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Sethim
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Sorte de bois précieux dont Moïse fit faire la plupart des tables, des autels et des ais du tabernacle. Saint Jérôme conserve ordinairement le mot hébreu séthim. Les Septante l’ont rendu par des bois incorruptibles. Le même saint Jérôme dit que le bois de séthim vient dans les déserts d’Arabie, qu’il est semblable à l’épine blanche par sa couleur et par ses feuilles, mais non pas par sa grandeur ; car l’arbre en est si grand, qu’on en fait de très-longues planches : le bois en est dur, fort, sans nœuds, et d’une très-grande beauté ; en sorte que les riches et les curieux en font des vis et des écrous pour leurs pressoirs. Cette sorte de bois ne croit point dans les lieux cultivés, ni dans tout le reste de l’empire romain, mais seulement dans les solitudes d’Arabie. Il dit encore ailleurs que le bois de séthim ressemble à l’épine blanche, et qu’il est d’une beauté, d’une solidité, d’une légèreté et d’une force admirables. On croit qu’il veut parler de l’acacie noire, qui est, dit-on, le seul arbre qui se trouve dans les déserts d’Arabie. Elle est d’une dureté et d’une solidité qui la rendent presque incorruptible. Elle est de couleur d’alisier quand elle est coupée, et on en tire des ais de douze coudées de haie. Ses branches ne montent point en haut, ses feuilles sont rondes et grandes comme celles du poirier, de couleur de suie par-dessous, et vertes par-dessus.

Prosper Alpin dit que l’acacie est nommée sant par les Égyptiens, qu’elle se trouve dans l’Égypte aux lieux éloignés de la mer, qu’elle est très-commune aux environs du mont Sinaï, sur les montagnes qui bordent la mer Rouge, qu’elle croit à la hauteur d’un mûrier, que son tronc est de la grosseur d’un prunier, que son écorce est noire, âpre et chargée d’épines très-piquantes ; elle a les feuilles oblongues, petites et coupées fort menu. Elle porte de petites fleurs pâles, jaunâtres ou blanches. Le mâle ne porte aucun fruit et est tout hérissé d’épines La femelle porte du fruit deux fois l’an, née, et est bien moins chargée d’épines. Voilà, dit-on, la vraie description de l’acacie d’Arabie. Thévenot, parlant de l’acacie d’Arabie, dit qu’elle n’est ni plus grosse ni plus haute que nos saules ordinaires, mais qu’elle a la feuille fort déliée et des épines, et qu’on en tire une gomme nommée akakia par les Arabes. Or il est visible que le bois de sethiin décrit par saint Jérôme ne peut être cet acacie de Prosper Alpin et de Thévenot. Cependant de fort bons auteurs disent qu’il ne vient point d’autres arbres dans les’déserts d’Arabie. Voyez notre Commentaire sur l’Exode, chapitre 25.5.