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Apis
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Les Égyptiens adoraient le bÅ“uf ou le taureau ; tous les anciens en font foi. Ils avaient un bÅ“uf consacré au soleil, qu’ils nourrissaient à Héliopolis, et qu’ils appelaient Mnevis. Ils en avaient un autre nommé Apis, et qui était consacré à la lune, et se nourrissait à Memphis. C’était le dieu Osiris qu’on adorait sous la figure de cet animal. Voici les marques auxquelles on le reconnaissait : il était noir par tout le corps, excepté une tache blanche en carré qu’il avait sur le front ; il avait sur le dos une figure d’aigle, selon quelques-uns, ou, selon d’autres, la figure d’un croissant ; les poils de la queue doubles, et la figure d’un escarbot sous la langue.

Quand on avait trouvé un veau ainsi marqué, on le menait avec de grandes réjouissances au temple d’Osiris, ou il était nourri, gardé et adoré en la place de ce dieu, tant qu’il vivait. Après sa mort, on l’enterrait avec grande solennité et en grand deuil, après quoi on en cherchait un autre qui eût les mêmes marques. Quelquefois on était plusieurs années à le trouver ; mais lorsqu’on l’avait trouvé, c’était une grande fête dans tout le pays. On ne doute pas que le veau d’or qu’Aaron fit aux Israélites dans le désert, et que les veaux que Jéroboam proposa aux dix tribus dans son royaume pour les adorer, ne fussent une imitation du culte superstitieux que les Égyptiens rendaient au taureau Apis.

Quelques savants ont cru que les Égyptiens avaient rendu au patriarche Joseph des honneurs divins sous la figure d’un veau, ou sous le nom d’Apis. On dit qu’Apis était un roi de Memphis, qui nourrit ses sujets pendant le temps d’une grande famine ; que le nom d’Apis signifie un bÅ“uf ; que cet animal est le symbole de l’agriculture. On s’imagine que ce roi de Memphis n’est autre que Joseph qui, comme on sait, sauva l’Égypte pendant les sept années de stérilité. Le patriarche Jacob, parlant de la violence exercée par Siméon et Lévi contre Joseph (Genèse 49.6), dit que, dans leur fureur, ils ont tué en homme, et que, dans leur indignation, ils ont coupé les jarrets à un taureau ; ce que plusieurs, interprètes expliquent de Joseph. De plus, le roi Pharaon donnait à Joseph le nom d’Abis (Genèse 45.8), mon père, qui revient beaucoup à celui d’Apis. Mais ces raisons ne sont certainement pas convaincantes pour assumer ce sentiment. Il n’y a nulle apparence que les Égyptiens aient adoré Joseph, qui était d’une religion différente de la leur, et qui avait toujours témoigné tant d’éloignement de leurs superstitions. D’ailleurs, les théologiens égyptiens donnaient à leur culte d’Apis des raisons toutes différentes de celles que l’on donne du culte prétendu de Joseph.