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Sédécias
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Sédécias (1)

Autrement Mathanias, dernier roi de Juda, avant la captivité de Babylone. Il était fils de Josias, et oncle de Jéchonias. [dit aussi Joachin et Chonias], son prédécesseur dans le royaume (2 Rois 14.17-18). Nabuchodonosor, après avoir pris Jérusalem sur Jéchonias, transporta ce roi à Babylone, ses femmes, ses enfants, ses officiers, et ce qu’il y avait de meilleurs ouvriers dans Juda, et établit en sa place son oncle Mathanias, dont il changea le nom en celui de Sédécias, et lui fit promettre avec serment qu’il lui demeurerait fidèle (2 Chroniques 26.13 Ézéchiel 17.13-18). Il avait vingt et un ans lorsqu’il commença à régner dans Jérusalem et il y régna onze, ans. Sa mère s’appelait Amithal, fille de Jérémie de Lobna. Il fit le mal devant le Seigneur et commit les mêmes crimes que Joakim (2 Rois 24.18-20 2 Chroniques 26.11-13). Il ne se mit point en peine des menaces que lui fit le prophète Jérémie, qui lui parlait de la part du Seigneur, et il endurcit son cœur, au lieu de se convertir à Dieu. Les princes du peuple et les habitants de Jérusalem imitèrent son impiété, s’abandonnèrent à toutes les abominations des Gentils et profanèrent le temple de Dieu. Ce qui irrita tellement le Seigneur, qu’il résolut de les perdre sans ressource.

Sédécias, la première année de son règne (Jérémie 19.1-23), envoya à Babylone Elasan, fils de Saphan, et Gamarias, fils d’Helcias, apparemment pour y porter les tributs à Nabuchodonosor. Jérémie chargea ces envoyés d’une lettre pour les Juifs captifs à Babylone. Quatre ans après (Jérémie 51.54-59) ; (Baruch 1.1) (Jérémie 32.12), Sédécias y alla lui-même, ou du moins il y envoya ; car le texte hébreu peut recevoir ces deux sens (Voyez ci-devant l’article de Saratas). Le principal objet de cette députation, était de demander à Nabuchodonosor qu’il lui plût de rendre les vases sacrés du temple (Baruch 1.8). Enfin la neuvième année de son règne (2 Rois 25.1-3), il se révolta contre Nabuchodonosor. C’était une année sabbatique, et le peuple mit ses esclaves en liberté, suivant la loi (Exode 21.2 Deutéronome 15.1-2,12 Jérémie 34.8-10). Le roi Nabuchodonosor marcha contre Sédécias et prit toutes les villes fortes du pays, à l’exception de Lachis, d’Azéca et de Jérusalem.

Il mit le siège devant Jérusalem le dixième jour du dixième mois de l’année sainte, qui répond au mois, ou plutôt à la lune de janvier. Quelque temps après, Pharaon Ephrée ou Hophra, roi d’Égypte, entra en campagne, pour venir au secours de Sédécias (Jérémie 37.3-10). Nabuchodonosor, quitta le siège de Jérusalem, alla à sa rencontre, le battit et le contraignit de retourneren Égypte, puis revint au siège de Jérusalem [Voyez Pharaons]. Cependant ceux de Jérusalem, se croyant déjà, délivrés de la crainte de ce prince, reprirent, leurs esclaves qu’ils avaient mis en liberté, ce qui leur attira de grands reproches et de grandes menaces de la part, de Jérémie (Jérémie 34.11-22). Pendant le siège, le roi Sédécias consulta souvent ce prophète, qui lui conseilla toujours de se rendre, et lui annonça les derniers malheurs, s’il persistait dans sa rébellion (Jérémie 37.3-10) : Mais ce malheureux prince n’eut jamais la force de prendre ni d’exécuter de bonnes résolutions. Enfin la onzième année de Sédécias.(2 Rois 25.2-4 Jérémie 32.4-7), le neuvième jour du quatrième mois, qui revient au mois de juillet, la ville de Jérusalem fut prise. Sédécias et tous ses gens se sauvèrent pendant la nuit ; mais les troupes chaldéennes le poursuivirent, et l’atteignirent dans la plaine de Jéricho.

Il fut pris et mené à Nabuchodonosor qui était alors à Réblata, ville de Syrie. Le roi de Chaldée, lui ayant reproché sa perfidie et son infidélité, fit tuer en sa présence tous ses enfants, puis lui fit crever les yeux [Voyez le Calendrier des Juifs, au 6 de mars-chevan],

(2 Rois 25.2-4 Jérémie 39.2-3) et l’ayant chargé de chaînes d’airain, il ordonna qu’on le menât à Babylone (2 Rois 25.4-7 Jérémie 32.4-7). Ainsi, on vit l’accomplissement de deux prophéties qui paraissaient contraires : l’une de Jérémie, qui disait que Sédécias verrait et ne verrait pas de ses yeux le roi Nabuchodonosor (Jérémie 32.4-5 ; 34.3) ; et l’autre d’Ézéchiel (Ézéchiel 12.13), qui portait qu’il ne verrait point Babylone, quoiqu’il y dût mourir. Ou ne sait pas l’année de sa mort. Les rabbins disent qu’il mourut de déplaisir. Ayant été appelé à un Festin que Nabuchodonosor donnait à ses amis, on y enivra Sédécias, et, dans son ivresse, il fit plusieurs mouvements et plusieurs actions très-indignes de sa naissance et de l’état où il était ; ce qui lui causa, disent-ils, une telle douleur qu’il en mourut. Mais ces traditions ne sont pas d’une grande autorité, et les savants conviennent qu’elles portent faussement le nom de saint Jérôme. Jérémie (Jérémie 34.4-5) lui avait promis qu’il mourrait, en paix, qu’on brûlerait son corps, comme on avait accoutumé de brûler ceux des rois de Juda, et qu’on ferait son deuil en disant : Hélas, mon Seigneur

Les rabbins, disent qu’aux obsèques de Sedécias, on, disait : Hélas ! il est mort le roi. Sédécias qui a bu la lie de tous les âges ; c’est-à-dire ; qui a souffert, la peine qu’avaient méritée tous ses prédécesseurs. Ils disent aussi qu’il s’enfuit de Jérusalem par un chemin souterrain, qui allait depuis le palais du roi jusqu’aux campagnes de Jéricho mais qu’une biche l’ayant suivi au dehors, faisant autant de chemin sur la terre, que le roi en faisait par dessous, les Chaldéens s’étant mis à suivre la biche, trouvèrent, sans y penser, Sédécias qui sortait de son chemin souterrain. Josèphe raconte que Sédécias, pour sauver la ville et le temple, avait choisi un exil et une captivité volontaires ; mais c’est déguiser la vérité. La fuite de Sédécias n’est point une chose qu’il ait choisie volontairement pour sauver sa patrie ; mais il aurait pu la sauver en suivant les conseils de Jérémie et en se soumettant de bonne foi aux Chaldéens. Il régna onze ans à Jérusalem ; après lui, le royaume de Juda fut entièrement supprimé.

Sédécias (2)

Second fils du roi Joakim (1 Chroniques 3.16).

Sédécias (3)

Fils de Chanana, et faux prophète de Samarie. Un jour que le roi Achab était avec Josaphat, roi de Juda, près de la porte de Samarie (1 Rois 23.11-24), délibérant sur la guerre qu’ils voulaient faire contre la ville de Ramoth en Galaad, Sédécias, fils de Chanana, se mit sur la tête des cornes de fer, et dit à Achab, roi d’Israël : Voici ; ce que dit le Seigneur : Vous battrez et vous jetterez au vent la Syrie avec ces cornes. Mais le prophète Michée, fils de Jemla, étant venu et prédisant tout le contraire, Sédécias, fils de Chanana, s’approcha de lui, et lui frappant le visage, lui dit : Est-ce que le Saint-Esprit m’a abandonné pour vous parler ? Alors Michée lui répondit : Vous le verrez vous-même, lorsque vous serez, obligé de, vous sauver de chambre en chambre pour vous cacher. On ne dit point ce qui arriva de Sédécias ; mais toutes les prophéties de Michée se trouvèrent vérifiées. Voyez son article.

Sédécias (4)

Fils de Maasias, faux prophète qui fut toujours contraire à Jérémie (Jérémie 29.21-22). Un jour Jérémie prononça contre lui et contre Achab, fils de Chelia, cette terrible prophétie : Voici ce que dit le Seigneur à Achab, fils de Cholia, et à Sédécias, fils de Haasias, qui vous prophétisent le mensonge, parlant faussement en mon nom : Je les livrerai, entre les mains de Nabuchodonosor, roi de Babylone et il les fera mourir à vos yeux, et ils seront comme une formule de malédiction aux captifs de Juda qui sont à Babylone ; et on dira : Puissiez-vous devenir comme Achab et comme Sédécias, que le roi de Babylone a fait frire dans une poêle, parce qu’ils ont fait une folie dans Israël ; et qu’ils ont commis l’adultère avec les femmes de leurs amis. C’est tout ce que l’Écriture nous apprend de ces deux faux prophètes. Les rabbins, suivis de quelques commentateurs : croient qu’ils sont les mêmes que ceux qui attentèrent à la chasteté de Susanne, et dont l’imposture fut découverte par Daniel. Mais ce sentiment n’est nullement probable. Les calomniateurs de Susanne ne furent pas brûlés dans une poêle d’huile brûlante.

Sédécias (5)

Fils d’Hananias, et un des grands de la cour du roi Joakim (Jérémie 36.12).

Sédécias (6)

Un des principaux Juifs au temps de Néhémie, et un de ceux qui signérent le renouvellement de l’alliance avec le Seigneur (Néhémie 10.1).

Sédécias (7)

Fils de Sédéï et père de Maasias, bisaïeul de Baruch (Baruc 1.1)