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Kesitha
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Ce terme se trouve dans la Genèse (Genèse 33.19) et dans Job (Job 42.11), et il est traduit par des brebis ou des agneaux. De sorte que Jacob acheta le champ où il avait dressé ses tentes pour le prix de cent agneaux, et que chacun des parents et des amis de Job, après son rétablissement, lui fit présent d’un agneau ou d’une jeune brebis. Mais la plupart des rabbins et des nouveaux interprètes croient que kesitha signifie plutôt une pièce de monnaie ; car donner à un homme comme Job une jeune brebis, cela parait un présent trop peu digne de la générosité de ses amis et de ses parents, et trop peu proportionné à ses besoins, à sa qualité et à la leur. Mais ne peut-on pas faire la même objection, si l’on admet que kesitha signifie une pièce de monnaie, à moins que l’on ne suppose qu’elle était d’or et d’un prix considérable ; car il y en a qui la font très-petite ? David Kimchi explique kesitha, qui ne signifie que le gérah, hébraïque, valant une obole ou, un peu plus de la valeur d’un sol sept deniers. Les Hébreux n’avaient point de pièce de monnaie plus petite que le gérah, qui est rendu par méhah dans le Chaldéen (1 Samuel 2.37). Bochart et Eugubin ont cru que les Septante portaient des mines, au lieu de des agneaux ; en grec, hecaton mnôn, au lieu de hecaton amnôn. Or la mine valait soixante sicles hébreux, et par conséquent quatre-vingt-dix-sept livres six sous dix deniers. M. Le Pelletier de Rouen croit que le kesitha était une monnaie de Perse, marquée d’un côté d’un archer (kesitha ou keseth, en hébreu, signifie un arc), et de l’autre, d’un agneau ; que cette monnaie était d’or et connue en Orient sous le nom de darique, et de la valeur d’environ douze livres dix sous de notre monnaie. Plusieurs savants, sans exprimer la valeur du kesitha, disent que c’était une monnaie d’argent, dont l’empreinte était une brebis ; d’où vient que les Septante et la Vulgate l’ont rendue par une brebis. Nous croyons que kesitha était une bourse d’or ou d’argent. Aujourd’hui dans l’Orient, on compte encore par bourse.

La bourse en Perse est de cinquante tomans, qui font deux mille cinq cents pièces de dix-huit sous de notre monnaie. Le terme kista, en chaldéen, signifie une mesure, un vase. Et Eustathe dit que kista est une mesure des Perses. Jonathan et le Targum de Jérusalem traduisent kesitha par une perle. Voyez notre commentaire sur Gen (Genèse 33.19).