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Adonibesech
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Roi de la ville de Bésech (littéralement : seigneur de Bésech. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui un émir) dans la terre de Chanaan, a dix-sept milles de Naplouse, vers l’orient (Eusèbe). Adonibésech était un prince puissant et cruel, qui avait pris soixante-dix rois, et qui leur ayant fait couper l’extrémité des pieds et des mains (Juges 1.4-7), leur faisait manger sous sa table les restes de ce qu’on lui servait. Après la mort de Josué, les Hébreux se trouvant resserrés par les chananéens, qui tâchaient de se maintenir dans le pays, consultèrent le Seigneur, pour savoir qui les conduirait à la guerre contre leurs ennemis. Le Seigneur répondit que ce serait la tribu de Juda. Cette tribu engagea celle de Siméon à s’unir à elle, pour réduire les chananéens qui occupaient difiérents lieux de son partage, avec promesse de l’aider réciproquement à faire la conquête de ce qui était encore entre les mains des chananéens dans le partage de Siméon. Les deux tribus marchèrent donc contre Adonibésech, qui était à la tête d’une armée de chananéens et de Phérézéens. Ils le battirent, lui tuèrent dix mille hommes ; et l’ayant pris vivant, lui coupèrent les extrémités des pieds et des mains. Alors, Adonibésech reconnut la justice de ce châtiment, et dit que Dieu le traitait comme il avait traité les autres, en coupant les extrémités des mains et des pieds à soixante-dix rois qui étaient tombés en sa puissance. Ensuite les Hébreux l’amenèrent à Jérusalem, dont ils allaient faire le siège, et il y mourut l’an du monde 2585, avant Jésus-Christ 1415, avant l’ère vulgaire 1419 [Les soixante-dix rois soumis par Adoni Bésech, n’étaient comme lui que des chefs de villes, des émirs. Le droit de la guerre en ce temps-là, et en ce pays, n’était pas ce qu’il est aujourd’hui chez nous. Les chefs par lui vaincus étaient prisonniers, son but en leur faisant couper les pouces des mains, était de les rendre inhabiles à manier les armes. Il fut puni de cette barbare précaution par une juste représaille. D’autres histoires, qui ne sont pas orientales, nous racontent des faits semblables. Ainsi, Élien dit que les Athéniens firent couper les pouces aux habitants de l’île d’Egine ; et Valère Maxime, que le sénat romain infligea un pareil supplice].