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Chaussure
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Chaussure des Hébreux

Les Hébreux, communément parlant, allaient chaussés, surtout à la campagne et dans la ville ; mais dans la maison et dans leur particulier assez souvent ils étaient déchaux. Ils quittaient aussi quelquefois leur chaussure par respect, comme Moïse devant le buisson ardent (Exode 3.5) [Voyez Buisson ardent, note]. Josué, devant l’ange qui lui apparut dans la plaine de Jéricho (Josué 5.15), les prêtres dans le temple durant le temps de leur service (Exode 30.19) ; quelquefois par un principe de douleur et de pénitence, comme David quand il sortit de Jérusalem pendant la révolte d’Absalom (2 Samuel 15.30), et les Juifs le jour de l’expiation solennelle et dans le deuil. Dieu défend àÉzéchiel de se déchausser et de faire le deuil de son épouse qui venait de mourir (Ézéchiel 24.17). Isaïe reçoit ordre d’aller nu-pieds et de quitter ses habits, pour marquer d’une manière plus expresse la future captivité, de l’Égypte (Isaïe 20.2) [On a vu, à l’article Buisson ardent, que l’usage d’ôter ses souliers comme marque de respect dans les pratiques religieuses, subsiste encore dans l’Orient. « Cette action de se déchausser, dit M. Léon Delaborde, avait encore dans l’Écriture deux autres significations qu’elle n’a pas conservées en Orient : elle était un signe de deuil [comme le fait voir le texte cité d’Ézéchiel] et indiquait l’accomplissement d’une transaction (Deutér., Ruth, etc., etc). » Voyez Lévirat].

Quelques anciens ont cru que notre Sauveur n’avait point de souliers et qu’il marchait ordinairement nu-pieds, mais d’autres soutiennent le contraire. Saint Jean-Baptiste dit qu’il n’est pas digne de porter ou de délier les souliers de Jésus-Christ (Matthieu 3.11 ; Jean 1.27), et il n’est pas croyable qu’il ait voulu dans une chose aussi indifférente s’éloigner de la pratique de sa nation, ni qu’il eût permis à ses apôtres de porter des souliers (Marc 6.9), s’il n’en eût pas porté lui-même.

Les femmes de condition portaient des chaussures précieuses, comme on le voit par l’Épouse du Cantique, par Judith et par Ézéchiel, qui met les chaussures précieuses parmi les présents qu’il a faits à son épouse qui n’est autre que son peuple l’ (Judith 10.3-16,11) dit que les chaussures de Judith ravirent les yeux d’Holopherne. Les souliers que le Seigneur donne à son Épouse (Ézéchiel 16.10) sont de couleur de pourpre.

La matière des chaussures était le cuir, ou le lin, ou le jonc, ou le bois, car on n’a rien de certain sur cela. Pour l’ordinaire ils étaient d’un fort bas prix, et on dit par une manière de proverbe : aussi vil, aussi méprisable que des souliers. Ils ont vendu le pauvre pour des souliers, dit Amos (Amos 2.6 ; 8.6) l’ rend témoignage au désintéressement de Samuel, qu’il n’a pas même reçu des souliers de qui que ce soit (Ecclésiaste 46.22). Les gens de guerre portaient quelquefois des chaussures de fer et d’airain (Deutéronome 33.25) : Ferrum et oes calceamentum ejus. On peut voir l’article Sandales : Voyez Bynœus, de Calceis Hebroeorum.