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1 Corinthiens 4
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de 1 Corinthiens 4

Gardez-vous des jugements qu’inspire l’orgueil !

Tout serviteur de Christ est un simple administrateur, dont il n’est requis qu’une chose, la fidélité (1, 2).

Qui en sera juge ? Non les hommes dont les jugements ont peu d’importance ; non pas même chaque homme sur sa propre fidélité ; mais le Seigneur seul. Que nul donc ne s’arroge le jugement avant la venue du Seigneur, car c’est lui qui mettra tout en lumière et rendra à chacun ce qui lui est dû (3-5).

D’où vient cet esprit de jugement ? De l’orgueil qui va au delà de ce qui est écrit, qui s’enfle en faveur de l’un contre l’autre, qui se glorifie des dons de Dieu comme s’il ne les avait pas gratuitement reçus (6, 7).

Contraste humiliant ! Déjà vous possédez toutes choses, même le règne promis à l’Église ; ah ! S’il en était ainsi, nous régnerions avec vous, tandis que nous sommes les derniers de tous, dévoués à la mort, en spectacle au monde (8, 9).

Bien plus : vous êtes prudents, forts, honorés et nous, fous, faibles, méprisés, soumis aux privations, aux outrages, aux travaux, aux injures, aux persécutions, aux calomnies, balayures du monde, rebut de tous (10-13) !

1 Qu’ainsi, on nous regarde comme des serviteurs de Christ, et des administrateurs des mystères de Dieu.

Gardez-vous des jugements qu’inspire l’orgueil ! (1-13)

La relation avec 1 Corinthiens 3, est, d’après M. Godet, la suivante : « Après avoir expliqué ce que les prédicateurs ne sont pas, afin d’en conclure qu’il ne faut pas se rendre dépendant d’eux, l’apôtre montre ce qu’ils sont, afin de les soustraire aux jugements téméraires des membres de l’Église. Il le fait d’abord en continuant à parler de lui et d’Apollos (nous ; comparez verset 6), puis il parle uniquement de lui-même » (moi, verset 3).

Dans l’antiquité, l’administrateur d’un bien était le plus souvent un esclave, que son maître établissait sur les autres esclaves pour diriger leur travail et leur distribuer leur nourriture (Luc 12.42) ; entièrement dépendant de son propriétaire, il n’avait ni intérêt personnel dans ses affaires, ni aucune puissance qui ne vint de lui ; telle est la position que prend l’apôtre dans l’administration des dons de Dieu ; ceux à qui il les communique auront affaire à son Maître et non à lui, raison de plus pour le reconnaître dans sa charge.

Les biens administrés par les serviteurs de Christ sont les mystères de Dieu, c’est-à-dire ses conseils pour la rédemption de son peuple, arrêtés et cachés dès avant la fondation du monde et révélés en Christ. Ces serviteurs doivent, selon la sagesse que Dieu leur donne, les administrer à chacun selon sa portée et ses besoins.

2 Ici, du reste, ce qui est requis dans les administrateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle.

Comparer Matthieu 25.14 et suivants ; Luc 12.42.

L’administrateur ne peut rien donner qui lui soit propre ; les dons, la sphère d’activité d’un serviteur de Christ ne sont pas de lui, mais du Maître.

La seule chose qui soit requise de lui, c’est la fidélité et le Seigneur seul en est juge. Pour autant que les hommes sont appelés à juger, ils doivent le faire d’après cette règle et non selon certains dons brillants du talent et de la science. Être trouvé fidèle, reporte toute la pensée sur le grand jour du jugement, qui seul manifestera cette fidélité ou elle existe véritablement (verset 5).

3 Pour moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous, ou par un jugement humain ; et je ne me juge point non plus moi-même.

Grec : « Par aucun jour humain ».

Le jour assigné pour un jugement se prend, dans les langues anciennes, pour le jugement lui-même ; de là cette expression si fréquente dans les Écritures : « le jour du Seigneur ».

Or, ici l’apôtre oppose à ce jour du Seigneur, qui sera la révélation de toute sa gloire et la manifestation définitive et sans appel des secrets des cœurs, un jour humain, qui n’est que le jugement faillible et souvent très faux des hommes sujets à l’erreur. Soit qu’ils approuvent ou qu’ils blâment, ce ne peut être là la grande affaire du serviteur de Christ ; et, bien qu’il doive tenir, comme le faisait l’apôtre lui-même (2 Corinthiens 4.2), à l’estime et à la confiance de ses frères, son regard se reporte au-delà, sur le jour de son Maître.

4 Car je ne me sens coupable de rien ; mais ce n’est pas par cela que je suis justifié ; celui qui me juge, c’est le Seigneur.

En disant qu’il ne se juge pas lui-même, l’apôtre ne se met pas en contradiction avec ses propres paroles (1 Corinthiens 11.31), où il recommande à tout chrétien de se juger ; mais il réserve, en dernière instance, le jugement du Seigneur, seul infaillible.

Ainsi, dans le cas actuel dont il parle, la fidélité dans son ministère, bien qu’il ne se sente coupable d’aucune faute spéciale (grec : « je ne suis conscient de rien », je n’ai rien sur la conscience), il remet pourtant à son Maître la décision suprême, se souvenant que le regard de Celui qui sonde les cœurs pénètre plus avant que le sien propre et que la loi sainte, d’après laquelle nous serons jugés, est bien plus spirituelle, bien plus étendue que ne le pense l’homme, dont la vue est souvent obscurcie par le péché.

Paul, qui enseigne si clairement à chaque page de ses écrits que l’homme est sauvé par grâce, n’entend nullement ici par ce mot, être justifié, une condition quelconque de son salut, mais, comme le prouvent versets 6 et 7, la mesure de louange et de blâme que le Seigneur aura à dispenser à chacun de ses serviteurs.

La conclusion qu’il tire (verset 5) est donc celle-ci : ne louez et ne blâmez aucun serviteur avant le temps, car, au grand jour, bien des choses paraîtront fort différentes de ce que nous aurons attendu. Admirable sagesse ! sérieux avertissement ! motif profond de réserve et d’humilité !

5 C’est pourquoi ne jugez rien avant le temps, jusqu’à ce que le Seigneur vienne, qui mettra en lumière les choses cachées dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs ; et alors la louange sera donnée à chacun de la part de Dieu.

Ce que le juste Juge mettra en lumière, c’est tout ce qui est caché encore dans les ténèbres du monde moral et spécialement les desseins des cœurs, leurs pensées, leurs volontés, les motifs secrets des actions, sur lesquels les hommes se trompent si souvent dans leurs jugements, soit qu’il s’agisse d’eux-mêmes ou des autres.

L’apôtre, avec une grande délicatesse, propre à faire réfléchir ses lecteurs, ne veut prévoir qu’un des résultats de ce jugement définitif, la louange, dont les Corinthiens étaient si prodigues pour certains chefs de parti : attendez que le Seigneur la donne à chacun et que nul n’oublie le blâme possible !

6 Or, frères, j’ai présenté ces choses comme les appliquant à moi et à Apollos, à cause de vous, afin que vous appreniez en nous à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit, et que vous ne vous enfliez point en faveur de l’un contre l’autre.

Grec : « J’ai transformé ces choses envers moi-même et Apollos », c’est-à-dire, j’ai présenté ces instructions de manière à nous les appliquer, sans pour cela perdre de vue tout homme que vous voudriez élever au milieu de vous comme chef de parti (1 Corinthiens 3.4 et suivants).

À cause de vous, pour votre bien.

Ostervald traduit, ou plutôt commente ainsi : « Au delà de ce que je viens de vous écrire ! » Il s’agit plutôt de toute l’Écriture, en général, surtout peut-être des passages cités plus haut (1 Corinthiens 3.18-20), ou de déclarations telles que Jérémie 9.23 et suivants.

C’est par la Parole de Dieu que tous doivent apprendre l’humiliante leçon que l’apôtre donne ici (versets 6 et 7). D’où procèdent, en effet, les jugements humains que l’apôtre vient de combattre ? De l’orgueil, soit dans le troupeau, soit dans les docteurs : « Que vous ne vous enfliez point l’un en faveur de l’un contre l’autre » (traduction littérale) :

Il s’agit des membres de l’Église qui s’engouaient d’un docteur pour en dénigrer un autre.
— Godet
7 Car qui est-ce qui te distingue ? Et qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi t’en glorifies-tu, comme si tu ne l’avais point reçu ?

Ces trois questions doivent fermer la bouche à quiconque est enflé d’orgueil : il est possible que tu sois distingué par divers dons ; mais tu les as tous reçus ; si donc tu t’en glorifies, tu offenses Dieu, le souverain Donateur.

8 Vous êtes déjà rassasiés, vous êtes déjà enrichis, vous avez commencé à régner sans nous ; et plût à Dieu que vous régnassiez, afin que nous régnassions aussi avec vous !

Y a-t-il là une ironie ? Les uns disent oui, les autres non. Si elle n’est pas dans les paroles, elle est certainement dans les choses (versets 9 et 10). Paul ne veut pas, à la vérité, dire le contraire de ce qu’il paraît dire, comme on le fait par l’ironie.

Les chrétiens de Corinthe avaient réellement été rassasiés, enrichis de biens, spirituels, rendus assez forts par l’Évangile pour régner sur le monde et le péché (1 Corinthiens 1.4-7).

Il faut remarquer la progression de ces trois termes : rassasiés, enrichis, régné.

Mais tout rassasiement, toute richesse de la grâce, qui ne réveille pas dans l’âme des besoins plus profonds, qui n’entretient pas en elle la faim, la soif, le sentiment de sa faiblesse, s’écoule, se dessèche et se tourne en véritable pauvreté. C’est ce qui était arrivé à plusieurs membres de l’Église de Corinthe, par une fausse confiance dans les dons éminents qu’ils avaient reçus.

De là les sérieux enseignements partout répandus dans l’Écriture : Matthieu 9.12 ; Luc 6.24 ; Luc 6.25 ; Jean 9.41 ; Apocalypse 3.17.

De là aussi ce vœu que l’apôtre exprime d’un cœur ému : Vous voulez régner sans nous, jouir, tandis que nous sommes dans les renoncements et les épreuves (versets 9-13) ; plût à Dieu que votre royauté fût la vraie, celle qui est promise à tout enfant de Dieu (Romains 8.17 ; 2 Timothée 2.12 ; Apocalypse 1.6), le triomphe final de l’Église sur tous ses ennemis ! Alors, nous aussi, délivrés de nos combats et de nos souffrances, nous régnerions avec vous !

Au lieu de cela l’apôtre se sent près de succomber sous la croix ; quelle humiliation pour ceux à qui il s’adresse !

9 Car j’estime que Dieu nous a exposés, nous, apôtres, comme les derniers des hommes, comme des gens dévoués à la mort ; car nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes.

La particule car motive le vœu qui précède et amène le contraste qui suit. Quant à la traduction de ce verset, il fallait rectifier celle d’Ostervald qui dit : « nous qui sommes les derniers des apôtres », pensant sans doute, comme Calvin, à Paul et Apollos et à leur tardive vocation à l’apostolat. Non, il s’agit ici de tous les apôtres et de leurs souffrances, par opposition aux Corinthiens qui voulaient régner.

Tout le mépris que le monde eut toujours pour l’Évangile, tout l’opprobre de la croix retombe en premier lieu sur les apôtres (verset 13). Paul va jusqu’à comparer cette position à celle de criminels voués à la mort et qui peuvent la rencontrer, en effet, partout où ils vont, ce qui était littéralement vrai au milieu de tant de dangers. Quel contraste avec la vie glorieuse et douce que s’étaient faite les Corinthiens !

C’est-à-dire, à tout l’univers ; semblables à ces condamnés dont on faisait un spectacle pour le peuple, soit par leur supplice, soit en les livrant aux bêtes féroces dans une arène, ou en les forçant d’y combattre jusqu’à la mort.

Remarquons ici l’admirable patience de l’apôtre, qui n’est ni ébranlé, ni abattu, quoiqu’il se voie ainsi traité par Dieu ; car il n’accuse pas de ses souffrances la méchanceté des hommes, mais il n’y voit que la volonté de Dieu, qui l’y a exposé.
— Calvin
10 Nous sommes fous à cause de Christ, mais vous, vous êtes prudents en Christ ; nous, faibles, et vous, forts ; vous dans l’honneur, et nous dans le mépris.

Ici encore l’ironie est dans le contraste des choses, sinon dans les paroles.

Les apôtres avaient franchement et complètement accepté devant tous la folie (1 Corinthiens 1.18 et suivants), l’apparente faiblesse et les mépris de la croix ; les Corinthiens, au contraire, pour la plupart exempts de souffrances, voulaient unir à l’Évangile la gloire d’une sagesse et d’une position brillante au sein du règne de Dieu.

Or, Paul veut les humilier par ce contraste et leur faire sentir combien ils devaient être moralement inférieurs à ces témoins qui avaient été purifiés au feu de telles épreuves, qui avaient ainsi une ressemblance de plus avec leur Maître et qui le suivaient dans la voie des douleurs (versets 11 et 13).

Une lâche peur de la souffrance et du sacrifice, la recherche du bien-être et de ce qui est grand aux yeux des hommes, seront toujours incompatibles avec l’esprit de l’Évangile. Combien est répandue, aujourd’hui encore, cette erreur des chrétiens de Corinthe !

Plusieurs, laissant la souffrance et les renoncements aux premiers âges de l’Église, pensent s’élever par un christianisme commode au niveau d’un siècle cultivé, posséder la considération des hommes, « jouir du monde et se servir de Dieu », uti Deo et frui mundo. Aug.

11 Jusqu’à cette heure nous souffrons et la faim et la soif, et nous sommes nus, et nous sommes souffletés, et nous sommes errants çà et là ; 12 et nous nous fatiguons en travaillant de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous endurons ; 13 calomniés, nous supplions ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu’à présent.

Ou nous exhortons, voulant sauver ceux-là mêmes qui nous calomnient et nous maltraitent. Accomplissement du précepte du Sauveur, impossible à l’homme naturel, Matthieu 5.44.

Voir un tableau plus complet encore des souffrances de l’apôtre, 2 Corinthiens 11.23 et suivants ; et sur le travail de ses mains 1 Corinthiens 9.6 et suivants ; 1 Thessaloniciens 2.9 ; Actes 20.33-35.

La première de ces énergiques expressions a bien, en grec, le sens que nous laissons ici dans la version ; mais l’usage lui avait donné une signification pire encore :

On désignait ainsi un homme tellement méchant, que l’on pensait que Dieu maudirait à cause de lui le pays et ses habitants. On s’imaginait donc qu’en le mettant à mort on avait ôté la malédiction et pacifié la terre. Tel était le prophète Jonas, lorsque ses compagnons de voyage le jetèrent à la mer. Ainsi le monde tenait les apôtres, les prédicateurs de l’Évangile, pour les plus odieux des hommes et pensait qu’en se défaisant d’eux tout irait bien, que toute malédiction et tout malheur serait ôté de la terre et qu’on aurait rendu service à Dieu. Jean 16.2
— Luther

Plus tard, lors des grandes persécutions, à chaque calamité survenant dans l’empire romain, le peuple, qui en attribuait la cause aux disciples du Galiléen, s’écriait aussitôt : Les chrétiens aux bêtes !

14 Ce n’est point pour vous faire honte que j’écris ces choses ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés.

Mon but n’est point de vous couvrir de confusion, vous qui êtes mes enfants bien-aimés, que j’ai engendrés à Christ par l’Évangile ; imitez-moi dans cette charité (14-16).

C’est dans ce sentiment que je vous ai envoyé mon bien-aimé Timothée, en attendant que j’aille moi-même vers vous et que je connaisse la puissance de ceux qui s’enflent d’orgueil et non seulement leurs paroles selon le principe du royaume de Dieu, qui est une force divine. Irai-je vers vous avec la sévérité de mon apostolat, ou avec la douceur de la charité ? (17-21).

Ces répréhensions procèdent d’un ardent amour

Si Paul avait cru devoir humilier les Corinthiens par le frappant contraste entre leur vie et celle des apôtres, cette honte n’était pas son dernier but ; il ne voulait pas les abaisser, les accabler de sa supériorité morale, mais, comme un père tendre qui travaille à l’éducation de ses enfants, il voulait les porter à la repentance et leur faire sentir combien était fausse la voie où les avaient engagés des maximes relâchées sur la vie chrétienne. C’est cette relation toute paternelle qui explique les paroles suivantes.

15 Car quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n’avez pourtant pas plusieurs pères ; car c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ par l’Évangile.

C’étaient ces autres maîtres (grec : « pédagogues », mot significatif Galates 3.24 ; Galates 4.2) qui avaient induit les Corinthiens dans l’erreur que combat ici l’apôtre.

Or, en leur rappelant que c’était lui qui les avait amenés, par l’Évangile, à la régénération et à la vie (1 Pierre 1.23 ; comparez, sur cette paternité spirituelle, Matthieu 23.9, note) ; en les exhortant à l’imiter, c’est-à-dire à le suivre dans les voies du renoncement et de la croix, il ne prétend point s’élever au-dessus de ce qu’est un simple instrument dans la main de Dieu : il ne contredit point ses humbles paroles (1 Corinthiens 3.7 ; 1 Corinthiens 3.22), mais il veut, en s’adressant à leur cœur avec tendresse, ramener à la vérité, à l’humilité, ceux qui s’en étaient écartés.

C’est par la même raison qu’il leur envoie son cher compagnon d’œuvre, Timothée (verset 17).

16 Je vous en prie donc : devenez mes imitateurs. 17 C’est pour, cela que je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur ; il vous fera ressouvenir de mes voies en Christ, de quelle manière j’enseigne partout dans toutes les Églises.

Les termes si tendres dans lesquels Paul parle de son disciple bien-aimé devaient recommander ce dernier auprès de l’Église.

Et comme il était trop jeune pour enseigner ou exhorter formellement, l’apôtre annonce délicatement qu’il fera ressouvenir quels ont été la conduite et les enseignements de Paul à Corinthe, comme dans toutes les Églises.

18 Or, quelques-uns se sont enflés d’orgueil, comme si je ne devais pas vous aller voir.

Les adversaires de l’apôtre, à Corinthe les chefs de partis (1 Corinthiens 1.12), répandaient le bruit qu’il craignait de paraître en personne au sein de cette Église : il est fort de loin, par ses lettres ; mais présent, il a conscience de sa faiblesse (2 Corinthiens 10.10 et suivants).

19 Mais j’irai bientôt vous voir, si le Seigneur le veut, et je connaîtrai quelle est, non la parole, mais la puissance de ceux qui sont enflés ; 20 car le règne de Dieu consiste, non en parole, mais en puissance.

L’apôtre connaîtra, recherchera, à sa venue, si cette puissance se trouve dans la vie des meneurs, ou s’il n’y a en eux que des paroles.

Le règne de Dieu est lui-même cette puissance ou cette force spirituelle, agissant dans une âme convertie du monde à Dieu et entrée, par la régénération, dans la communion des enfants de Dieu.

Le signe auquel tout homme qui a le discernement des esprits reconnaît si un autre homme est réellement dans cet état, ce n’est pas la facilité qu’il peut avoir de prononcer de beaux discours, ni ses prétentions à une sagesse profonde, ni la considération dont il jouit ; mais bien le renouvellement du cœur, la sainteté de la vie : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits ».

21 Que voulez-vous ? Que j’aille à vous avec la verge, ou avec amour et dans un esprit de douceur ?

Le Seigneur avait conféré à ses apôtres, fondateurs de son Église, l’autorité d’y admettre ou d’en exclure, selon le discernement que leur donnait l’Esprit.

Aller avec la verge à Corinthe, c’était, de la part de Paul, y paraître en juge sévère, qui pouvait excommunier les membres indignes du troupeau, quoiqu’il ne désirât rien plus que d’y venir avec amour et dans un esprit de douceur.

Ceci le conduit à parler de l’affaire de l’incestueux (1 Corinthiens 6), dans laquelle, quoique absent, il exerce réellement son autorité par l’excommunication.