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Cains
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Ou Cainites. Certains hérétiques qui parurent au second siècle de l’Église, et qui croyaient que Caïn avait été produit par une vertu plus puissante et plus élevée que n’était celle qui avait produit Abel ; que, pour cette raison, Caïn avait prévalu à Abel. Sur ce même principe, ils rendaient de grands honneurs et portaient un grand respect à toutes les personnes qui sont le plus décriées dans l’Écriture, comme les habitants de Sodome, Coré, Dathan et Abiron, et en particulier au traître Judas, lequel, sachant que la mort de Jésus-Christ sauverait les hommes, l’avait livré à ses ennemis pour le faire mourir, malgré certaines puissances ennemies de notre bonheur, qui voulaient l’en empêcher. Les caïnites avaient ramassé ce qu’il y avait de plus honteux et de plus sale dans l’hérésie des gnostiques et des autres hérétiques de ce temps-là. On peut voir saint Épiphane, hérésie 38 ; Tertull., De Prcescriptionibus, chapitre 47, etc.

Les Orientaux tiennent que les enfants de Seth, qui étaient les enfants de Dieu et les fidèles d’avant le déluge, eurent plusieurs guerres à soutenir contre les enfants de Caïn, nommés dans l’Écriture les enfants des hommes. Ils ajoutent que Caiumaras, premier roi de l’Orient, selon les Persans, servit beaucoup les enfants de Seth, aussi bien que son général nommé Dudasch.

On vit, dans les premiers siècles de l’Église, une secte d’hérésie nommée caïniens ou caïnites, ainsi nommés de Caïn, qu’ils regardaient comme leur chef et leur père. C’était une branche de gnostiques, qui tenaient des erreurs monstrueuses : ils soutenaient que Caïn, Ésaü, Loth, Judas le traître, ceux de Sodome, tous ceux enfin dont les livres saints parlent avec horreur et dont ils rapportent les actions impies, étaient nés d’une vertu céleste très-puissante ; qu’Abel, au contraire, et les autres justes, étaient produits par une vertu plus faible. Les exemples de ces scélérats et les livres qu’ils leur attribuaient, les autorisaient à commettre les actions les plus honteuses et les plus excessives débauches. [Voyez le Dictionnaire des Hérésies, par Pluquet].