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Théophile (ami de dieu)
Dictionnaire Biblique Bost

Personnage qui n’est absolument connu que par la mention qu’en fait Luc en lui dédiant ses deux ouvrages (Luc 1.3 ; Actes 1.1). On suppose, par le titre de très excellent, qui lui est donné dans l’Évangile, qu’il était un homme de distinction (cf. Actes 23.26 ; 24.3 ; 26.23), où cette épithète n’est donnée qu’à de hauts personnages ; peut-être occupait-il un poste éminent à cette époque, et le perdit-il plus tard ; peut-être l’intimité qui s’établit entre lui et Luc permit-elle à celui-ci de supprimer dans son second ouvrage un titre que l’étiquette lui imposait dans le premier. On n’en sait rien ; on ignore si Théophile était païen ou juif d’origine, gouverneur romain ou souverain sacrificateur juif, quand, comment et par qui il fut converti ; on ignore tout, et l’on n’a pas même quelque vague tradition à invoquer. Cependant, comme il est dans la nature des interprètes de vouloir tout savoir, et il faut le leur pardonner, les suppositions se sont multipliées autour de ce personnage ; Morus en fait un Athénien, Hase un Alexandrin, Eichhorn un Italien, etc. D’autres pensent que Luc désigne par un faux nom un homme qu’il ne veut pas nommer, gouverneur ou autre, qui penchait vers le christianisme, que son Évangile décida, et qui dès lors se lia d’une amitié intime avec lui ; d’autres enfin croient que le nom de Théophile, ami de Dieu, désigne d’une manière générale tous les chrétiens. L’opinion qui se recommande le plus au milieu de toutes ces hypothèses, est celle d’Eichhorn, que Théophile habitait l’Italie, elle se fonde sur ce que Luc, ordinairement si exact dans ses détails géographiques, pour la Palestine, l’Asie et la Grèce, se borne pour la Sicile et l’Italie à la simple mention des noms, comme si Théophile devait suffisamment connaître ces contrées ; la fin subite du livre des Actes qui s’arrête en quelque sorte au moment le plus intéressant, aux luttes de Paul avec les puissances de Rome, fortifie ce sentiment ; Luc ne dit plus rien, parce que Théophile était là qui pouvait suivre par lui-même l’histoire de l’apôtre.