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Ricin
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Ricin ou Palma-Christi. Plusieurs croient que c’est la plante nommée en hébreu Kikaïon, qui devient grande comme un arbre et qui abrita Jonas près de Ninive. Voyez Jonas et Kikaïon. Le Nouveau Dictionnaire d’Histoire naturelle décrit cet arbuste dans les termes suivants : « Le ricin commun ou officinal, appelé aussi palme de Christ, Ricinus communis, Linn., à tige rougeâtre, rameuse, cylindrique, fistuleuse, lisse ; à feuilles palmées et dont les lobes sont pointus et dentés en scie ; à pétioles glanduleux ; à fruit verdâtre, couvert d’épines molles et renfermant des semences brunes, mouchetées de noir. Il est originaire des Indes et de l’Afrique. Dans son pays natal il est arborescent et s’élève jusqu’à vingt et vingt-cinq pieds. Dans nos climats où on le cultive, il est annuel et n’atteint guère que la hauteur d’un homme. On tire de ses semences une huile bonne à brûler et qui est purgative. Â»

On a trouvé du ricin commun dans des momies égyptiennes faisant partie d’un de nos Musées. M. Bonastre qui a publié une notice sur les substances végétales trouvées dans ces momies dit, à propos du ricin, que cette plante était connue des Hébreux qui rapportent que c’est sous son ombrage que Jonas vint se reposer. Cela n’est pas exact. Voyez Kikaïon et Jonas. M. Bonastre ajoute que a ce ricin est le Kixi d’Hérodote.

Il y a d’autres espèces de ricin. Il en est une observée par Niebuhr et dont il parle en ces termes (Description de l’Arabie, part. 1 chapitre 20 art. 3, pages 208) : « Je vis pour la première fois, dit-il, à Barra la plante el-Kherroa, dont il est parlé dans la quatre-vingt-septième question de M. Michaëlis. Elle a la figure d’un arbre : la tige m’a paru avoir plus de rapport aux feuilles qu’au bois : Cependant elle est plus dure que celle qui porte la figue d’Adam. Chaque branche de la kherroa n’a qu’une grande feuille à six, sept ou huit échancrures. Cette plante était près d’un ruisseau qui l’humectait suffisamment. À la fin d’octobre 1763, elle était montée en cinq mois d’environ huit pieds, et portait tout à la fois des fleurs, des fruits verts et des mûrs. Un autre arbre de cette espèce qui n’avait pas eu tant d’eau, n’avait pas crû davantage pendant une année. Les feuilles et les fleurs que j’en cueillis se flétrirent en peu de minutes, comme font toutes les plantes qui croissent vite. Il y a apparence que cet arbre est connu depuis longtemps des botanistes, car on le nomme à Hateb palma Christi : on en fait une huile appelée oleum de kerva, oleum ciciniton, oleum ficus infernales. Les chrétiens et les juifs de Mosul et de Haleb veulent que la kerroa ne soit point la plante dont l’ombre couvrit Jonas : mais ils disent que c’était une sorte de citrouille elkerra, qui a de très-grandes feuilles, porte un fruit très-gros, et qui d’ailleurs ne dure qu’environ quatre mois. Â»