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Magiciens
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Le nom de magicien, magus, magi, se trouve assez souvent dans l’Écriture. D’ordinaire c’est pour signifier un devin ou un diseur de bonne aventure, etc. Moïse, par exemple, défend de consulter ces sortes de gens sous peine de mort (1 Samuel 28.3). Les termes hébreux oboth et jedonim signifient à la lettre, le premier, des gens remplis de l’esprit de Pithon ou du démon, qui se mêlent de prédire l’avenir ; et le second, des connaissants, des gens qui se vantent de connaître les choses cachées. Ce sont ces sortes de gens que Saül extermina des terres d’Israël.

Daniel parle aussi des magiciens (Daniel 1.20 ; 2.2-10,27) et des devins qui étaient en Chaldée sous le roi Nabuchodonosor. Il en nomme de quatre sortes : chartumim, asaphim, mecasphim et casdim. Les premiers signifient, selon Théodotion, des enchanteurs ; selon les Septante, des sophistes ; selon saint Jérôme, des devins, ariolos, des diseurs de bonne aventure, des tireurs d’horoscope. Le second terme asaphim a beaucoup de rapport au grec sophos, sage, soit que les Grecs aient pris ce terme des Babyloniens, ou les Babyloniens des Grecs. Le nom d’asaphim n’a pas sa racine dans la langue chaldéenne, et Grotius croit qu’il vient du grec. Théodotion et saint Jérôme l’ont rendu par des magiciens, et les Septante par des philosophes.

Le troisième terme, qui est mecasphim, est traduit par saint Jérôme et par les Grecs, malefici, des enchanteurs, de ces gens qui usent d’herbes et de drogues magiques, du sang des victimes, des os des morts pour leurs opérations superstitieuses. Le quatrième, qui est casdim, des Chaldéens, a deux significations. La première marque le peuple Chaldéen, dont Nabuchodonosor était alors le monarque ; la seconde désigne une sorte de philosophes nommés Chaldéens, qui occupaient un quartier séparé de la ville et qui étaient exempts des charges et des impositions publiques ; dont l’étude était la physique, l’astrologie, la divination, la prédiction de l’avenir par l’inspection des astres, l’interprétation des songes, la science des augures, le culte des dieux, etc. [Voyez l’addition à l’article Mages].

Tous les arts curieux et superstitieux étaient interdits parmi les Israélites ; et, afin de leur ôter l’envie d’imiter les autres peuples d’Orient qui avaient tous leurs devins, leurs magiciens et leurs enchanteurs, Dieu leur avait donné les prophètes qui leur découvraient l’avenir et les choses cachées d’une manière sûre, claire et aisée ; au lieu que les prédictions des devins étaient toujours obscures, énigmatiques, douteuses et dangereuses ; tant par rapport à ceux qui consultaient qu’à ceux qui étaient consultés. Les lois les condamnaient également à mort. On peut voir ci-devant l’article de Jannès et Mambrès, magiciens de Pharaon. Voyez aussi ci-après python.