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Dromadaire
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Sorte de chameau nommé dromadaire, dromas, ou dromedarius, à cause de sa promptitude à courir, d’un terme dérivé du grec dremo, je cours. Les dromadaires sont plus petits que les chameaux ordinaires, plus grêles, plus dispos. Ils ont sur le dos une espèce de selle naturelle, qui est composée d’un grand poil, qui se dresse, et forme comme une assez grosse bosse. Les personnes de qualités dans l’Orient se servent ordinairement de dromadaires, lorsqu’ils veulent faire plus de diligence. Ou assure qu’ils peuvent faire en un jour plus de cent mille pas, qui ont un peu plus de trente-trois lieues, a trois mille pas la lieue. Il y en a même qui feront cinquante lieues par jour, selon Vincent le Blanc. Isaïe (Isaïe 46.20), le nomme Biccuroth, selon Bochart. Mais le mot Bichrim, que l’on trouve dans le même prophète, et que saint Jérôme a traduit par dromadaires (Isaïe 60.6) : Dromedarii Madian et Epha, signifie, selon plusieurs interprètes, des jeunes chameaux. Toutefois bichra, qui est le féminin de bicher, se prend pour une dromadair dans Jérémie (Jérémie 2.23) et c’est ainsi que l’entendent Aquila, Symmaque et Théodotion. Saint Jérôme : Cursor devis, un coursier.

Le nom de bactrien que l’on donne au dromadaire, approche assez de l’hébreu bikker, un dromadaire, et bikkerah, ou bikerath, une femelle dromadaire. Il y a des dromadaires de deux sortes, l’un plus grand, qui a deux bosses sur le dos, et l’autre plus petit, qui n’en a qu’une. L’un et l’autre sont fort communs dans les parties occidentales de l’Asie, comme la Syrie et l’Arabie. Celui qui n’a qu’une bosse sur le dos est le plus communément appelé chameau ; l’autre se nomme dromadaire. Ils sont l’un et l’autre capables d’une fort grande fatigue, ils ont le poil doux et ras ; mais vers le milieu du dos, le chameau a une petite éminence couverte d’un poil élevé d’un pied sur la bosse, et le dromadaire a deux bosses et deux éminences de poil. Toutefois ces éminences sont petites, et, à le bien prendre, les dromadaires et les chameaux ne sont guère plus bossus que les autres animaux. Ils n’ont point de dents canines et incisives : ils n’ont point de cornes aux pieds, mais leurs pieds sont seulement couverts d’une peau charnue. On dit qu’en buvant ils troublent l’eau avec le pied, ce que les uns attribuent à une cause, les autres à une autre : on croit néanmoins que c’est pour rendre leur eau moins légère, afin qu’elle leur dure plus lontemps dans l’estomac. On dit qu’ils en boivent quantité, et la gardent longtemps pour la soif future ; on veut même que les voyageurs, dans une nécessité pressante, leur ouvrent l’estomac pour en tirer l’eau, et se désaltérer. Leur estomac est composé de quatre ventricules, et au second il y a plusieurs ouvertures qui donnent entrée à environ vingt cavités faites comme des sacs, qui leur servent de réservoirs. Le dromadaire a sept pieds et demi de haut, depuis le sommet de la tête jusqu’à terre [ Voyez chameau. Plusieurs savants se sont occupés de rechercher la patrie du dromadaire. M. A. Desmoulins a fait sur ce sujet un Mémoire qui fui lu le 28 juin 1823 à l’Académie des Inscriptions, et inséré. dans les Mémoires du Muséum d’histoire naturelle, tome10. De nouvelles recherches relatives à son Histoire naturelle des races humaines le portèrent à opérer d’importantes rectifications dans le Mémoire précité. Dans un Appendice à ce travail, il dit : « L’origine asiatique du chameau dromadaire est positivement exprimée par Pline (lib. 8 cap. 18) quand il dit : L’Orient, entre autre gros bétail, nourrit les chameaux, dont il y a deux genres, les bactriens et les arabes : ils diffèrent en ce que les uns n’ont qu’une bosse, et les autres deux. Déjà le fait de cette origine avait été implicitement énoncé par Varron (De Lingua latins, lib. 4) : Le chameau, dit-il, a apporté dans le Latium son nom syriaque. » M. Dureau de la Malle reconnaît la Palestine pour la patrie du dromadaire. Voyez blé, paragraphe 8. Les savants qui ont traité du chameau n’en ont pas exactement distingué les espèces et les variétés, de sorte que nous n’avons pas encore une bonne histoire des diverses sortes de chameaux].