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Racine
Dictionnaire Biblique Westphal Calmet

Pour les fonctions des racines (cf. Sagesse 7.20), et pour divers textes caractéristiques, voir Plante. Dans les passages qu’il nous reste à citer ici, l’hébreu chôrèch et le grec rhiza sont pris dans un sens figuré (à part Job 30.4). Le tableau du croyant comparé à l’arbre fertile dans Jérémie 17.8 ajoute à celui du Psaume 1 la mention de ses racines ; même mention pour le cèdre sans rival, emblème de l’Assyrie (Ézéchiel 31.7). En de telles images, les racines étendues représentent la vigueur, la permanence et les promesses d’avenir d’une personne ou d’un peuple (Osée 14.5 ; 2 Rois 19.30) =(Ésaïe 37.31 ; Job 8.17 ; Psaumes 80.10) ; la souche ébranchée mais dont les racines sont respectées est destinée à reprendre vie (Daniel 4.15 ; Daniel 4.23 ; Daniel 4.26), Aussi les annonces de châtiment total impliquent-elles des racines desséchées ou pourries (Ésaïe 5.24 ; Ézéchiel 17.5 ; Ézéchiel 17.10 ; Job 18.16 ; Marc 11.20), ou bien une destruction portée jusqu’aux racines (Amos 2.9 ; Malachie 4.1 ; Job 31.12 Siracide 10.16, Matthieu 3.10), quand ce n’est pas le déracinement proprement dit (Psaumes 52.7, Sag. 4.4, Matthieu 15.13 ; Jude 1.12), trop facile et contre-indiqué quand il s’agit d’arracher l’ivraie dans le blé en herbe (Matthieu 13.29), difficile quand il s’agit d’un arbre que Dieu peut faire reprendre vie ailleurs, fût-ce dans la mer (Luc 17.6). Si l’image de l’arbre s’applique aux générations successives, les racines deviennent l’équivalent de la race, de la postérité : celle du serpent (Ésaïe 14.29), des impurs (Siracide 40.15 ; Siracide 40.23-25), des méchants (Jérémie 12.2), celle d’un roi du Midi (Daniel 11.7), celles des prudents ou des coupables (Sagesse 3.15 et suivant), celle de David (Apocalypse 5.5 ; Apocalypse 22.16). Dans ces deux derniers textes, nos versions disent : rejeton (voir ce mot), comme ailleurs où l’original parle bien de racine (Ésaïe 11.10 ; Ésaïe 53.2 ; Siracide 3.9 ; Siracide 47.22 ; 1 Macchabées 1.10 etc.). Une inscription d’Antiochus Ier (vers 50 avant Jésus-Christ) exprime l’idée inverse, celle des ancêtres : « Les Perses et les Grecs, racine de ma très heureuse famille ». C’est que la racine peut aussi servir de terme concret pour la notion abstraite de cause (ex., Deutéronome 29.18, cité par Hébreux 12.15 d’après LXX), d’origine (Siracide 1.6 ; Siracide 1.20), de principe (Sagesse 15.3). Pour revenir à des sens concrets, la poésie hébraïque peut attribuer aussi des racines soit à la mer : ses profondeurs, soit aux montagnes : leurs fondements, soit aux pieds : leurs plantes [et non leurs pas] (Job 36.30 ; Job 28.9 ; Job 13.27). Enfin, plusieurs métaphores évoquent quelque influence extérieure s’exerçant par la racine dans un sens ou dans un autre : la plante du mal prenant racine en l’homme ( Siracide 3.28), la sagesse prenant racine en Israël (Siracide 24.12), le chrétien étant enraciné dans l’amour (Éphésiens 3.18), en Jésus-Christ (Colossiens 2.7).


Numérisation : Yves Petrakian