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Temple
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Bost

Maison de Dieu, sanctuaire, tabernacle du Seigneur, palais du Très-Haut, etc. Ces termes sont ordinairement synonymes dans l’Écriture, quoique dans la rigueur ils signifient des choses assez différentes ; car le sanctuaire n’est qu’une partie du tabernacle ou du temple, et le nom de temple ne convient pas au tabernacle ni celui de tabernacle au temple. Enfin, quoique les Hébreux n’aient point eu proprement de temple avant Salomon, ils ne laissent pas quelquefois de se servir du nom de temple pour désigner le tabernacle ; comme au contraire ils emploient quelquefois le nom de tabernacle du Seigneur pour désigner le temple bâti par Salomon.

Depuis que le Seigneur eut révélé à David que Jérusalem était le lieu qu’il s’était choisi pour y établir sa demeure, ce prince pieux ne songea plus qu’aux moyens d’exécuter le dessein qu’il avait conçu de préparer au Seigneur un temple digne de sa majesté. Il s’en ouvrit à Nathan (2 Samuel 7 ; 1 Chroniques 17 ; 1 Chroniques 22.8-10), et lui témoigna qu’il était honteux de demeurer dans une maison de cèdre pendant que l’arche du Seigneur était encore dans une tente de peaux. Mais le Seigneur ne jugea pas à propos que David accomplît ce dessein, qui était si louable ; il lui fit dire, par le prophète que nous vinons de nommer, que cet honneur était réservé à Salomon, son fils et son successeur, qui devait être un prince pacifique, et que pour lui, il avait trop versé de sang dans les différentes guerres qu’il avait faites. Ainsi Dieu se contenta de la bonne volonté de David, et David s’appliqua à amasser l’or, l’argent, le fer et l’airain, et les autres choses nécessaires pour l’exécution de cette entreprise.

Salomon jeta les fondements du temple l’an du monde 2992, avant Jésus-Christ 1008, avant l’ère vulgaire 1012, et il fut achevé (1 Rois 1 ; 1 Rois 7 ;2 Chroniques 5 ; 2 Chroniques 6) l’an du monde 3000, et dédié en 3001, avant Jésus-Christ 999, avant l’ère vulgaire 1003. Le lieu qu’on choisit pour placer ce célèbre édifice fut un coteau du mont Sion nommé Moria. Son entrée était du côté de l’orient, et la partie la plus sainte du temple regardait l’occident. L’auteur du 1er livre des Rois et du second des Paralipomènes s’est principalement attaché à nous décrire le temple proprement dit, c’est-à-dire le sanctuaire, le saint, et les appartements qui leur étaient joints comme aussi les vases, les instruments et les ornements du temple, sans nous apprendre presque aucun détail des parvis, qui faisaient toutefois une des principales parties de cet auguste édifice. Mais Ézéchiel y a suppléé par le plan exact qu’il nous en a tracé. Il faut pourtant avouer que le temple décrit par Ézéchiel ne fut jamais rétabli, depuis la captivité de Babylone, suivant le modèle et les mesures que ce prophète en avait donnés. Mais comme les mesures qu’il marque pour le saint et le sanctuaire sont à très-peu de chose près les mêmes que celles du temple de Salomon, et que ce prophète, qui était prêtre, avait vu le premier temple, il est à présumer que la description qu’il nous donne du temple de Jérusalem est la même que celle du temple de Salomon.

La plate-forme sur laquelle était bâti le temple avait en carré six cents coudées (Ézéchiel 45.2), ou mille vingt-cinq pieds de roi. Cet espace était environné d’une muraille haute de six coudées, et large d’autant. Au delà de cette muraille était le parvis des gentils, large de cinquante coudées. Après cela on voyait un grand mur qui environnait tout le parvis d’Israël. Ce mur avait cinq cents coudées en carré. Le parvis d’Israël avait cent coudées en carré, et tout autour il était environné de galeries magnifiques, soutenues par deux ou trois rangs de colonnes. Il avait quatre portes, l’une à l’orient, l’autre au couchant, la troisième au septentrion, et ta quatrième au midi. Elles étaient toutes d’une même forme et de même grandeur ; et on y montait par sept marches. Le parvis était pavé de marbre de différentes couleurs, et n’avait aucune toiture ; mais le peuple pouvait se retirer sous les galeries qui régnaient tout autour.

Le parvis des prêtres était placé au milieu du parvis du peuple. C’était un carré parfait, ayant cent coudées en tout sens. Il était environné par dehors d’une grande muraille de cent coudées en carré ; et au dedans c’étaient des galeries couvertes, et des appartements tout autour. Ces appartements étaient pour le logement des prêtres, et pour serrer les provisions nécessaires à l’usage du temple. Il n’y avait que trois portes, à l’orient, au septentrion et au midi, et on y montait par des escaliers de huit marches. Devant, et vis-à-vis de la porte du parvis des prêtres, était placée dans le parvis d’Israël la tribune du roi, qui était une estrade magnifique où le prince se mettait quand il venait au temple. Au dedans du parvis des prêtres, et vis-à-vis de la même porte orientale, était l’autel des holocaustes, de douze coudées en carré, selon Ézéchiel (Ézéchiel 43.12-13), ou de dix coudées de haut, et vingt de large, selon (1 Chroniques 4.1). On y montait par un escalier du côté de l’orient.

Au delà, et au couchant de l’autel des holocaustes, était le temple proprement dit, c’est-à-dire le sanctuaire, le saint et le vestibule. Le vestibule avait vingt coudées de large, sur dix de long. Sa porte était de quatorze coudées de large. Le saint avait quarante coudées de long, sur vingt de large. C’est là où étaient le chandelier d’or, la table des pains de proposition, et l’autel d’or sur lequel on offrait le parfum. Le sanctuaire avait vingt coudées en carré. Il n’y avait dans le sanctuaire que l’arche d’alliance, qui renfermait les tables de la loi. Le grand prêtre y entrait une fois l’année, et nul autre que lui n’avait droit d’y entrer. Salomon avait enrichi le dedans de ce lieu saint par des palmiers en relief et des chérubins de bois, couverts de lames d’or ; et, en général, tout le sanctuaire était orné, et comme incrusté de lames d’or.

Autour du saint et du sanctuaire régnaient trois étages de chambres, au nombre de trente-trois. Ézéchiel ne leur donne que quatre coudées de large ; mais le 1er des Rois (1 Rois 6.4-5), donne cinq coudées au premier étage, six au second, et sept au troisième. Mais on distinguera mieux tout cela, en jetant les yeux sur la carte ci-jointe, et sur la description par renvoi qui y est jointe. [Voyez l’Atlas du Cours complet d’Écriture sainte]. D’ailleurs nous avons parlé en particulier de la plupart des parties du temple, dans leurs articles particuliers, qu’on peut consulter.

Explications et preuves

du plan du temple de Salomon, selon d’auteur.

La coudée hébraïque était de vingt pouces et, 44/89, mesure de Paris c’est-à-dire vingt pouces et presque demi,

AAAA. Première enceinte, ou mur de six cents coudées, c’est-à-dire de mille vingt-cinq pieds de roi en longueur de ses quatre côtés (Ézéchiel 45.2). Haut de six coudées, ou dix pieds trois pouces, et large d’autant (Ézéchiel 40.5).

BBBB. Parvis des gentils, ou première cour, large de cinquante coudées, ou de quatre-vingt-cinq pieds cinq pouces (Ézéchiel 45.2).

CCCC. Mur extérieur du parvis d’Israël, ou enceinte de cinq cents coudées en carré, c’est-à-dire de huit cent cinquante-quatre pieds et deux pouces. Ce mur pouvait être haut de trente coudées, depuis la première retraite, que nous prenons du niveau de la porte.

DDDD. Parvis d’Israël, de cent coudées, ou cent soixante et dix pieds dix pouces de large (Ézéchiel 40.19).

EEEE. Mur extérieur, ou enceinte du parvis des prêtres, de deux cents coudées, ou trois cent quarante et an pieds huit pouces en carré ; nous lui, donnons trente coudées, ou cinquante et un pieds trois pouces de haut.

FFF. Parvis des prêtres, de cent coudées, ou cent septante pieds dix pouces en carré (Ézéchiel 40.47 ; 41.14, 15).

G. Sanctuaire, de vingt coudées en carré, ou trente-quatre pieds deux pouces (1 Rois 6.2 ; Ézéchiel 41.4).

H. Saint, de quarante coudées de long sur vingt de large, c’est-à-dire soixante-huit pieds quatre pouces de long, sur trente-quatre pieds deux pouces de large (Ézéchiel 41.2 1 Rois 6.2).

I. Vestibule, de vingt coudées de large sur dix (ou onze, selon Ézéchiel) de long ; c’est-à-dire trente-quatre pieds deux pouces de long sur dix-sept pieds un pouce de large (Ézéchiel 40.48-49). Sa porte de quatorze coudées de large (Ézéchiel 40.48 1 Rois 6.3).

K. Autel des holocaustes de douze coudées, ou vingt pieds et demi en carré, selon Ezéch (Ézéchiel 43.12-13) et suivants, ou de dix coudées de haut, et de vingt de large ; c’est-à-dire dix-sept pieds un pouce de haut, et trente-quatre pieds deux pouces de large, selon (2 Chroniques 4.1).

LL. Mur de séparation qui environnait l’autel des holocaustes. L’Écriture n’en marque pas les dimensions. Il était à vingt-coudées des édifices du parvis des prétres, et cinq coudées du temple (Ézéchiel 41.9-10). Josèphe lui donne trois coudées de haut. Antiquités judaïques lib. 8 c. 2 pages 262.

MMMMMMMM. Portes du parvis d’Israël et du parvis des prêtres, ayant toutes les, mêmes dimensions. Voyez (Ézéchiel 41.1-36). Chacun des vestibules avait cinquante coudées de long, c’est-à-dire quatre-vingt-cinq pieds et cinq pouces, autant que la profondeur des ailes (Ézéchiel 40.15) ; et vingt-cinq coudées, ou quarante-deux pieds huit pouces et demi de large dans œuvre, et soixante coudées de haut, c’est-à-dire cent deux pieds six pouces (Ézéchiel 40.14). Aux deux côtés du vestibule y avait trois chambres, chacune de six coudées en carré (Ézéchiel 40.6), et des séparations entre ces trois chambres, de cinq coudées d’épaisseur (Ézéchiel 40.6).

NNNN. Galeries autour du parvis d’Israêl. Voyez (Ézéchiel 60). Nous y mettons trente colonnes sur deux cents coudées de long, par proportion avec le nombre des colonnes, données pour cent coudées de long (1 Rois 7.1-4)., au parvis du palais de Salomon.

00000000. Chambres ou appartements autour du parvis d’Israël : il y en avait trente aux deux côtés de la porte, ou quinze de chaque côté. Voyez Ézéchiel (Ézéchiel 40.17).

PPPP. Cuisines du temple de quarante coudées, ou soixante-huit pieds quatre pouces de long, sur trente coudées, ou cinquante et un pieds trois pouces de large (Ézéchiel 45.21-24).

Q. Porte septentrionale du parvis des prêtres, où l’on préparait les victimes, et où l’on égorgeait les animaux pour les sacrifices (Ézéchiel 40.38-39).

RRRR. Galeries autour du parvis des prêtres (Ézéchiel 42.3).

SSSSSSSS. Appartements qui règnent sur le parvis des prêtres. L’aile qui était au midi de là porte orientale était pour les prêtres occupés à la garde du temple (Ézéchiel 40.45). L’aile qui était au nord de la même porte, et le retour vers la porte septentrionale était destinée pour les chantres (Ézéchiel 40.44). L’aile qui était à l’orient de la porte méridionale était pour les prêtres occupés au service de l’autel (Ézéchiel 40.46). Les ailes qui étaient au couchant de la porte septentrionale et de la porte méridionale comprenaient les salles où les prêtres mangeaient (Ézéchiel 63.13).

TTTT. Cuisines du parvis des prêtres, où l’on cuisait les viandes sanctifiées et offertes pour le péché, longues de quarante coudées, ou soixante-huit pieds quatre pouces, et larges de trente coudées, ou cinquante et un pieds cinq pouces (Ézéchiel 46.20, il ne parle que de celle du nord).

VVVV. Escaliers qui conduisent au parvis du peuple. Il y avait sept marches à chaque escalier (Ézéchiel 40.22-26).

XXX. Escaliers qui conduisent au parvis des prêtres. Ils étaient de huit marches chacun (Ézéchiel 40.31-34, Ézéchiel 40.37).

Y. Escalier qui conduit au vestibule du temple. Il était de huit marches (Ézéchiel 40.49).

ZZZZ. Escaliers pour monter aux chambres et aux appartements des prêtres.

aaa. Chambres autour du temple au nombre de trente-trois. Ézéchiel leur donne quatre coudées de large (Ézéchiel 41.5), Mais le 1er livre des Rois (1 Rois 6.5), leur donne cinq coudées au premier étage, six au second et sept au troisième.

bb. Escalier à vis pour aller dans les chambres autour du temple (Ézéchiel 41.7-1 Rois 6.8).

c. Degrés de l’autel des holocaustes, tournés du côté de l’orient (Ézéchiel 43.15-16).

Dddd. Tables de marbre qui étaient dans le portique de la porte septentrionale du parvis des prêtres, où l’on égorgeait les victimes, où on les dépouillait, ou on les coupait, etc. Ces tables avaient une coudée et demie en carré (Ézéchiel 40.38-41).

Les grands murs du temple sont tous épais de six coudées, ou de dix pieds trois pouces ; c’est-à-dire, le mur qui forme la première enceinte, le mur du parvis d’Israël, le mur du parvis des prêtres et les murs du temple. Mais le mur extérieur des trente-trois chambres qui étaient autour du saint et du sanctuaire n’avaient que cinq coudées de large et quinze de haut, c’est-à-dire huit pieds six pouces et demi de haut, et vingt-cinq pieds sept pouces et demi d’épaisseur. Voyez (Ézéchiel 41.9-12).

Toutes les portes des deux parvis, tant d’Israël que des prêtres, ont les mêmes dimensions. Le mur où est l’ouverture a six coudées, ou dix pieds trois pouces d’épaisseur.La porte a huit coudées, ou treize pieds huit pouces de large, et l’embrasure de la porte est d’une coudée ; la porte a treize coudées, ou vingt-deux pieds deux pouces et demi de haut. Voyez (Ézéchiel 40.9-11).

La porte occidentale du temple n’est pas marquée dans Ézéchiel, parce que, selon le plan qu’il dressait, le palais des rois ne devait plus être près du temple, et par conséquent la porte occidentale, qui était celle par où le roi entrait ordinairement, ne devait plus subsister. Mais sa disposition ne fut pas suivie : il y eut, depuis le retour de Babylone, des portes au temple du côté de l’occident, selon Josèphe, et avant la captivité, la porte occidentale subsistait certainement, comme il paraît par (Ézéchiel 43.8 ; 2 Samuel 10.12 ; 11.6 ; 16.18 ; 23.11 ; et 1 Chroniques 9.24 ; 26.16-18).

La porte du vestibule du saint était de-quatorze coudées de large, ou vingt-trois pieds onze pouces (Ézéchiel 40.48 ; 1 Rois 6.3).

La porte du saint, de dix coudées ou dix-sept pieds un pouce de large (Ézéchiel 41.1-2).

La porte du sanctuaire était de six coudées de large, ou de dix pieds trois pouces. Le mur de séparation n’avait que deux coudées (Ézéchiel 41.1-3).

La porte orientale du parvis des prêtres devait demeurer fermée toute la semaine, et ne devait s’ouvrir que le jour du sabbat, suivant Ézéchiel. C’est là ou le roi avait sa tribune (Ézéchiel 44.2-3, 4 ; 46.1-2) et suivants

Nous ne donnons aux appartements qui régnaient autour du parvis d’Israël que deux étages. Mais les appartements qui étaient autour du parvis des prêtres, avaient trois étages (Ézéchiel 42.3-6). Il y avait aussi une autre différence entre le bâtiment du parvis des prêtres et celui du parvis d’Israël, c’est que les murs du premier étaient bâtis avec du bois entremêlé avec la pierre (1 Rois 6.36). Salomon fit bâtir le parvis intérieur de trois rangs de pierres polies et d’un rang de bois de cèdre. Ce qui ne se remarque pas dans la structure du parvis extérieur ou du peuple.

Dans l’Ancien Testament nous ne trouvons pas le nom de parvis des gentils ; on ne nous parle que de deux parvis : des prêtres, et l’autre du peuple : l’un, nommé extérieur, et l’autre intérieur. Mais il est certain que la première cour, que nous avons nommée parvis des gentils, subsistait.

L’Écriture ne nous marque en aucun endroit la hauteur des ailes ou appartements qui régnaient autour des deux parvis. Nous les avons fixés à trente coudées parce que l’édifice du temple n’en avait pas davantage, non plus que le palais de Salomon (1 Rois 7.2).

Après avoir donné la description du temple de Salomon, selon notre sentiment, avec les preuves tirées de l’Écriture ; il ne sera pas hors de propos de faire ici quelques réflexions sur les magnifiques descriptions qu’en ont faites Villalpande et M. Prideaux.

Remarques sur la description du temple de Jérusalem, par Villalpande.

Le père Jean-Baptiste Villalpande, jésuite espagnol, qui mourut le 22 de mai 1638, et qui fut employé par le roi d’Espagne à travailler sur la description du temple et de la ville de Jérusalem, s’est acquis par cet ouvrage, imprimé en trois volumes in-folio, une gloire immortelle. Ce qu’il a fait sur ce sujet a été regardé jusqu’ici comme la chose la plus achevée que nous ayons en ce genre. Comme il était très-habile architecte, il s’est trouvé plus en état d’y réussir que le commun des interprètes de l’Écriture qui n’ont point cette qualité, et qui, pour l’ordinaire, sont très-peu versés dans l’architecture.

Toutefois il y a de fort habiles gens qui croient que ce savant homme, rempli des grandes idées qu’il avait de architecture des Grecs et des Romains, et trop prévenu en faveur du temple de Salomon dont Dieu même avait donné le modèle à David, et qui avait été conduit et ordonné par Salomon, le plus sage, le plus riche et le plus éclairé de tous les rois, s’était imaginé qu’il ne pouvait le donner ni trop beau ni trop grand, ni trop superbe, et avait épuisé toutes ses recherches et ses plus grandes idées pour décrire un temple tout le plus magnifique qu’il a pu.

Il y a mis plusieurs embellissements qui ne sont pas exprimés dans le texte sacré, mais qui devaient y être selon les règles de l’architecture, que l’on a supposé que Salomon n’avait pu ignorer : comme si le goût de l’architecture était le même chez tous les peuples et dans tous les siècles, et comme si Salomon, si longtemps avant les premiers architectes de la Grèce, avait dû suivre les règles qu’ils ont données depuis. De plus, Villalpande a multiplié les cours et les portiques, et pour trois cours qui sont exprimées dans l’Écriture, il en a marqué jusqu’à onze dans son plan ; savoir : le parvis des gentils ou le parvis extérieur, le grand parvis ou le parvis d’Israël, et outre cela neuf cours toutes environnées de portiques ou de colonnades.

Cette multitude de cours n’est fondée que sur les versets 3 et 6 du chapitre 42 d’Ezéchie !, où le prophète dit que l’ange lui montra dans le parvis extérieur du temple un portique joint à un triple portique ; comme si cela signifiait trois portiques de front, au lieu qu’il ne signifie que trois rangs de colonnes, ou trois galeries, ou, si l’on veut, trois étages. Comparez Ézéchiel, ajoutez que l’étendue du terrain, qui était sur la croupe du mont Moria, ne pouvait suffire à tant de vastes édifices.

Villalpande suppose que tous les parvis étaient environnés de trois rangs de colonnes, et que sur ces colonnes il y avait trois étages de chambres, ce qui ne me parait nullement fondé dans l’Écriture ; car le passage du prophète Ézéchiel (Ézéchiel 42.3-6), ne le dit point clairement : il porte à la lettre que chaque parvis avait trois galeries par-dessous, et par le haut trois rangs, dont celui du milieu était une galerie ouverte qui servait de dégagement aux chambres qui étaient des deux côtés ; mais il est fort douteux qu’il y ait eu trois étages sur les colonnades ou sur les portiques : les Orientaux ne bâtissent pas d’ordinaire ainsi plusieurs étages les uns sur les autres ; et ceux-ci auraient dû être d’une hauteur bien extraordinaire.

Ce qu’il dit des pavés de porphyre et des murs bâtis de marbre de Pares est assez peu vraisemblable ; en tout cas il n’est pas marqué dans l’Écriture, quoiqu’il n’y ait rien en tout cela qui ne soit fort au-dessous de la majesté d’un lieu si saint et de la richesse de Salomon ; mais on ne cherche pas ici ce qui est le plus beau, le plus riche, le plus convenable ; on cherche ce qui est le plus vrai et le plus conforme au texte sacré.

Réflexions sur le temple de Jérusalem, suivant le système de M. Prideaux.

On peut dire en général que le système de M. Prideaux, tiré des livres des rabbins, est très-commode en ce qu’il donne des explications assez plausibles de tout ce qui est dit dans l’Écriture louchant les diverses parties du temple et touchant leurs différents usages. On y trouve tout ce qui est indiqué dans l’Évangile, la belle porte, le portiquede Salomon, les troncs du temple où l’on jetait ses offrandes, le gazophylacium ou la trésorerie ; enfin ceux qui ont dressé ce plan uni pourvu à tout ; il n’y a qu’une chose, mais qui est essentielle, qui y manque c’est que les auteurs du Talmud et les autres rabbins n’ont pas prouvé et ne prouveront jamais leurs suppositions, ni par l’Écriture ni par des auteurs qui aient vu le temple, ou qui aient consulté ceux qui l’avaient vu : car ni les Talmudistes ni les rabbins ne sont ni d’une antiquité ni d’une autorité suffisante à nous persuader, quand il est question d’une chose de fait dont ils n’ont pas été témoins, ni eux ni ceux dont ils rapportent le témoignage, je veux dire leurs pères ou leurs aïeux ; le Talmud de Jérusalem n’a été composé au plus tôt qu’environ 300 ans après la ruine du temple, celui de Babylone est encore de cent ans plus nouveau que celui de Jérusalem. Les rabbins les plus célèbres dont nous ayons les écrits n’ont vécu que depuis le onzième ou douzième siècle de Jésus-Christ. Nous savons très-certainement qu’ils sont très-peu versés dans l’étude de l’antiquité, et qu’ils n’ont aucun monument ancien hors les livres sacrés et Josèphe, qui puissent les instruire de la véritable forme du temple. Comment donc pourraient-ils nous apprendre tant de particularités différentes de ce qu’en disent l’Écriture et Josèphe ?

Si les rabbins se contentaient de nous décrire le temple tel qu’il était lorsque les Romains le détruisirent on pourrait tâcher ou de les coqçilier avec Josèphe, ce que je crois impossible, ou dire qu’ils ont eu quelque tradition ou quelque écrit secret plus fidèle et plus exact que Josèphe. Mais de vouloir que le temple qu’ils nous décrivent, soit lo même que celui de Salomon ou d’Ézéchiel, c’est ce qui est absolument insoutenable.

Ce qu’ils disent de la cour des femmes, par exemple, ne se prouve par aucun endroit de l’Écriture. Le Chel, c’est-à-dire le mur qui séparait le parvis des gentils de celui disrael, n’était pas au dedans, mais au dehors du temple. Les colonnes Jachin et Booz ne se voyaient pas dans le second temple. Il est très-incertain si le voile qui se rompit à la mort de notre Sauveur est celui qui séparait le saint du sanctuaire. Il est bien plus vraisemblable que c’est celui qui distinguait le saint du vestibule. La largeur du vestibule du temple de Salomon n’excédait pas la largeur du même temple. Et où trouvera-t-on que ce fut sur une des ailes du temple que le diable mit Notre-Seigneur ? (Matthieu 4.5). Comment prouvera-t-on l’existence de toutes ces portes tant occidentales que méridionales du temple et de tant de petits appartements, dont on marque jusqu’aux usages les plus précis ?

Je ne prétends pas décrier ici le travail de M. Prideaux ; mais je soutiens que la plupart des choses marquées dans le plan du temple qu’il a donné sont très-peu certaines, que les auteurs juifs qu’il a suivis, sont des guides peu assurés dans cette matière et que pour connaître l’ancien temple de Salomon faut s’en tenir au texte des livres des Rois et d’Ézéchiel, et qu’à l’égard de celui d’Hérode, détruit par les Romains, on doit s’en rapporter uniquement à Josèphe.

Explication du plan du temple de Jérusalem, suivant l’idée de M. Prideaux.

AAAA. L’enceinte extérieure du temple qui renfermait un carré, dont le tour était de 2000 coudées, et le côté de 500. C’était une muraille de 25 coudées par le dedans ; et c’était là la hauteur de toutes les autres murailles du temple, hormis celle du Chel. La coudée était d’un pied et demi.

B. La porte orientale, appelée autrement, la porte de Shasham.

CC. Boutiques où l’on vendait le vin, l’huile, le sel, la farine : et les autres choses qu’on employait dans les sacrifices. Il y avait des chambres par-dessus, des deux côtés.

D. La porte septentrionale, nommée Tédi.

EE. Appartements hauts et bas des portiers de chaque côté. Entre cette porte et le coin oriental, sur une pointe de la montagne qui avançait un peu, était la forteresse Antonia, appelée autrefois Baris ; où les Romains entretenaient une garnison pour tenir le temple en respect. De là vient que le commandant était appelé le capitaine du temple (Luc 22.52 ; Actes 4.1). C’était un carré de deux stades de tour, assez proche de la muraille du temple, et il y avait une communication par un escalier qui aboutissait par le bas dans des galeries du coin du nord-ouest. Ce fut par là que descendirent les soldats qui apaisèrent le tumulte à l’occasion de saint Paul (Actes 21.32), et ce fut de là aussi que saint Paul fit le discours dont parle le verset 40.

FF. Les deux portes méridionales, nommées les Portes de Huldah.

GGGG. Appartements des portiers des deux côtés.

H. La porte Shallecheth, ou de Coponius, à l’occident.

I. La porte de Parbor, du même côté.

KKKK. Appartements des portiers.

LL. Les deux portes Asuppim, du même côté d’occident.

MMMM. Appartements de ces deux portes, où était le trésor du temple. Le côté de ces portes était de 15 coudées et la hauteur de 30. L’Ouverture de 10 de large et de 20 de haut. Toutes les portes du temple par dedans et par dehors avaient ces mêmes dimensions.

N. Le portique ou la galerie couverte qui faisait le tour du temple. Du côté méridional on l’appelait le portique du Roi. Aussi était-il là bien plus spacieux car il avait trois allées, dont celle du milieu avait 42 coudées et demie de large et 50 de hauteur ; les deux autres n’en avaient que 15 de large et 25 de haut, et ces dernières dimensions étaient celles de tous les autres de cette cour. Celui de l’orient s’appelait le porche de Salomon, parce qu’il était bâti sur la grande terrasse que Salomon avait élevée dans l’enfoncement de la vallée, qui avait 400 coudées de profondeur. C’était le seul ouvrage de Salomon qui restât au temple du temps de Notre-Seigneur. Ce nom lui est donné dans (Jean 10.23 Actes 3.11). 

O. La cour extérieure du temple, ou le parvis qu’on appelait aussi la cour des Gentils.

P. L’enceinte extérieure des cours intérieures. C’était un beau mur de trois coudées de haut, dans l’enclos duquel il n’était permis à aucun, gentil d’entrer, non plus qu’à ceux qui s’étaient souillés auprès d’un mort.

Q. La muraille qui renfermait la seconde cour du temple.

R. L’espace entre cette dernière muraille et l’enceinte extérieure de cette cour. Il était de dix coudées, et c’est ce qu’on nommait le Chel.

S. Le perron de l’orient par où l’on montait de la cour des gentils dans le Chel. Il avait 14 marches, chacune de 9 pouces de haut.

T. Le perron du Chel, qui montait à la cour des femmes, de 5 marches de 9 pouces, chacune.

V. La porte qui entrait dans la cour des femmes à l’orient. Elle s’appelait la Belle (Actes 3.2), à cause de sa magnificence et de sa beauté.

WW. Deux autres portes qui entraient dans la cour des femmes, l’une au sud et l’autre au nord.

X. La cour des Femmes, ainsi nommée, parce qu’il était permis aux femmes d’y entrer pour assister au service divin, et non pas plus loin. C’était un carré de 135 coudées.

YYY. Portiques, de trois côtés de la cour des femmes, au-dessus desquels il Y avait des galeries pour les femmes.

ZZ. Deux chambres souterraines sous la cour d’Israël où les musiciens mettaient leurs instruments.

1 2 3 4. Quatre petites cours qui flanquaient les quatre coins de celle des femmes. C’étaient des carrés longs de 40 coudées sur 30 de large.

1. Où les nazaréens s’acquittaient de leurs vœux.

2. Où les prêtres qui avaient quelque tare ôtaient la vermoulure du bois avant qu’on s’en servit.

3. Où se faisait la purification des lépreux.

4. On l’on serrait l’huile et le vin pour l’autel dans des caves bâties tout autour en dedans.

5. Les troncs ou caisses du trésor du temple, où notre Sauveur vit mettre à la veuve ses deux petites pièces de monnaie, pendant qu’il était assis sur les bancs sous le portique ; car il y en avait dans tous ceux du temple tout le long de la muraille en dedans, aussi bien que dans cette cour. Et c’est de quelque endroit près de ces troncs qu’il faut entendre ce qui est dit dans saint Jean (Jean 8.20), que Notre-Seigneur prêchait dans la Trésorerie.

6. Le perron en demi-cercle qui riinntait de la cour des femmes à la grande porte d’airain. Il avait 17 marches.

7. La grande porte d’airain, ou la porte Nicanor. C’était le grand portail de la dernière cour dans laquelle étaient le temple et l’autel. Cette cour représentait le tabernacle, et renfermait ce qu’on appelait proprement le sanctuaire. Elle avait 135 coudées de large, et 187 de long.

8. La muraille qui séparait le sanctuaire de la cour des femmes.

9. La place du sanctuaire qu’on appelait proprement la cour d’Israël. Car c’était là que se tenaient ce qu’on appelait les résidenciaires, qui représentaient dans le culte public tout le corps du peuple d’Israël. Enfin c’était là aussi que venaient tous les autres Israélites, quand ils avaient quelque sacrifice à offrir. Car, pour le simple culte sans offrande particulière, c’était dans la cour des femmes qu’on se tenait ; les hommes sur la place, et les femmes dans les galeries. Cette cour contenait d’abord à l’entrée, qui était du côté de l’orient, un double portique ; et aux côtés du septentrion et du midi un seulement, ou une seule allée.

10. La place qu’on appelait proprement la cour des Prêtres. Elle contenait la seconde allée du portique double qu’on vient de voir. Les lutrins des musiciens formaient un rang de deux coudées sous ce porche, tout joignant la cour. Le reste était la place où se tenaient pendant le service les prêtres qui n’officiaient pas alors.

11. La tribune où se plaçait le roi, près d’une des colonnes (1 Chroniques 6.13)

12. Escaliers des chambres, d’au-dessus de la porte Nicanor : celui da la droite allait à la garde-robe où l’on serrait les habits des prêtres, l’autre à la chambre on l’on mettait les gâteaux pour l’offrande continuelle du matin et du soir que faisait le souverain sacrificateur.

13. La salle nommée Gazeth, où s’assemblait le sanhédrin. Une partie de cette salle était dans le sanctuaire, et l’autre partie dehors. C’était dans celle de dehors qu’ils se plaçaient.

14. La salle de la Fontaine. C’était de la fontaine de cette salle que se puisait l’eau dont on se servait dans le temple.

15. Trois portes du sanctuaire du côté du midi. La première et la plus, proche de la salle de la Fontaine s’appelait par cette, raison la porte de la Fontaine, au-dessus de laquelle était la chambre d’Abtinez, où se préparait l’encens. La seconde était la porte des Premiers-Nés, et la troisième, celle des Allumeurs.

16. La chambre au bois, où l’on mettait le bois pour l’autel, après qu’on en avait ôté la vermoulure. Au-dessus de cette chambre était celle du souverain sacrificateur, nommée Paredrin, où se tenait le conseil du temple, dont il était président.

17. Salle d’un corps de garde de lévites.

18. Une des chambres de la trésorerie.

19. La salle a feu commun où était la grande garde des lévites.

20. La salle à feu commun où était la grande garde des prêtres.

21. Une pierre au milieu de cette salle, sous laquelle on mettait tous les soirs les clefs du temple.

22. Cabinet où on mettait les agneaux pour le sacrifice continuel du matin et du soir.

23. Le bain où les prêtres se lavaient quand ils avaient quelque souillure.

24. Le cabinet où se faisait le pain de proposition.

25. Le cabinet où les Machabées mirent les pierres de l’autel souillé par Antiochus.

26. Trois portes du sanctuaire du côté du nord. Lamentations 1re et la plus orientale s’appelait Nitzots, ou du Chant ; la 2° la porte des Femmes ; et la 3° la porte du Corban.

27. La chambre ou l’on gardait le sel pour l’usage de l’autel.

28. Chambre où se mettaient les peaux des victimes.

29. Chambre où se lavaient les entrailles des victimes.

30. Autre corps de garde des lévites, au-dessus duquel il y en avait aussi un pour les prêtres.

31. La chambre où était séquestré pendant sept jours le prêtre qui devait brûler la vache rousse.

32. Boucles auxquelles on attachait les victimes pour les tuer.

33. Huit poteaux auxquels on pendait les victimes pour les écorcher.

34. Tables de marbre sur lesquelles on découpait les victimes.

35. L’autel des holocaustes, dont le carré par le haut était de 24 coudées le côté, et par le bas de 32.

36. Le talus qui montait à l’autel, de 32 coudées.

37. Les tables de marbre sur lesquelles on mettait les pièces de la victime, qui étaient prêtes à être mises sur l’autel.

38. La mer d’airain.

39. Le perron du porche : Il avait 12 marches.

40. L’entrée du porche. Elle avait 20 coudées de large, et 40 de haut.

A. Les deux colonnes, Jachin et Booz, des deux côtés de l’entrée.

B. Le porche, de onze coudées dt large, et de 60 de long.

C. Les chambres où l’on serrait les instruments qui servaient pour les victimes.

D. La muraille extérieure du porche.

E. La muraille intérieure du porche.

F. La porte qui entrait du porche dans le lieu saint.

g. Le guichet par où passait le prêtre pour entrer et défaire les barres par dedans, et ouvrir la porte le matin, et la refermer, et les remettre le soir, et ressortir.

h. Le lieu saint. Il avait 20 coudées de large, et 40 de long. C’était là qu’étaient les trois pièces qui suivent, i, k et I.

i. Le chandelier d’or à sept lampes.

k. La table des pains de proposition.

I. L’autel des parfums.

m. Le lieu très-saint. C’était un carré de 20 coudées, où étaient les trois pièces suivantes, n, o, p.

n. L’arche d’alliance.

o. Les deux chérubins, de dix coudées de haut, le visage en dedans, et les ailes étendues l’une vers l’autre par-dessus l’arche, et jusqu’à la muraille des deux côtés.

p. Le voile du temple, qui séparait le lieu saint, et le lieu très-saint. Il se déchira du haut en bas à la mort de Notre-Seigneur.

q. Les chambres du trésor des deux côtés et au fond du temple : elles avaient trois étages, et on y serrait les dîmes.

r. Les passages qui allaient à ces chambres.

s. Les galeries au-devant des chambres.

t. Les escaliers pour monter à celles du haut.

u. Escaliers pour montera.ux appartements du haut du porche et du temple.

xx. Les ailes du temple.

La longueur du temple proprement dit, en y comprenant l’épaisseur des murs, était de cent coudées. La largeur du temple avec les deux ailes, cent coudées ; sans les ailes, 70. La hauteur du temple, 100 coudées ; celle des ailes, 120. Ce fut sur une de ces ailes que le diable mit Notre-Seigneur (Matthieu 4.5).

Depuis la consécration du temple faite en 3001 par Salomon, cet édifice a souffert un grand nombre de révolutions, qu’il est bon de marquer ici.

En l’an du monde 3033, avant Jésus-Christ, 967, avant l’ère vulgaire 971, Sésac, roi d’Égypte, ayant déclaré la guerre à Roboam, roi de Juda, prit Jérusalem, et enleva les trésors du temple (1 Rois 14).

En 3146, Joas, roi de Juda, fit ramasser de l’argent pour travailler aux réparations du temple (2 Rois 12.4-5 2 Chroniques 24.7-9) ; et on commença à y travailler sérieusement, en 3148, avant Jésus-Christ 852, avant l’ère vulgaire 856.

Achaz, roi de Juda, ayant appelé à son secours Téglatphalassar, roi d’Assyrie, contre les rois d’Israël et de Damas, qui lui faisaient la guerre, dépouilla le temple du Seigneur de ses richesses pour les donner à ce roi étranger (2 Chroniques 28.21-22) ; et après cela il profana ce saint lieu en y plaçant un autel pareil à celui qu’il avait vu étant à Damas, et en faisant ôter l’autel d’airain que Salomon avait fait faire (2 Rois 16.10-12). Il fit aussi ôter ta mer d’airain de dessus les bœufs d’airain qui la portaient, et les bassins d’airain qui étaient dans le parvis de dessus leurs bases ou leur socles, et la tribune ou prie Dieu du roi, qui était d’airain fit ôter tout cela, de peur que le roi d’Assyrie ne les enlevât. Il n’en demeura pas là ; il porta son impiété (2 Chroniques 28.24-25) jusqu’à immoler aux dieux étrangers, et à ériger des autels profanes dans tous les coins de rues de Jérusalem. Il pilla le temple du Seigneur, brisa les vases sacrés, et ferma enfin la maison de Dieu. Cela arriva depuis l’an 3264, avant Jésus-Christ 736, avant l’ère vulgaire 740, jusqu’à sa mort arrivée en 3278, avant Jésus-Christ 722, avant l’ère vulgaire 726.

Ézéchias, fils et successeur d’Achaz, ouvrit et répara les portes du temple que son père avait fermées et dépouillées de leurs ornements (2 Chroniques 29.3). Il y rétablit le culte et les sacrifices, et fit refaire des vases sacrés en la place de ceux qu’Achaz avait pillés et brisés. Mais la quatorzième année de son règne (2 Rois 18.15-16), Sennachérib, roi d’Assyrie, étant venu avec une armée sur les terres de Juda, Ézéchias fut obligé de prendre toutes les richesses du temple, et même les lames d’or qu’il avait mises lui-même sur les portes du temple, pour les donner au roi d’Assyrie. Mais après le retour de Sennachérib dans son pays, on ne doute pas qu’Ézéchias n’ait rétabli toutes choses dans leur premier état.

Manassé, fils et successeur d’Ézéchias, profana le temple du Seigneur en érigeant des autels à toute la milice du ciel, jusque dans les parvis de la maison du Seigneur (2 Rois 21.4-7 2 Chroniques 33.5-7) ; il y plaça les idoles et les adora. Dieu le livra entre les mains du roi de Babylone (2 Chroniques 33.11-13), qui l’emmena, chargé de chaînes, au delà de l’Euphrate. Il reconnut son péché ; et étant revenu dans ses États, il répara les profanations qu’il avait faites dans le temple du Seigneur : il en ôta les idoles, détruisit les autels profanes et rétablit l’autel des holocaustes, sur lequel il fit offrir des sacrifices.

Josias, roi de Juda, travailla de tout son pouvoir à rétablir les édifices du temple (2 Rois 22.4-6 2 Chroniques 34.8-10), qui avaient été ou négligés ou démolis par les rois de Juda, ses prédécesseurs. Il ordonna aussi aux prêtres et aux lévites de remettre l’arche du Seigneur dans le sanctuaire en sa place ordinaire, et leur dit qu’ils ne la portassent plus désormais de place en place, comme ils avaient fait durant les règnes des rois impies ses prédécesseurs (2 Chroniques 35.3).

Nabuchodonosor enleva une partie des vases sacrés du temple du Seigneur, et les mit dans le temple de son dieu, en Babylone, sous le règne de Joakim, roi de Juda (2 Chroniques 26.6-7) ; il en emporta encore d’autres sous le régne de Jéchonias (2 Chroniques 36.10). Enfin il prit la ville de Jérusalem et ruina le temple de fond en comble, la onzième année de Sédécias (2 Rois 25.1-3 2 Chroniques 36.18-19), du monde 3416, avant Jésus-Christ 584, avant l’ère vulgaire 588.

Le temple demeura enseveli sous ses ruines pendant l’espace de cinquante-deux ans, jusqu’à la première année de Cyrus à Babylone, du monde 3468, avant Jésus-Christ 532, avant l’ère vulgaire 536. Alors Cyrus permit aux Juifs de s’en retourner à Jérusalem et d’y rebâtir le temple du Seigneur (Esdras 1.1-3). L’année suivante on jeta les fondements du second temple (Esdras 3.8) ; mais à peine y travailla-t-on un an, que Cyrus ou ses officiers, gagnés par les ennemis des Juifs, firent défense de continuer cet ouvrage (Esdras 4.5). Après la mort de Cyrus et de Cambyse, on leur fit de nouvelles défenses, de la part du mage qui régnait depuis la mort de Cambyse et que l’Écriture appelle Artaxerxès (Esdras 4.4-7,17,18). Enfin ces défenses furent levées sous le règne de Darius, fils d’Hystaspe (Esdras 5.1 ; 6.1-14), et le temple fut achevé et dédié quatre ans après (Esdras 6.15-18), en l’an du monde 3489, avant Jésus-Christ 511, avant l’ère vulgaire 515, vingt ans après le retour de la captivité.

Le temple fut profané par l’ordre d’Antiochus Épiphane, l’an du monde 3837. Les sacrifices ordinaires y furent interrompus, et l’idole de Jupiter Olympien fut placée sur l’autel (1 Machabées 1.62). Il demeura en cet état pendant trois ans. Judas Machabée le purifia, et y rétablit les sacrifices et le culte du Seigneur (1 Machabées 4.36), l’an du monde 3840, avant Jésus-Christ 160, avant l’ère vulgaire 164.

Hérode le Grand entreprit de rebâtir tout à neuf le temple de Jérusalem, l’an 18 de son règne, du monde 3986, et il commença à en jeter les fondements l’an du monde 3987, et quarante-six ans avant la première Pâque de Jésus-Christ, comme les Juifs le marquent en disant à Jésus-Christ (Jean 2.20) : On a été quarante-six ans à bâtir ce temple, et vous dites que vous le rebâtirez en trois jours ? Ce n’est pas à dire qu’Hérode ait mis quarante-six ans à le faire : Josèphe assure qu’il l’acheva en neuf ans et demi. Mais depuis ce prince on n’avait pas cessé d’y faire quelques nouveaux ouvrages ; et le même Josèphe dit que l’on continua à y travailler jusqu’au commencement de la guerre des Juifs.

Le temple bâti par Hérode ne subsista qu’environ soixante-dix-sept ans, ayant été détruit l’an du monde 4013, de Jésus-Christ 73, de l’ère vulgaire 70. Il fut commencé par Hérode en 3987, achevé en 3996, brûlé et détruit par les Romains en 4073.

Le temple d’Hérode était assez différent de celui de Salomon et de celui qui fut rebâti par Zorobabel après la captivité. Voici la description que Josèphe, qui l’avait vu, nous en a laissée :

Le temple proprement dit n’avait que soixante coudées de haut et autant de large ; mais il y avait, des deux côtés de la face, comme deux bras ou deux épaulements qui s’avançaient de vingt coudées de chaque côté : ce qui donnait en tout à la face cent coudées de large, autant que de hauteur. Les pierres qui furent employées à ce bâtiment étaient blanches et dures, longues de vingt-cinq coudées, hautes de huit et larges de douze.

La face de ce superbe bâtiment ressemblait à un palais royal. Les deux extrémités de chaque face étaient plus basses que le milieu ; et ce milieu était si élevé, que ceux qui se trouvaient vis-à-vis du temple ou qui y venaient de loin le pouvaient voir, quoiqu’ils en fussent éloignés de plusieurs stades. Les portes étaient presque de la hauteur du temple ; et du haut de la porte pendaient des voiles ou des tapisseries de diverses couleurs, embellies de fleurs de pourpre. Aux deux côtés de la porte étaient deux colonnes dont les corniches étaient ornées de branches de vigne d’or, qui pendaient avec leurs grappes et leurs raisins, si bien travaillés, que l’art ne cédait point à la nature. Hérode fit faire autour du temple des galeries très-larges et très-élevées, qui répondaient à la magnificence du reste et surpassaient en beauté toutes celles qu’on avait vues auparavant.

Le temple était bâti sur une montagne, fort rude, et à peine y avait-il au commencement, sur son sommet, assez de plain pour la place du temple et de l’autel : le reste était penchant et escarpé. Mais quand le roi Salomon le bâtit, il fit élever un mur du côté de l’orient, pour soutenir les terres de cette partie ; et après qu’on eut comblé ce côté-là, il y fit construire un des portiques. Il n’y avait alors que cette face qui fût revêtue ; mais, dans la suite des temps, le peuple ayant travaillé pour élargir cet espace, et le sommet de la montagne se trouvant de beaucoup accru, ils rompirent le mur qui était du côté du septentrion et enfermèrent un second espace aussi grand que celui que contenait au commencement tout le contour du temple. Enfin ce travail fut, contre toute espérance, poussé si avant, que l’on environna d’un triple mur toute la montagne. Mais pour achever ces travaux il fallut des siècles entiers ; et on y employa tous les trésors sacrés, que la dévotion des peuples avait apportés dans le temple de toutes les provinces du monde. Dans quelques endroits, ces murailles avaient plus de trois cents coudées de hauteur, et les pierres que l’on employa à cet ouvrage avaient jusqu’à quarante coudées de long ; elles étaient liées ensemble avec du fer et du plomb, pour pouvoir résister à toutes les injures du temps. La plate-forme où était bâti le temple avait un stade, ou cent vingt-cinq pas en carré.

On entrait dans la première enceinte carrée, d’un stade en tous sens, par une porte du côté de l’orient, une du côté du.midi et une du côté du septentrion ; mais elle en avait quatre du côté de l’occident, dont l’une allait au palais, l’autre dans la ville et les deux autres dans les champs. Cette enceinte était fermée en dehors par un mur fort haut et fort solide ; et par dedans il y avait tout autour, aux quatre côtés, des portiques ou galeries magnifiques, soutenues de colonnes si grosses, qu’à peine trois hommes pouvaient les embrasser : car elles avaient chacune vingt-sept pieds de grosseur. Ces colonnes étaient au nombre de cent soixante-deux ; elles portaient un lambris de cèdre fort bien travaillé, et formaient trois galeries, dont celle du milieu était la plus haute et la plus large, ayant quarante-cinq pieds de largeur et cent pieds de hauteur ; celles des deux côtés n’avaient que trente pieds de large et cinquante de haut.

La cour ou le parvis qui était devant ces galeries était pavé de marbre de diverses couleurs ; et à une petite distance des galeries était une seconde enceinte, fermée par une belle balustrade de pierres, avec des colonnes d’espace en espace, chargées d’inscriptions en grec et en latin, pour avertir les étrangers et ceux qui n’étaient pas purifiés qu’il leur était défendu, sous peine de mort, d’avancer plus avant. Cette enceinte n’avait qu’une porte du côté de l’orient mais du côté du nord et du côté du midi elle en avait trois ; placées à distances égales.

La troisième enceinte, qui comprenait le temple et l’autel des holocaùstes, était fermée d’un mur haut de quarante coudées ; elle était carrée, comme les précédentes ; et la hauteur du mur ne paraissait pas au dehors, telle qu’elle était réellement, parce qu’elle se perdait derrière les degrés dont elle était environnée et couverte en partie : On trouvait d’abord quatorze degrés, au-dessus desquels était une terrasse d’environ dix coudées de large, qui régnait tout autour de l’enceinte ; de là on montait encore cinq degrés, pour parvenir au plain-pied d’une porte : de manière qu’en dedans le mur n’avait que vingt-cinq coudées de haut. On entrait dans ce portique par une porte dû côté de l’orient, par quatre du côté du midi, et par autant du côté d’u nord. Il n’y avait point de porte au couchant ; mais un grand mur y régnait tout le long, du nord au midi. À l’entrée de chaque porte, en dedans, il y avait des salons, en forme de pavillons, de trente coudées en carré et de quarante de haut, soutenus chacun d’une colonne de douze coudées, ou dix-huit pieds de circonférence.

Au-dessus de cette enceinte il y avait aussi des galeries couvertes et doubles ou à deux rangs de colonnes, à l’orient, au septentrion et au midi, mais il n’y en avait point du côté de l’occident. Les femmes avaient une porte particulière du côté de l’orient et une du côté du midi et du septentrion, pour entrer dans le lieu qui leur était destiné et qui était séparé de celui des hommes,

L’autel des holocaustes était haut de quinze coudées, et large de quarante en tout sens. On y montait par une rampe sans degrés, du côté du midi. Aux quatre coins s’élevaient quatre éminences comme ablant de cornes, et il avait été bâti de pierres brutes, sans qu’un y employât le fer, ni aucun instrument de métal.

La façade du temple, qui, comme on l’a déjà dit, avait cent coudées de haut et autant de large, était ornée de quantité de riches dépouilles que les rois des Juifs avaient consacrées à Dieu, comme des monuments de leurs victoires. Hérode, après avoir achevé le temple, les consacra de nouveau et y en ajouta des siennes, qu’il avait prises dans les guerres contre les barbares.

Le vestibule du temple avait quatre-vingt-dix coudées de haut et cent de longueur, du septentrion au midi. La porte était de soixante et dix coudées de haut et de vingt-cinq de large. Je ne parle pas du saint et du sanctuaire, ni des chambres qui régnaient aux deux côtés du temple ; tout cela n’a rien de singulier que l’on n’ait déjà vu ailleurs. Josèphe remarque que dès qu’il fut question de bâtir le temple et l’autel, Hérode n’osa entrer dans le parvis des prêtres, n’étant que laïque. Il laissa aux sacrificateurs le soin de travaillèr seuls à cet ouvrage. Ils l’achevèrent en dix-huit mois, et on avait été huit ans à faire tout le reste.

Au dedans de cette enceinte, il y avait un mur haut d’une coudée qui environnait le temple et l’autel des holocaustes, et qui séparait les prêtres du reste des Hébreux. Cet endroit était interdit aux laïques ; ils venaient jusqu’à ce mur pour offrir leurs hosties et leurs offrandes, mais ils n’avançaient pas plus avant.

Josèphe raconte une chose qu’il disait tenir de la tradition de ses pères, qui est que tout le temps qu’on travailla à la construction du temple, il ne tomba point de pluie pendant le jour, mais seulement pendant la nuit, afin que les ouvriers ne fussent point empêchés de travailler.

Lorsque le temple fut achevé de bâtir, on en fit la dédicace avec beaucoup de solennité. Le peuple rendit à Dieu de grandes actions de grâces et combla le roi de toutes les louanges qu’il avait méritées dans l’exécution de ce grand travail. Hérode offrit à Dieu trois cents bœufs en sacrifice, et tout le peuple à l’envi amena des victimes pour célébrer cette auguste cérémonie. Le nombre en fut si grand, qu’il serait malaisé d’en faire le dénombrement. Ce qui contribua encore à rendre cette fête plus célèbre, c’est qu’elle arriva le même jour que le roi Hérode était monté sur le trône, jour qu’il solennisait tous les ans avec grande pompe.

Au coin du côté septentrional de la première enceinte du temple était une tour extrêmement forte, bâtie par les rois asmonéens, qui possédaient ensemble la royauté et la grande sacrificature. C’est là où ils gardaient les ornements sacrés dont se servait le grand prêtre dans les grandes cérémonies. Après eux, Hérode continua à les y conserver, et après Hérode les Romains les eurent en leur pouvoir jusqu’au tempe de l’empereur Tibère. Mais durant son règne, Vitellius étant venu à Jérusalem en qualité de gouverneur de Syrie, les habitants de Jérusalem le reçurent avec tant d’honneur, que pour leur en témoigner sa reconnaissance il obtint de Tibère qu’on leur remît la garde de ce Sacré dépôt. Ils jouirent de cette grâce jusqu’après la mort du roi Agrippa. Alors Cassius Longinus, gouverneur de Syrie, et Cuspius Fadus, gouverneur [procurateur] de Judée, commandèrent aux Juifs de le mettre dans la tour Antonia, afin qu’il fût comme auparavant au pouvoir des Romains. Les Juifs l’envoyèrent redemander à l’empereur Claude, et le jeune roi Agrippa s’étant alors trouvé à Rome, pria qu’on lui en confiât la garde, ce qui lui fut accordé.

Avant cela, voici la manière dont on en usait à l’égard de ce précieux vêtement. Il était gardé dans la tour Antonia, sous le sceau du grand prêtre et des trésoriers du temple. La veille des fêtes solennelles, ils allaient trouver celui qui commandait dans la tour de la part des Romains, où, après avoir visité et reconnu si leurs sceaux étaient entiers, ils recevaient de sa main ce saint habit, et le lui reportaient après que la fête était passée, et le scellaient de même comme auparavant. Cette tour était déj à très-forte., mais Hérode la fortifia encore davantage et la nomma Antonia, en mémoire d’Antoine, son protecteur ; Hérode avait fait pratiquer sous terre une allée en voûte qui allait depuis la tour Antonia jusqu’à la porte orientale du temple, près de laquelle il fit aussi bâtir une tour, afin que s’il arrivait quelque sédition, lui ou les rois ses successeurs pussent s’y retirer.

Explication du plan du temple, rebâti par Hérode le Grand, selon lesdimensions données par Josèphe.

AAAA. Le temple avait quatre stades de tour ou un stade en carré. Le stade est da cent vingt-cinq pas ou da six cent vingt cinq pieds. Josèphe, Antiquités judaïques, livre 15 chapitre 14.

BBBB. Il avait quatre grandes portes, larges de quinze coudées et hautes de trente. Elles étaient placées aux quatre côtés du temple, à l’orient, au couchant, au septentrion et au midi. Josèphe, de la Guerre des Juifs, livre 6 chapitre 6.

CCCC. Mais ailleurs il dit que du côté du couchant il y avait quatre grandes portes, dont l’une conduisait au palais, l’autre à la ville, elles autres aux champs. Antiquités judaïques, livre 6 chapitre 14.

DDDD. Autour de la première enceinte du temple en dedans il y avait, des quatre côtés du parvis, quatre grandes galeries soutenues par quatre rangs de colonnes, dont il y en avait un rang attaché au mur et les trois autres dégagés. Elles étaient en tout cent soixante-deux, ayant vingt-sept pieds de hauteur, et de grosseur autant que trois hommes pouvaient embrasser. La galerie du milieu était la plus haute et la plus large, ayant quarante-cinq pieds de large et cent pieds de haut. Celles des deux côtés n’avaient que trente pieds de large et cinquante de haut. Leur lambris était de bois de cèdre travaillé, et orné de moulures et de dorures. Antiquités judaïques, livre 15 chapitre 14.

EEEE. Au delà du portique dont on vient de parler était une séparation ou balustrade de pierre, avec des colonnes d’espace en espace, chargées d’inscriptions en latin et en grec qui défendaient, sous peine de la vie aux étrangers et aux Juifs qui n’étaient pas purifiés, d’entrer plus avant. Antiquités judaïques, livre 15 chapitre 14 et de la Guerre des Juifs, livre 6 chapitre 6.

FFFF. Cette balustrade avait trois portes à distances égales, tant du côté du midi que du septentrion. Mais du côté de l’orient elle n’avait qu’une seule porte, par laquelle tous les Juifs qui étaient purifiés pouvaient entrer, hommes et femmes indifféremment. Antiquités judaïques, l.15, chapitre 14.

GGGG. Le parvis des prêtres, qui était une seconde enceinte du temple, où les prêtres faisaient leurs fonctions et qui enfermait le temple proprement dit et l’autel des holocaustes, ce parvis, dis : je, était carré et fermé d’un mur haut de quarante coudées par le dehors ; mais une partie de cette hauteur était occupée ou couverte par des degrés, en sorte qu’en dedans le mur n’avait que vingt-cinq coudées de haut : car il y avait d’abord quatorze degrés (HH) que l’on montait, puis on trouvait une terrasse de dix coudées de large (2) ; de là on entrait dans la porte, et on montait encore cinq degrés (K) pour parvenir au plain-pied du parvis et de ses portiques, lesquels n’avaient que vingt-cinq coudées de haut, non plus que le tour en dedans. Josèphe, de la Guerre des Juifs, livre c.

LLL. Ce parvis était carré et environné de galeries doubles de tous côtés ; savoir : du côté de l’orient, du septentrion et du midi ; mais il n’y avait point de galerie du côté du couchant. Les colonnes étaient sans ornements, hautes de vingt-cinq coudées, d’une seule pierre. Les galeries étaient de trente coudées de large. De la Guerre des Juifs, livre 6 chapitre 6 et Antiquités judaïques, 15 chapitre 14.

MMM. Joignant les portes du parvis des prêtres en dedans, il y avait deux salons carrés, en forme de tours, soutenus de deux colonnes, ayant chacune douze coudées, ou dix-huit pieds de diamètre ou de grosseur. Ces salons avaient trente coudées en carré, et quarante de haut. De la Guerre des Juifs, livre 6 chapitre 101.

NNNN. Ce parvis n’avait point de portes du côté de l’occident ; mais il en avait une du côté de l’orient, quatre du côté du septentrion, et quatre du côté du midi. Celle qui était à l’orient, était pour les femmes ; et du côté du nord et du midi il y en avait encore une de chaque côté pour les femmes. De la Guerre des Juifs, livre 6 chapitre 6 e, f, g. En sorte qu’elles avaient trois portes pour entrer dans leur lieu de prière.

00. Le lieu où les femmes se tenaient dans le temple était à l’orient vis-à-vis del’autel des holocaustes et du vestibule du temple.

PP. Les côtés du septentrion et du midi. étaient pour les hommes. Voyez de la Guerre des Juifs, livre 6 chapitre 6 e, f.

QQQQ. Les prêtres étaient séparés du peuple par un mur qui avait trois coudées de haut, selon Josèphe, Antiquités judaïques, livre 8 c page 262, ou seulement une coudée, de la Guerre des Juifs, I. 6 chapitre 6 page 918, d, e.

RR. L’autel des holocaustes avait quinze coudées de haut, et quarante de long, et au tant de large. On y montait par une rampe du côté du midi. De la guerre des Juifs, livre 6 page 918, d, e.

SS. La façade du temple du côté de l’orient avait cent coudées en carré. De la Guerre des Juifs, livre 6 chapitre page 917. Ailleurs Josèphe dit que le temple avait eu cent coudées de largeur, et cent vingt de hauteur ; mais que, s’étant affaissé de vingt coudées, il fut réduit à cent coudées de haut. Antiquités judaïques, livre 15 chapitre 14 page 543, e, f.

Cette façade était celle du vestibule du temple, lequel était beaucoup moins large que cela ; car la façade avait cent coudées de large, et le temple n’avait que vingt coudées dans œuvre.

T. La porte du vestibule avait soixante et dix coudées de haut, et vingt-cinq de large. De la Guerre des Juifs, livre 6 page 917, d, e.

V. Le saint avait quarante coudées de long et vingt de large. L à même, page 917, b, e.

X. Le sanctuaire n’avait que vingt coudées en carré. Là même, page 918, a.

YYY. Il y avait à côté du temple des chambres qui lui étaient contiguës, en grand nombre et de différentes grandeurs. De la Guerre des Juifs, livre 6 chapitre page 918, b.

Temple du vrai Dieu, bâti en Égypte. Voyez Onion.

L’Écriture parle encore de quelques autres temples qui étaient dans la Palestine ; par exemple, le temple de Dagon, à Gaze (Juges 16.23) ; et un autre à Azoth (1 Samuel 5.1-2, 1 Samuel 5.3) ; et (1 Machabées 10.84), [Voyez Dagon et Gaza].

Le temple des Samaritains sur le mont Garizim (2 Machabées 5.23 ; 2 Machabées 6.2). [Voyez Garizim et Samaritains].

Le temple D’Astaroth, un des principaux des Philistins (1 Samuel 31.10).

Le temple de Baal, qu’Achab bâtit à Samarie (1 Rois 16.32).

Le temple de Remnon, à Damas (2 Rois 5.18).

Le temple de Nesroch, à Babylone (Isaïe 37.36).

Le temple de Bel, à Babylone (Daniel 14.9).

Les temples de Chamos et de Moloch, bâtis par Salomon sur le mont des Oliviers, vis-à-vis du temple du Seigneur : (1 Rois 11.7).

Le temple de Nannée, qu’Antiochus Epiplianes entreprit de piller (2 Machabées 1.13).

Le temple de Babylone, où Nabuchodonosor mit les vases du temple du Seigneur (Daniel 1.2), etc.

Le temple du veau d’or, à Béthel et à Dan. Josèphe dit que de son temps on voyait encore à Dan ; près de la rivière appelé le petit Jourdain, le temple du Bœuf d’or, ou du Veau d’or. Son texte porte Daphné ; mais il est visible qu’il faut lire Dan.

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Se dit aussi de l’Église de Jésus-Christ (Apocalypse 3.12) : Celui qui demeurera victorieux, je le rendrai comme une colonne au temple de mon Dieu. Et saint Paul (2 Thessaloniciens 2.4) dit que l’Ante-christ s’assiéera dans le temple, et se fera adorer comme un Dieu.

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Marque quelquefois le ciel : Le Seigneur est dans son temple (Psaumes 10.5), le Seigneur est dans le ciel. Les martyrs qui sont dans le ciel (Apocalypse 7.15), sont devant le trône de Dieu, et le servent dans son temple.

Le temple de Dieu, dans le sens spirituel, est l’âme du juste (1 Corinthiens 3.16-17) : Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? etc. Et ailleurs (1 Corinthiens 6.19) : Ne savez-vous pas que vos membres sont le temple du Saint-Esprit, qui est en vous ? Et encore (2 Corinthiens 6.16) : Vous êtes le temple du Dieu vivant, comme dit le Seigneur ; je demeurerai avec eux, etc.

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