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Jonathan
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Jonathan (1)

Lévite, fils de Gerson, et petit-fils de Moïse, il demeura assez longtemps à Laïs, dans la maison de Micha, et y exerça son ministère de lévite envers un éphod et quelques figures superstitieuses que Micha s’était faites, et qu’il avait mises dans sa chapelle domestique (Juges 17). Mais après quelques années, six cents hommes de la tribu de Dan, qui allaient chercher un nouvel établissement sur les terres des Sidoniens, ayant passé par là, engagèrent Jonathan à les suivre. Il alla donc avec eux, et s’établit à Dan, où ceux de la tribu de ce nom mirent les figures superstitieuses qu’ils avaient enlevées de la maison de Micha, et y établirent pour prêtre Jonathan, et ses enfants après lui. Or ces idoles demeurèrent à Dan, autrement Laïs, tout le temps que l’arche du Seigneur fut à Silo, et jusqu’au temps de la captivité de Dan. L’arche du Seigneur fut à Silo jusqu’à la dernière année du grand prêtre Héli, qui fut celle de la prise de l’arche par les Philistins, l’an du monde 2888, avant Jésus-Christ 1112, avant l’ère vulgaire 1116. La captivité de Dan peut marquer, ou l’oppression de cette tribu par les Philistins, après la prise de l’arche du Seigneur, ou la grande captivité des dix tribus qui furent emmenées captives au delà de l’Euphrate par les rois d’Assyrie. Voyez notre Commentaire sur les Juges (Juges 18.31).

Jonathan (2)

Voyez Ben Hail

Jonathan-Ben-Uziel (3)

Ou fils d’Uziel. Nous avons sous son nom un Targum, ou une Paraphrase des cinq livres de Moïse, et une autre des prophètes, c’est-à-dire sur Josué, les Juges, les deux livres de Samuel, les deux livres des Rois, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et les douze petits prophètes : c’est-à-dire sur tous les livres de l’Ancien Testament, à l’exception des hagiographes, qui sont Job, les Psaumes, les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, Daniel, les Paralipomènes, Esdras, Néhémie, et Esther.

Les Juifs donnent de grands éloges à Jonathan. Ils le font vivre du temps d’Aggée, de Zacharie et de Malachie, c’est-à-dire peu de temps après le retour de la captivité, et ils croient qu’il reçut d’eux la loi orale ou la tradition. Ils ajoutent qu’il fut aussi le premier et le plus excellent disciple d’Hillel, ce fameux rabbin qui vivait, dit-on, un peu avant la venue de Jésus-Christ, ou vers le même temps, sous le règne du grand Hérode. Mais s’il a vu Aggée, Zacharie et Malachie, et qu’il ait encore été disciple de Hillel, il faut qu’il ait vécu près de cinq cents ans, ce qui est incroyable.

Quoi qu’il en soit, les Juifs ne sauraient se lasser de relever le mérite de Jonathan, fils d’Uziel. Ils l’égalent à Moïse, et racontent que pendant qu’il travaillait à sa Paraphrase, Dieu le protégeait d’une manière visible ; qu’afin que rien ne le détournât de son application, si une mouche venait s’asseoir sur son papier, ou qu’un oiseau vint voler sur sa tête, ils étaient aussitôt consumés par le feu du ciel, sans que ni lui ni ce qui était autour de lui en fussent endommagés : que voulant faire un Targum sur les hagiographes, comme il en avait fait sur la loi et sur les prophètes, il en fut empêché par une voix du ciel qui lui dit que la fin du Messie y était déterminée. Cette partie ou l’autre, vraie ou fausse, mais plutôt fausse que vraie, a donné occasion à quelques chrétiens de profiter de cet aveu pour soutenir contre les Juifs que la mort du Messie était clairement prédite dans le prophète Daniel, que les Hébreux mettent au rang des hagiographes. Et, depuis ces disputes, les Juifs modernes ont pris la liberté de changer ce passage, de peur que cet aveu ne leur fît tort.

Des deux Targums attribués à Jonathan, fils d’Uziel, il paraît qu’il n’a composé que celui qui est sur les premiers et sur les derniers prophètes. Les Juifs appellent premiers prophètes, Josué, les Juges, Samuel et les Rois : et les derniers prophètes, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et les douze petits prophètes.

Le Targum, ou la Paraphrase sur tous ces livres, approche assez du style de celui d’Onkélos, qui passe pour le meilleur de tous : on y voit à-peu-près la même pureté de style ; mais au lieu que le Targum d’Onkélos est une version exacte et assez littérale, Jonathan prend la liberté de paraphraser, d’étendre et d’ajouter, tantôt une glose, tantôt une histoire qui ne font pas beaucoup d’honneur à l’ouvrage. Ce qu’il a fait sur les derniers prophètes est encore plus négligé, plus imparfait et moins littéral que le reste. Voilà ce qui regarde le vrai Targum de ce paraphraste.

Celui qu’on lui attribue sur la loi, c’est-à-dire, sur les cinq livres de Moïse, est fort différent du premier, tant pour le style, comme il est aisé de s’en persuader en les lisant avec attention et en les comparant l’un avec l’autre, que pour la méthode ; car cette dernière Paraphrase est encore plus farcie de fables, de gloses, de longues explications et de vaines additions, que ne l’est le Targum sur les prophètes, que personne ne conteste à Jonathan. De plus, il y est parlé de diverses choses qui n’existaient pas encore de son temps, ou du moins qui ne portaient pas le nom qu’il leur donne (Exode 36.9) ; par exemple, il y parle des six ordres ou livres de la Misne, qui ne fut composée que bien longtemps après lui ; on y trouve les noms de Constantinople et de Lombardie, qui sont encore plus récents que la Misne.

On ne sait pas qui est le véritable auteur de ce dernier Targum ; il a demeuré longtemps inconnu même aux Juifs : on n’en avait point de connaissance avant qu’il parût imprimé à Venise, il y a environ cent cinquante ans ; apparemment qu’on n’y mit le nom de Jonathan que pour donner du crédit à l’ouvrage, et afin qu’il se débitât mieux. Voyez l’article targum. On a retranché une bonne partie des impertinences du Targum de Jonathan dans l’édition de la Bible polyglotte d’Anvers.

Jonathan (4)

Fils de Saül. Voyez Jonathas