il y eut encore un combat à Gath. Il se trouvait là un homme de haute taille, qui avait six doigts aux mains et aux pieds, vingt-quatre en tout ; et lui aussi était issu de Rapha.

Quatrième exploit (20-21)

21 Et il outragea Israël ; et Jonathan, fils de Siméi, frère de David, le tua. 23 Ces quatre étaient issus de Rapha à Gath ; ils tombèrent par la main de David et par la main de ses serviteurs.