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Nuage, nue, nuée
Dictionnaire Biblique Westphal

Ces trois mots ont à peu près le même sens et désignent des amas de vapeur d’eau qui se trouvent en suspension dans l’air. Ces amas peuvent être plus ou moins épais et par conséquent plus ou moins opaques. Leur couleur varie du blanc pur au noir ardoise selon leur épaisseur et leur éclairement. Dans certaines circonstances ils peuvent réfléchir les teintes vives du soleil couchant. Leur forme est quelconque et essentiellement variable : elle est due aux courants d’air dont ils subissent l’effet.

Les nuages sont un des ternies du cycle que poursuit sans trêve l’eau sur notre planète. L’eau (voir ce mot), dont le rôle vital ne saurait être exagéré, doit être distribuée sur toute la surface de la terre : les grands réservoirs naturels, mers et lacs, sont le siège d’évaporations intenses sous l’action de la chaleur solaire. Les brises emportent les vapeurs qui sont en suspension dans l’air qu’elles saturent. Cet air saturé de vapeur d’eau passe-t-il dans une zone plus froide de l’atmosphère, il subit une condensation qui donne naissance au brouillard ou nuage. Le brouillard n’est autre chose qu’un nuage au sein duquel on se trouve. L’un et l’autre sont composés de très fines gouttelettes d’eau (1/1000 de mm environ). Ces gouttelettes ne sont pas maintenues en l’air miraculeusement, elles subissent l’attraction de la pesanteur, mais leur extrême légèreté les rend plus sensibles aux courants d’air qu’à cette force : c’est pourquoi les nuages peuvent cheminer horizontalement ou même s’élever dans l’atmosphère.

Les nuages se forment donc par le passage de masses d’air saturées de vapeur d’eau, d’une région chaude dans une région froide. Inversement, les nuages peuvent se dissiper, c’est-à-dire subir, une nouvelle évaporation des gouttelettes d’eau, par le passage d’une région froide à une région plus chaude. La pression atmosphérique intervient aussi pour sa part dans ces phénomènes.

Les nuages sont à des hauteurs quelconques dans les airs : les nuages les plus courants varient entre 600 et 8 000 à 9 000 mètres d’altitude. Si la condensation devient trop forte au sein du nuage, les gouttelettes d’eau deviennent plus volumineuses, fusionnent entre elles et donnent la pluie. Bible. Les nuages, que la mythologie gréco-romaine associa souvent aux dieux et déesses, de l’Olympe, sont dans la Bible l’objet de nombreuses comparaisons : ils expriment le mystère (Psaumes 97.2 ; Job 3.5) et particulièrement celui de la création (Job 38.9) ; leurs lois sont impénétrables (Job 36.23 ; Job 37.16). Ils sont l’image des choses éloignées et inaccessibles (Psaumes 36.6 ; Psaumes 57.11 ; Psaumes 108.4 ; Ésaïe 14.14 ; Job 20.6 ; Siracide 35.20 et suivant), comme aussi des choses instables et changeantes, éphémères et transitoires (Job 7.9 ; Job 30.15 ; Sagesse 2.4). Les nuages fournissent encore de nombreuses figures poétiques dans la Bible. Ils servirent de vêtement à la mer lors de la création (Job 38.9), et ils ont une étroite relation avec la présence de. Jéhovah : les nuages clairs sont signes de sa présence et les nuages sombres servent à le cacher avec son mécontentement (Matthieu 17.5). C’est sur les nues que l’Éternel marche, dans les cieux, et dans les nues qu’il apparaît/ (Nombres 12.5 ; Psaumes 99.7 ; Psaumes 104.3 ; Ésaïe 19.1 ; Nahum 1.3 ; Deutéronome 33.26 ; Job 22.14 ; Exode 19.9 ; Lévitique 16.2) ; sa gloire est portée par les nuées (Exode 16.10, 2 Macchabées 2.8). Les nuages sont la robe des anges (Apocalypse 10.1) ; le Messie est aussi porté par les nuées du ciel (Daniel 7.13 ; Marc 13.26 ; Marc 14.62 ; Matthieu 24.30 ; Matthieu 26.64; Luc 21.27) et une nuée cacha le Seigneur aux yeux de ses disciples (Actes 1.9). D’après l’apôtre Paul, les saints seront enlevés dans une nuée (1 Thessaloniciens 4.17). Les Israélites turent conduits par Dieu, qui faisait marcher devant eux une colonne de nuée et de feu (Exode 13.21 ; Exode 14.19 ; Deutéronome 31.15 ; Néhémie 9.12 ; Sagesse 19.7).

Les nuages sont considérés comme les outres des cieux qui conservent l’eau eh sécurité (Job 26.8 ; Job 38.37) ; Dieu attire à lui les gouttes d’eau, les réduit en vapeur et forme la pluie que les nuages laissent tomber (Job 36.27 ; Job 37.11 ; Siracide 35.26). Les nuages sont censés distiller la rosée (voir ce mot ; Proverbes 3.20).

L’observation des nuages pour en tirer des présages (néphélomancie) est une pratique païenne interdite (2 Rois 21.5 ; 2 Chroniques 33.5). H. L.

Nuit  

Numérisation : Yves Petrakian