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Seba
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Seba (1)

Dixième fils de jeetan. Voyez Saba.

Seba (2)

Fils de Bochri, de la tribu de Benjamin ; homme séditieux, faillit d’engager les Israélites dans une guerre civile. La tribu de Juda, sans attendre les autres tribus étant venue quérir le roi David, après la défaite d’Absalom, et lui ayant fait passer le Jourdain, pour le ramener à Jérusalem, les autres tribus, s’en formalisèrent, en disant (2 Samuel 19.41-43) : Pourquoi nous avez-vous enlevé notre roi, et lui avez-vous fait passer le Jourdain, sans nous attendre ? Ceux de Juda répondirent : C’rest que le roi nous touche de plus près. Il y eut sur cela quelques autres discours un peu vifs ; de sorte que Séba, fils de Bochri, sonna de la trompette, et se mit à la tête des mécontents d’Israël, en disant (2 Samuel 20.1-3) : Nous n’avons que faire de David, et nous n’avons rien de commun avec le fils d’Isal. Israël, retournez chacun dans votre maison. Ainsi tout Israël se sépara de David et suivit Séba.

David étant arrivé à Jérusalem, envoya Abisaï, avec ce qu’il y avait de troupes auprès de sa personne, à la poursuite de ce séditieux. Joab prit aussi tous les soldats qu’il commandait, et ayant traversé le pays qui est au nord de Jérusalem il arriva à Abéla de Bethmaaca, ville située à l’entrée de la gorge qui est entre le Liban et, où Séba s’était retiré avec l’élite de son armée. Joab assiègea la place, et commençait à en saper les murailles, lorsqu’une femme de la ville, qui était fort sage, lui parla de dessus la muraille et lui demanda s’il venait pour ruiner Abéla. Joab lui répondit qu’il n’en voulait qu’à Séba, fils de Bochri, qui était un séditieux. Elle lui dit : On va vous jeter sa tête par-dessus la muraille. Elle persuada ensuite au peuple de couper la tête à Séba et de la jeter à Joab ; ce qui fut exécuté le même jour ; et Joab, avec ses troupes, se retira, sans entrer dans la ville.

Observations sur le siégé d’Abéla (2 Samuel 20, 2 Samuel 25).L’investissementdes places et les lignes de circonvallation contre les attaques de ceux du dehors, et celles de contrevallation contre les ennemis du dedans, sont si anciennes, qu’en vain en chercherions-nous l’origine dans les auteurs de l’antiquité sacrée et profane, aussi bien qu’une infinité d’autres pratiques attribuées aux Grecs et aux Romains, je dis plus, aux modernes mêmes, et qui ne sont pas de moins vieille date que les lignes environnantes. Hérodote prétend dans son prèmier livre, qu’Harpage, général de l’armée de Cyrus, est l’inventeur de ces sortes de lignes, pour ôter toute espérance de secours aux assiégés et de tentatives sur le camp des assiègeants. Il dit nettement que la première ville qui fut prise par cette invention fut celle de Phocée, dans l’Ionie. Il s’en faut bien qu’il ait dit vrai elles étaient en usage plusieurs siècles même avant que les Perses fussent connus dans le monde. Lorsque l’Écriture parle de l’investissement des villes, on ne voit rien qui puisse marquer que c’est pour la première fois, ou que ce fût une chose nouvelle ou fort pea commune : on n’est donc assuré de rien à cet égard, puisqu’on ne voit point l’origine de ces sortes de pratiques :

Il y a encore à observer dans ce siège, outre l’investissement de la ville, un fossécreusé dans la terre, sur le bord de celui de la ville, où les archers tiraient à couvert contre les défenses des assiégés, pour empêcher qu’aucun ne parût sur les murs, et pour favoriser les sapeurs. Ainsi, l’attaque en couronne était en usage chez les Hébreux longtemps avant les Grecs et les Romains. Dom Calmet croit qu’ils élevèrent des terasses ou.cavertiers contre les murailles ; je ne suis pas de son avis, et cela ne peut être, à cause de la grandeur de l’ouvrage, qui serait furieux et de trop longue-haleine. Cette terrasse n’était antre chose qu’un fossé tiré, comme je l’ai dit, sur le bord de la contrescarpe, et semblable à nos tranchées.

Seba (3)

Ou Sabée (Josué 19.2). La même ville que Béersabée, ou peut-être [plutôt] la même que Sama (Josué 15.26).