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Désert
Dictionnaire Biblique Westphal Bost Calmet

On appelle désert tout lieu inculte et inhabité. Il y en a plusieurs espèces. Certains grands déserts sont sablonneux ; le vent y amasse des dunes qui leur donnent l’aspect d’une vaste mer de sable. Mais il ne faut pas croire que tous les déserts soient ainsi sablonneux : tout dépend de leur origine géologique. Le Sahara est un désert de sable, mais l’absence d’eau ou la nature rocheuse d’un pays peuvent faire de véritables déserts. Dans le Midi de la France, les landes, les causses, la Crau de Provence et les garrigues languedociennes peuvent être considérés comme des déserts, bien qu’ils soient de nature fort différente. Les steppes de la Russie, les pampas et les savanes de l’Amérique sont également des déserts. Cependant l’aspect des déserts varie beaucoup selon leur nature ; les plus désolés sont certainement les déserts de sable, brûlés par le soleil, complètement privés d’eau et où toute végétation a disparu.

La Bible emploie cinq expressions différentes pour désigner le désert selon son degré d’aridité. L’une représente les contrées, incultes sans doute, mais non sans végétation, où il est possible de pousser le bétail pour le faire paître (Luc 15.4). Ce désert-là est souvent mentionné dans l’Ancien Testament. On y rencontre pélicans (Psaumes 102.7), ânes sauvages (Job 24.6 ; Jérémie 2.24), autruches (Lamentations 4.3), chacals (Malachie 1.3). Il est ordinairement inhabité, mais des tribus nomades peuvent le parcourir (Josué 15.61 et suivant, Ésaïe 42.11) et même y former des colonies.

Un autre mot représente le désert inculte, aride et sec, analogue aux steppes. D’autres mots enfin désignent des contrées non seulement incultes, mais stériles et désolées : l’un de ces mots est appliqué au chaos (Genèse 1.2).

Il est mentionné 16 déserts différents dans l’Ancien Testament. Le désert avait pour les Israélites une grande importance : il isolait la Palestine à l’est et au sud, et, à la porte même de plusieurs villes, il s’étendait dans toute son aridité. Les Israélites conservaient le souvenir de quarante ans passés dans les déserts qui séparent la Palestine de l’Égypte (Exode 13.18 ; Deutéronome 29.5 ; Actes 13.18) ; les allusions à cette marche au désert sont fréquentes (Néhémie 9.10 ; Néhémie 9.21, Psaumes, Jérémie 2.6 ; Jérémie 31.2 ; Ézéchiel 20.10-21 ; Osée 13.5 ; Amos 5.25 ; Jean 6.31 ; Actes 7.30 ; Actes 13.18 ; Hébreux 3.8).

Le désert, dans la Bible, symbolise souvent l’aridité ou la stérilité (Exode 23.29 ; Job 24.5 ; Ésaïe 40.3 ; Ésaïe 42.11 ; Jérémie 25.11). Ésaïe dit : « Sion est un désert » (Ésaïe 64.9) et l’Éternel, par Jérémie, demande : « Ai-je été pour Israël un désert ? » (Jérémie 2.31). La délivrance et le salut sont exprimés poétiquement par la fertilisation du désert (Psaumes 107.35 ; Ésaïe 32.15 ; Ésaïe 35.1 ; Ésaïe 35.6 ; Ésaïe 41.19 ; Ésaïe 51.3, etc.).

Dans le Nouveau Testament le désert représente le plus souvent la solitude des contrées inhabitées (Matthieu 4.1 ; Matthieu 24.26; Luc 3.2 ; Luc 5.16 ; Luc 8.29 ; Luc 15.4 ; Jean 11.54, etc., etc.). C’est dans ces régions désertiques (le désert de Juda) qu’habitait Jean-Baptiste (Luc 1.80 ; Matthieu 11.7) et c’est là aussi que le Sauveur connut, au début de son ministère, la tentation de la gloire de ce monde (Marc 1.12 ; Matthieu 4.1; Luc 4.1). Jésus aimait à se retirer dans la solitude du désert pour se recueillir et pour prier (Luc 5.16 ; Jean 11.54). H. L.


Numérisation : Yves Petrakian